Le FESF renforcé pourrait ne pas atteindre les 1.000 milliards d'euros

La force de frappe du Fonds de soutien aux pays en difficulté de la zone euro (FESF) n'atteindra "probablement pas" le montant de 1.000 milliards d'euros qui avait été initialement prévu, en raison de la dégradation de la situation sur les marchés, a reconnu mardi soir Jean-Claude Juncker.
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"Nous n'avons pas revu les ambitions à la baisse mais les conditions ont changé, donc probablement ça ne sera pas 1.000 milliards, mais tout de même un chiffre substantiel", a affirmé le chef de file des ministres des Finances de l'Union monétaire, en marge d'une réunion à Bruxelles. "Il n'est pas possible de donner un chiffre exact car les circonstances ont empiré au cours des dernières semaines, depuis le dernier sommet européen. Il est pratiquement impossible, si on veut rester sérieux, de donner un chiffre", a-t-il insisté devant les journalistes.

Les ministres des Finances de la zone euro se sont mis d'accord mardi soir pour multiplier la force de frappe de leur Fonds de secours (FESF) via un système d'assurance partielle des prêts des investisseurs aux pays fragiles de l'Union monétaire, mais sans donner de chiffre pour évaluer sa capacité d'intervention.

Or, le dernier sommet des dirigeants européens sur le sujet, fin octobre, avait fixé comme objectif un montant allant jusqu'à 1.000 milliards d'euros, dans l'espoir à l'époque de rassurer les marchés financiers sur la capacité de la zone euro de bâtir un pare-feu convaincant face aux risques de contagion de la crise de la dette à des pays comme l'Italie ou l'Espagne.

Entre-temps, la crise s'est encore aggravée, menaçant de gagner y compris des pays comme la France, voire l'Allemagne. Du coup les investisseurs sur les marchés sont beaucoup plus méfiants à l'égard de tout investissement dans la dette des pays de l'Union monétaire.

"Le montant exact de la force de frappe du Fonds renforcé dépendra de son usage, des instruments utilisés et du degré exact de protection qu'il fournira et qui doit évoluer entre 20 et 30%", s'est borné à indiquer le FESF dans un document publié à l'issue d'une réunion des ministres des Finances de la zone euro (Eurogroupe).

Clairement, l'idée de départ de multiplier par quatre ou cinq les quelque 250 milliards d'euros de ressources propres encore disponibles au sein du Fonds, sur une capacité effective de prêts de départ de 440 milliards d'euros a été abandonnée.

Concernant le système d'assurance du FESF, le taux de protection exact pour les investisseurs qui prêteront de l'argent à des pays en difficulté "dépendra de la situation et des conditions de marchés", a précisé le patron du FESF, Klaus Regling lors d'une conférence de presse. Il sera appliqué pour les émissions de nouveaux titres de dette et aura pour but d'accroître la demande pour les nouvelles obligations et d'abaisser les taux d'emprunt, a indiqué le communiqué publié par le FESF.

Une autre option pour le FESF vise à attirer des investisseurs extérieurs au sein d'une structure adossée au Fonds, pour ensuite acheter de la dette de pays en difficulté sur le marché primaire ou sur le secondaire où circule la dette déjà en circulation. Elle pourra également servir au refinancement des banques. Ces deux options pourront se combiner, a indiqué le FESF.

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