La baisse des anticipations d'inflation en zone euro se confirme

La BCE a publié la moyenne des attentes inflationnistes en zone euro. Elles sont, pour 2014, en recul de 0,4 point. Un appel à l'action de la Banque centrale.
Les prix ne devraient augmenter que de 1,1 % cette année et 1,5 % l'an prochain en zone euro
Les prix ne devraient augmenter que de 1,1 % cette année et 1,5 % l'an prochain en zone euro (Crédits : reuters.com)

Bien ancrées, les anticipations d'inflation ? Pendant que Mario Draghi l'assure à qui veut bien l'entendre, les économistes, eux, prévoient une inflation de plus en plus basse dans la zone euro. Dans son enquête trimestrielle des prévisionnistes professionnels, la BCE a dû reconnaître que les anticipations d'inflation sont nettement à la baisse.

Baisse des anticipations

Pour cette année, la moyenne des 53 économistes s'attend à une inflation de 1,1 % contre 1,5 % voici trois mois. En 2015, l'inflation remonterait à 1,4 %, mais elle resterait encore en deçà de l'objectif affiché par la BCE d'une « inflation inférieure mais proche de 2 %. » Ce n'est qu'en 2016 qu'on se rapprochera de cet objectif avec un taux d'inflation de 1,7 %.

Ces objectifs sont certes en cohérence avec le discours du président de la BCE qui a prévenu qu'il fallait s'attendre à une période « prolongée de faible inflation » dans la zone euro. Et la BCE ne se prive pas de se réjouir que les économistes, comme elle, ne prévoit pas de scénario de déflation.

Tendance baissière

Sauf que les attentes des experts montre très clairement une tendance baissière, y compris à plus long terme : pour 2018, le taux d'inflation moyen attendu est de 1,87 % contre 1,93 %. Ceci est très clairement en cohérence avec les anticipations de marché sur cinq ans qui, depuis des semaines, est en chute libre. Ils sont aujourd'hui à 1,2 % contre 1,6 % voici six mois.

Le risque d'une chute des anticipations d'inflation

Le risque, c'est qu'en effet les anticipations d'inflation à moyen terme ne soient plus maîtrisées. Ceci conduira à un double danger : que les entreprises et les consommateurs préfèrent attendre la baisse des prix pour dépenser et que les entreprises, craignant pour leurs marges, prennent des mesures de baisse des coûts, notamment en réduisant les effectifs ou en réduisant la masse salariale. Ce serait, dans les deux cas, le risque d'entrer dans un cercle déflationniste.

L'alerte néerlandaise

Ce risque semble chaque jour moins éloigné que jamais. Ce jeudi, l'inflation néerlandaise en janvier a surpris tout le monde en s'affichant à 0,8 % sur un an, contre 1,4 % en décembre et 1,2 % prévu par les économistes. Le risque d'une sous-estimation de la désinflation, suivi d'un réveil brutal, ne doit donc pas être sous-estimé dans la zone euro. Les experts de Natixis remarquent d'ailleurs que les prévisions publiées par la BCE sont sans doute « surestimées » puisqu'elles datent d'avant la surprise à la baisse de l'estimation flash de l'inflation en zone euro à 0,7 % pour janvier.

Tout ceci plaide donc pour une intervention de la BCE au plus vite. Mario Draghi a passé son tour en février. Il pourrait vouloir casser la baisse des anticipations en agissant par un acte fort.

Commentaires 2
à écrit le 14/02/2014 à 9:38
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Attendre pour acheter qu'un produit baisse est de la spéculation ! Quand on achète, c'est qu'on a besoin, tout simplement...

à écrit le 13/02/2014 à 21:44
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Le risque d'une sous-estimation de la désinflation, suivi d'un réveil brutal, ne doit donc pas être sous-estimé Le risque d'une sous estimation ne doit pas être sous estimé ???? Mais qui écrit ces articles ? Sont-ce des robots???

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