Alain Lamassoure : "nous étions un peu incrédules quand nous avons appris la chute du mur"

Le député européen Alain Lamassoure (PPE) était à Berlin le jour où le mur est tombé. Il a raconté à EurActiv.fr son 9 novembre 1989.

Pourquoi étiez-vous à Berlin le 9 novembre 1989 ?

C?est une pure coïncidence. Il faut se reporter au contexte de l?époque. Pour symboliser l?appartenance de Berlin-Ouest à un monde en paix, toutes les institutions internationales occidentales avaient pris l?habitude de tenir des réunions régulières à Berlin-Ouest. Y compris les commissions du parlement européen. Le comte von Stauffenberg, fils du colonel du même nom ? aide de camp d?Hitler et auteur de l?attentat manqué le 20 juillet 1944 ? nous propose d?organiser la première réunion hors siège de la commission juridique, dont je suis membre, à Berlin-Ouest. Nous partons donc pour Berlin en car le 9 novembre 1989. Nous franchissons un premier mur de barbelés, et traversons toute l?Allemagne de l?Est en autocar jusqu?à arriver à Berlin-Ouest.

Comment se déroule votre journée ?

Nous entamons nos travaux, jeudi 9 novembre au matin, dans une ambiance très particulière. Nous sommes au Reichstag, c?est-à-dire le bâtiment du parlement allemand brûlé sous Hitler et reconstruit après par les Allemands de l?Ouest. Nous sommes donc à la fois au c?ur des souvenirs horribles de l?Allemagne nazie. Et de ce que la guerre froide a eu de plus terrifiant. Le bâtiment se trouve à l?époque être géographiquement au bord du mur. De l?autre côté du mur, il y a le quartier général de la Stasi, la police politique qui braque ses énormes micros vers le Reichstag pour essayer d?enregistrer ce qu?il s?y dit. Ce qui montre d?ailleurs qu?ils n?avaient rien compris à ce qu?est la démocratie. En tant que parlementaires, nos propos sont publics. L?après-midi nous allons visiter la prison transformée en musée dans laquelle le général von Stauffenberg avait été fusillé et ses complices étranglés. Il fait froid, nous sommes dans cette ambiance de torture. Il y a des fonctionnaires et des parlementaires venus de tous les pays européens travailler ensemble à l?unification de l?Europe. Nous trouvons dans ce musée la justification de ce que nous faisons.

Rien ne se passe pour le moment?

Non. Nous nous retrouvons pour le dîner dans un restaurant de Berlin-Ouest. Vers 20h, le restaurateur surexcité nous explique qu?il vient d?apprendre à la radio que le porte-parole du gouvernement est-allemand a annoncé qu?à compter de minuit le passage serait libre entre Berlin-Est et Berlin-Ouest. Nous sommes un peu incrédules. L?un des fonctionnaires qui nous accompagne est allé voir son amie à Berlin-Est. Il a été obligé de demander un laisser-passer qui n?est valable que 24 heures. Nous ne croyons donc pas que l?on puisse passer d?un système aussi contrôlé à l?absence de contrôle d?un jour à l?autre. D?ailleurs en rentrant à l?hôtel, les rues sont totalement tranquilles?

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