Un demi-million de personnes manifestent en Espagne

Deux syndicats espagnols avaient appelé à des rassemblements dans 60 villes contre la réforme du marché du travail. Un avant-goût avant la grève générale du 29 mars.
Manifestation à Madrid, le 11 mars 2012. Copyright AFP

 Selon les syndicats espagnols, ils étaient 500.000 dans les rues ce dimanche pour protester contre la réforme annoncée par le gouvernement conservateur de Mariano Rajoy du marché du travail. Les deux principales centrales du pays, l?UGT et la CCOO, avaient appelé à des manifestations dans 60 villes du pays. Leur mot d?ordre était de faire reculer le gouvernement sur une réforme qui vise à flexibiliser le marché du travail par la baisse notamment des indemnités de licenciement. Ce type de réformes est souvent considéré par l?Union européenne comme un moyen d?améliorer la compétitivité du pays. C?est aussi pour Mariano Rajoy un moyen de tenter de sortir l?Espagne du piège du chômage : actuellement, de l?autre côté des Pyrénées, près de 23 % de la population active, soit 5 millions de personnes sont sans emplois, un record depuis 15 ans. Chez les moins de 25 ans, le chômage atteint le niveau effrayant de 48,6 %.


« Injuste et inefficace »
Les syndicats, eux, ne l?entendent pas ainsi. Pour eux, cette réforme est « injuste et inefficace ». Ils ont mis en garde les Espagnols que « les coupes qui seront réalisées par ce gouvernement le seront pour toute votre vie ». Au-delà de cette seule réforme, ils entendent mobiliser leurs compatriotes sur la politique de rigueur mené par Mariano Rajoy dans la foulée du reste de son prédécesseur socialiste José Luis Zapatero. Cette journée de dimanche, qu?ils estiment déjà être un succès, est en réalité une répétition générale avant la grande grève générale du 29 mars.


Ton vif
Du côté du gouvernement, on se drape dans sa légitimité démocratique, issue des élections de l?automne dernier et l?on critique le choix du 11 mars, date anniversaire des attentats islamistes de 2004 à Madrid, pour ces protestations. Mais le leader de l?UGT, Candido Mendez, estime au contraire que les syndicats sont « le doigt démocratique et constitutionnel qui pointe les vrais problèmes » et son homologue de le CCOO, Ignacio Toxo, accuse le gouvernement de « faire un usage immoral de la crise pour tout couper ». Il a donc prévenu : la grève du 29 mars « ne sera pas en mode mineur ». Le PSOE, le parti socialiste espagnol, a, après beaucoup d?hésitation, soutenu les manifestations. Dans les cortèges, le ton était assez vif contre le gouvernement. On pouvait ainsi lire des slogans comme : « Pas de pain, pas de paix », ou « la réforme du travail, c?est la violence légale ». C?est dire si l?heure est à la confrontation entre militants et gouvernement.


Inflexibilité gouvernementale
Mariano Rajoy qui le 31 janvier à Bruxelles avait admis devant un micro malencontreusement ouvert que cette réforme du travail allait lui coûter sans doute une grève générale, semble décider à tenir. Son ambition est une véritable révolution dans le droit du travail espagnol, partant du principe que les réformes très pusillanimes de ces dernières années n?ont rien donné. Tout en se disant « ouvert au dialogue », le gouvernement compte sur « l?effet récession » qui conduit les salariés à ne pas se jeter dans la mobilisation sociale et la grève. Reste que si le mouvement du 29 mars est un succès, la pression risque d?être forte sur un Mariano Rajoy qui, le lendemain, présentera son budget devant les Cortès.

Commentaires 9
à écrit le 11/03/2012 à 17:06
Signaler
Chez nous , les syndicats, c'est silence .... et pourtant la crise n'a jamais été aussi profonde et les menaces aussi lourdes sur le niveau de vie ...... Mais les syndicats ont trop peur des rassemblements ayant des revendications non corporatistes

le 11/03/2012 à 19:58
Signaler
Faux ! Le 29 février, il y a eu un appel national (et même Européen) intersyndical... !

le 12/03/2012 à 6:57
Signaler
oui, c'est vrai , il y a eu un appel mais pas pour des manifs, et ça a été annoncé au dernier moment pour qu'il y ait le moins de monde possible. POURQUOI PAS UNE GRANDE MANIF UN SAMEDI OU UN DIMANCHE AVEC TOUT LE MONDE ! , ça vous changera de la déf...

à écrit le 11/03/2012 à 17:00
Signaler
Qu'ils sont benêts ! Ils n'avaient qu'à voter pour un autre candidat. Ce type avait clairement affiché qu'il allait les pendre avec des crocs de bouchers pour payer une partie des intérêts dus aux banques. Quand on saute du 15ème étage sans parachute...

à écrit le 11/03/2012 à 16:20
Signaler
Oui, c'est vrai, qu'ils aillent bosser en Grèce dans le privé: là c'est super flexible, le gouvernement impose des baisses de salaire... ou encore ils pourraient aller travailler dans les maquilladoras mexicain à 1$ par jour: vous travaillez toute vo...

le 11/03/2012 à 17:01
Signaler
Oui, le FMI est le vampire des peuples.

à écrit le 11/03/2012 à 15:34
Signaler
Quelle alternative proposent-ils donc face à la crise? Qu'ils aillent donc bosser au lieu de perdre leur temps...

le 11/03/2012 à 16:13
Signaler
et toi, t'es pas au boulot? allez, hop, hop

le 12/03/2012 à 0:13
Signaler
Face à la crise, il n'y a plus qu'une alternative, faire exploser le système financier et revenir au minimum à Bretton Woods tout en supprimant la loi scélérate de Pompidou/Giscard/Messmer de 1973.

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.