Querelle fiscale : le quotidien allemand "Bild" porte plainte contre la ministre de la Justice suisse

Les mandats d'arrêts lancés par la Confédération contre trois inspecteurs des impôts allemand passent mal outre-Rhin. Ce mardi, le quotidien "Bild" a même porté plainte contre la ministre de la Justice de Suisse.
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La querelle fiscale germano-suisse s'intensifie. Le quotidien le plus lu d'Europe annonce ce mercredi avoir porté plainte contre contre la ministre de la Justice suisse, Simonetta Summaroga. Pour avoir lancé des mandats d'arrêts contre trois agents du fisc allemand, le journal accuse la ministre de tentative de séquestration, de dénonciation calomnieuse, de complicité d'évasion fiscale et de coercition.

Dans un article publié sur son site, le quotidien populaire défend des officiers qui n'ont fait que leur devoir. Il critique une justice suisse qui est restée les bras croisées pendant des décennies, fermant les yeux sur les fraudes fiscales ayant cours dans le pays.

Le procureur fédéral helvétique, Michael Lauber, avait annoncé ce week-end qu'il avait lancé des mandats d'arrêt contre trois inspecteurs des impôts allemands de Rhénanie du Nord-Westphalie pour complicité d'espionnage économique et rupture du secret bancaire. En 2010, ils avaient reçu une proposition d'une mystérieux informateur pour acheter un CD contenant des renseignements sur des évadés fiscaux allemands ayant déposé leurs fortunes chez Crédit Suisse. Berlin avait longtemps tergiversé avant d'autoriser l'achat de ces données. Or celle-ci est considérée comme illégale en Suisse.

Polémique en Allemagne

L'opposition socio-démocrate outre-Rhin a vivement critiqué le gouvernement pour son manque de fermeté à l'égard de la Confédération au sujet de cette affaire. Le vice-président du SPD au Bundestag, Florian Pronold intervient d'ailleurs dans le Bild pour réclamer une convocation de l'ambassadeur suisse par le ministère des Affaires étrangères.

La question de la fiscalité oppose les deux pays depuis de nombreuses années et agite en particlier la classe politique allemande. Un accord de double imposition conclu entre les gouvernements des deux pays n'est toujours pas ratifié, en raison de l'opposition du SPD et des verts qui voudraient un traité plus exigeant à l'égard des fraudeurs.

 

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