La pire contraction du PIB américain depuis cinq ans

Le PIB américain s'est contracté de 2,9% en rythme annuel au premier trimestre. Les analystes s'attendent toutefois à un rebond au deuxième trimestre.
Stocks, commerce extérieur et demande intérieure... tout a été décevant en ce début d'année 2013. Le commerce extérieur a en effet plus pesé sur la croissance que le département du Commerce ne l'attendait

L'économie américaine n'avait pas subi un tel trou d'air depuis cinq ans. C'est à dire depuis 2009, point d'orgue de la crise financière provoquée par l'explosion de la bulle des subprimes et la chute de Lehman Brothers. Au premier trimestre, les États-Unis ont vu leur produit intérieur brut (PIB), se contracter finalement de 2,9% en rythme annuel.

Plus forte correction depuis... 1976

Soit une révision à la baisse de pas moins de trois points par rapport à la première estimation publiée en avril. Le département du Commerce, responsable de la publication de ces statistiques, tablait alors encore sur une croissance de 0,1% au cours des trois premiers mois de l'année 2014.

C'est aussi la révision la plus importante du PIB américain entre la première et la dernière estimation depuis 1976. Cela étant, une forte révision de cet indicateur n'a rien d'exceptionnel car le gouvernement ne dispose pas de toutes les données lorsqu'il publie ses première et deuxième estimations.

>> Lire aussi Les grands enjeux de 2014 (3/4) : sortie de crise ou début d'une autre pour les Etats-Unis ?

Demande atone et déstockage

Stocks, commerce extérieur et demande intérieure... tout a été décevant en ce début d'année 2014. Le commerce extérieur a en effet plus pesé sur la croissance que le département du Commerce ne l'attendait.

Les dépenses de santé, qui devaient progresser fortement grâce à la mise en place de l'assurance maladie obligatoire, voulue par le président américain, ont elles aussi déçu. La demande dans les services n'a pas non plus été au rendez-vous.

Enfin, l'économie américaine a souffert du déstockage par les entreprises. Des stocks très importants, reflétant un excès d'optimisme de la part des entreprises vis à vis de la reprise de la demande avaient en effet artificiellement dopé la croissance américaine.

Pas de récession en vue

"La contraction de 2,9% au premier trimestre fait mal aux États-Unis, et impactera les perspectives à court terme même si la première économie mondiale a de la croissance devant elle," tempère toutefois Gregory Daco, d'Oxford Economics.

Les statistiques d'emploi, manufacturières et d'activité dans les services laissent présager une forte accélération de la croissance dès le début du deuxième trimestre. Pas de récession en vue, donc.

Mais il y a fort à parier que l'économie américaine n'atteindra pas les anticipations des analystes qui culminent à 3,6% pour l'ensemble de 2014. La banque Natixis, elle, a abaissé sa prévision de 2,2% à 1,7% pour 2014.

Le mauvais temps n'est pas le seul responsable

Ce coup de frein record depuis des années était en partie attribué à une très forte vague de froid qui a touché le pays au début de l'année. Mais certains analystes étaient sceptiques face à cette explication donnée notamment par la Fed.

Le gouvernement n'a officiellement pas chiffré le coût du mauvais temps pour l'économie américaine, même si certains l'estiment à 1,5 point. Quoiqu'il en soit, le coup de froid ne semble plus être la seule cause de ce toussotement de la croissance du pays.

>> Lire aussi "Ce n'est pas le mauvais temps qui a pesé sur la croissance américaine"

Commentaires 24
à écrit le 27/06/2014 à 21:22
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Et si ça continue encore un trimestre, les US vont entrer en récession. Et en Europe, on coule avec eux. Cherchez l'erreur.

à écrit le 27/06/2014 à 9:27
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article interressant , les entreprises ont fait des stocks , politique de l'offre , mais quand il n'y a pas de demande , tout s'écroule ..donc logique que tout s'effondre et pas a cause de la meteo .. le pire c'est que les conseils furent les memes d...

