Face à la reprise de l'économie américaine, la Fed reste prudente. Selon les "minutes" de la réunion de son comité de politique monétaire (FOMC) des 27 et 28 janvier, les responsables de la Réserve fédérale américaine ont exprimé leurs craintes, qu'un relèvement prématuré des taux d'intérêt ne donne un coup de frein à la reprise.
"Un certain nombre de participants ont estimé qu'il fallait, avant de commencer une normalisation de la politique monétaire, voir davantage d'amélioration sur le marché du travail ainsi que les signes d'une poursuite de la croissance de l'activité à un rythme suffisant pour encore faire progresser la situation de l'emploi", indique le rapport.
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Même si le Comité apparaît divisé, mentionnant ceux qui pensent qu'un relèvement des taux d'intérêt "tardif" risquerait d'enclencher "une forte inflation indésirable", la majorité des membres estiment "qu'une hausse prématurée pourrait éteindre l'apparente solide reprise de l'activité et du marché du travail". Certains responsables de la Fed ont suggéré dans le passé récent qu'un relèvement des taux directeurs, le premier en près de dix ans, pourrait avoir lieu en juin.
Anticiper la réaction des marchés
La banque centrale américaine avait réaffirmé à l'issue de sa réunion de janvier qu'elle adopterait une position "patiente" en vue d'un premier relèvement de ses taux directeurs, tout en reconnaissant la dégradation de certains indicateurs d'inflation.
Les "minutes" montrent que de nombreux participants craignent que l'abandon du mot "patient" -quand le moment sera venu- risque de faire basculer les anticipations de hausse des taux du marché dans "un lapse de temps excessivement limité". La banque centrale redoute notamment que l'abandon du terme ne soit vu avec trop d'importance par les investisseurs.
L'assouplissement quantitatif de la BCE salué
Sur le front international, les membres de la Fed estiment qu'"une détérioration des conditions à l'étranger pourrait poser des risques aux perspectives de croissance économique aux États-Unis".
Au cours de leur discussion, ils ont toutefois salué les initiatives d'assouplissement monétaire des banques centrales étrangères, notamment la BCE, qui devraient "renforcer" les perspectives économiques à l'étranger. Le Comité monétaire a également évoqué le ralentissement en Chine, les tensions au Moyen-Orient et en Ukraine de même que "l'incertitude en Grèce".