Partie de poker à haut risque entre la Grèce et ses partenaires européens

Selon le ministre des finances Venizelos, le gouvernement grec a trouvé un accord sur des mesures d'économies supplémentaires. Les Grecs conditionnent désormais un accord avec les financiers privés à l'assurance du paiement de l'aide de 130 milliards d'euros lundi prochain.
Jean-Claude Juncker et le ministre grec des Finances Evangelos Venizelos Copyright Reuters

Le gouvernement grec a trouvé un accord sur des mesures d'économies supplémentaires, d'un montant de 325 millions d'euros, a confirmé mercredi soir le ministre grec des Finances, Evangelos Venizelos. Il a ajouté que la Grèce pourrait annoncer lundi prochain un accord sur l'échange de dettes avec ses créanciers privés, si les ministres de la zone euro qui se réuniront ce jour-là décident de débloquer le nouveau plan d'aide à la Grèce (d'un montant de 130 milliards d'euros). "Ces dossiers seront préparés dimanche lors d'une réunion de travail de la zone euro à Bruxelles, afin qu'en toute bonne foi, la décision finale sur l'entérinement du plan soit prise et que l'annonce publique de l'échange de dettes intervienne lundi", a dit Venizelos lors d'une conférence téléphonique avec ses homologues de la zone euro.

L'Union européenne demandait depuis plusieurs jours au gouvernement d'Athènes de fournir le détail de ces réductions supplémentaires des dépenses publiques, exigées dans la perspective du déblocage d'un nouveau plan d'aide de l'UE et du FMI à la Grèce. Le président de l'Eurogroupe, Jean-Claude Juncker, avait indiqué dans la journée, sans fournir de détails, que les mesures d'économies supplémentaires de 325 millions d'euros avaient été identifiées (voir article en lien sur l'Eurogroupe).

Pas de décaissement sans diminution du salaire minimum

L'Europe refuse de garantir à Athènes le paiement des 130 milliards d'euros d'aide sans lesquels la Grèce serait forcée de faire défaut. Les Grecs espéraient recevoir l'assurance de ce soutien jeudi dernier, ils ne l'ont pas eu. Et ils risque de ne pas l'obtenir lundi, à l'issue des réunions de l'Eurogroupe (zone euro, 17) et de l'Écofin (Union européenne, 27). "Il faut faire la distinction entre le feu vert politique et le versement effectif de l'aide", a indiqué à "L'Echo" le ministre des Finances Steven Vanackere.

"Si lundi, nous donnons notre feu vert politique, le décaissement effectif sera assorti de conditionnalités supplémentaires", indique le ministre. Ainsi, les ministres européens des Finances vont "exiger que la diminution du salaire minimum [de 22%] soit votée et transcrite dans la loi avant que le décaissement n'ait lieu".

Jeudi dernier, les 17 ministres des finances de la zone euro s'étaient retrouvés à Bruxelles pour examiner les nouvelles mesures d'austérité présentées par la Grèce.

Sans se satisfaire de l'exposé d'Evangelos Venizélos, l'Eurogroupe lui a demandé de revenir avec plus de garanties. Pour ce mercredi, il devait avoir l'aval du Parlement sur les mesures d'austérité (il a été donné dimanche); la signature des partis de la coalition, pour éviter tout retournement de veste électoral; ainsi que des clarifications sur quelque 320 millions d'euros d'économies à faire. Mais au lieu de réunir une nouvelle fois les ministres, Jean-Claude Juncker, le président de l'Eurogroupe, s'est contenté d'organiser une réunion téléphonique. Signe qu'Athènes n'a pas encore assez avancé. "J'aurais préféré pour les Grecs que la réunion physique ait lieu...", indique Vanackere.

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