à écrit le 26/06/2014 à 14:41
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Les américains ont encore 2 cartes à jouer pour éventuellement se redresser : le TAFTA et une bonne guerre semi-mondiale. Ils savent faire dans ces deux domaines. Le TAFTA est parfaitement conçu pour eux. Les européens (ultra atlantistes pourtant) vo...

le 27/06/2014 à 9:29
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euh vous oubliez de préciser que la baisse des taux c'est bientôt la fin .. donc ils vont tous paniquer d'un coté a l'autre de l'atlantique quand les taux vont remonter ce sera la fin de la fete a crédit ..

à écrit le 26/06/2014 à 11:41
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Et heureusement qu'ils ont le gaz de schiste.... miracle énergétique sensé réduire leur dépendance vis-à-vis du moyen orient et diminuer leur coût de production...

à écrit le 26/06/2014 à 7:18
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"Les statistiques d'emploi, manufacturières et d'activité dans les services laissent présager une forte accélération de la croissance dès le début du deuxième trimestre. Pas de récession en vue, donc." --> l'économie américaine s'est contracté a 2...

le 26/06/2014 à 14:10
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Les USA relancent. Ils sont sortis de la crise. Il auront une croissance satisfaisante cette année (autour de 2%).

à écrit le 25/06/2014 à 21:45
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Ah, bon, je croyais d'après les "économistes" que seule la France était une grande malade... Je vois qu'il y a de plus malades qu'elle, mais bien sur d'après les classements anglo-sax. C'est toujours bien mieux aux US ou UK !!! On nous vendait même l...

à écrit le 25/06/2014 à 21:19
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Impossible tout ça : la crise est finie !

à écrit le 25/06/2014 à 20:45
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Et comment va réagir la bourse ? Comme d'hab, il ne se passera rien. Plus rien ne la fait réagir. Sous tranquillisants. C'est Delamarche qui doit se marrer.

à écrit le 25/06/2014 à 20:29
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Pourquoi annualiser des chiffres trimestriels et ne le faire que pour les USA? Le PIB américain a baissé de 0,7% au T1 aux USA par rapport au trimestre précédent.....il a été de 0% en France selon la première estimation de l'INSEE.

le 26/06/2014 à 0:15
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C'est bien -2.9% pour le trimestre et non pour l'année. La récession est sévère.

le 26/06/2014 à 9:45
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@Belge -2,9%, c'est T/T-1, mais Annualisé. Soit capitalisé 4 fois. En trimestriel, environ 0,7% effectivement.

à écrit le 25/06/2014 à 19:53
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"Stocks, commerce extérieur et demande intérieure... tout a été décevant en ce début d'année 2013." C'est plutot 2014....

à écrit le 25/06/2014 à 19:45
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la france doit vite envoyer des experts économiques pour les aider.nous sommes a peu près 3%au dessus d'eux en pib,avec un déficit de moitié.encore bravo le libéralisme et ses réformes "structurelles"

le 25/06/2014 à 21:11
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un expert comme vous peut etre! hihihi...

le 25/06/2014 à 22:59
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On pourrait leur envoyer Michel Santi : ça lui éviterait d'écrire des bêtises dans la tribune...

le 26/06/2014 à 9:48
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Aucune réforme structurelle aux US, en vérité, depuis la dérégulation 80-90... Quelques timides piques à WS.

à écrit le 25/06/2014 à 19:30
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Il n'y auras pas un rebond si fort pour compenser la chute, c'est à dire que la récession paraît inévitable.

à écrit le 25/06/2014 à 18:55
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Vite, réactivons le cu-eux... Marrant, ce système à bout de souffle.

à écrit le 25/06/2014 à 18:41
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Investissement, prostitution et drogue n'ont pas suffit à redresser l'économie américaine... et avec cela les socialistes espèrent tracter l'économie française!

à écrit le 25/06/2014 à 18:34
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La dette est toujours là n'en déplaise au adorateurs de Keynes...

le 26/06/2014 à 2:11
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Nous ne sommes plus dans une économie Keynesienne depuis la libéralisation de la finance et ses dérives spéculatives. La mondialisation à marche forcée qui a privé l'occident des investissements nécessaires à sa survie arrive à son terme...

à écrit le 25/06/2014 à 18:15
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Il y a peu encore on nous disait que la reprise américaine était là. Force est de constater qu'encore une fois, c'est loupé ! Les corrections sont toujours sévères.

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