François Cristofari : "tout nous est encore possible "

François Cristofari, le responsable de BNP Paribas en Chine, raconte le quotidien d'une banque française en Chine.

Comment évolue le secteur bancaire en Chine?

Jusqu?en 2001, les banques étrangères ne pouvaient exercer qu?assez peu d?activités bancaires. Depuis son entrée dans l?OMC, la Chine s?est engagée à libéraliser son secteur bancaire, c?est-à-dire à nous autoriser à avoir des filiales de plein exercice comparables aux banques chinoises.

Nous allons pouvoir désormais émettre des obligations et nous pouvons déjà ouvrir des succursales dans d?autres villes que Pékin ou Shanghai. Nous avons même obtenu récemment une licence bancaire pour prêter aux particuliers en monnaie locale et nous sommes la première banque française à l?avoir obtenue. Cette licence est très importante pour le groupe et nous permet le développement de notre activité Wealth Management. La prochaine étape sera la possibilité d?exercer les métiers de banque de financement et d?investissement, notamment émettre des actions et de faire des fusions/acquisitions en tant qu?intermédiaire, lorsque nous obtiendrons les autorisations nécessaires.

Quels types de service offrez-vous à vos clients français qui souhaitent s?implanter en Chine?

Nous leur accordons des crédits et gérons leurs besoins de trésorerie. Certains clients français ont parfois du mal à se faire connaître des banques chinoises qui sont assez conservatrices. Nous leur offrons également la possibilité d?avoir plusieurs comptes dans plusieurs villes et de gérer ces comptes de manière rationnelle, ce qu?on appelle le cash management.

Nous avons débuté cette activité il y a deux ans et misons beaucoup dessus. Les banques françaises et les grandes banques internationales sont mieux outillées que les banques chinoises pour ce type d?activité.

Comment se passe la collaboration avec les banques chinoises?

Nous avons un flot important avec les banques chinoises, notamment dans les activités de Fixed Income où nous sommes leader. Dans le domaine de l?exportation aussi, BNP Paribas aide non seulement des entreprises françaises à exporter en Chine, mais a su développer l?aide aux exportations depuis la Chine.
Nous avons monté le financement d?une centrale électrique exportée par un groupe chinois au Moyen-Orient avec la garantie de la Sinosure, la compagnie d?assurance crédit chinoise. Dans cette transaction, nous avons fait entrer une banque chinoise.

Quelles sont les prochaines étapes pour la BNP en Chine?

« The sky is the limit. » Le ciel est la limite. Le marché chinois est gigantesque et tout nous est encore possible. Si nous obtenions l?autorisation d?émettre des actions et de faire des fusions-acquisitions, nous pourrions devenir l?une des deux ou trois premières banques étrangères dans la banque de financement et d?investissement en Chine.

Notre développement est essentiellement axé sur les entreprises. Les entreprises chinoises, avec la croissance soutenue de ce pays, vont avoir besoin de financements importants. Aujourd?hui, 35% de la population chinoise est urbanisée, en 2030, ce taux atteindra 65%. Il va falloir construire des routes, des logements, des hôpitaux, des écoles... Une banque internationale comme BNP Paribas, avec un bilan solide, sera très utile à la Chine. Nous avons la capacité d?aider se pays à se développer et de nous développer en même temps.
 

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