Dette : l'Italie continue de payer le prix fort

L'Italie, qui réalisait ce jeudi une émission de dette à moyen et long terme, a vu ses taux flamber. Sous la pression des marchés, l'objectif de 4,5 milliards d'euros a tout de même été atteint.
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L'Italie a vu ses taux flamber et dépasser les 6% sur les échéances les plus longues jeudi lors d'une émission de dette très suivie, alors qu'elle est de nouveau sous la pression des marchés, mais a atteint son objectif maximum en levant 4,5 milliards d'euros. Le Trésor italien a emprunté 3 milliards d'euros de titres à trois ans à un taux de 5,30% contre 3,91% le 14 mai, dans un marché tendu marqué par la dégradation de la note de l'Espagne de trois crans par Moody's, qui a propulsé les taux de Madrid à des nouveaux sommets sur le marché secondaire.

Sur ses emprunts à long teme, les taux dépassent les 6%

Selon le résultat de l'opération communiqué par la Banque d'Italie, Rome a en outre émis 627 millions d'euros de titres à échéance 2019 et 873 millions à échéance 2020. Sur ces deux maturités, les taux ont franchi la barre symbolique des 6% à respectivement 6,10% et 6,13% contre 5,21% et 5,33% le 27 avril et le 14 mai. Le Trésor italien, qui comptait émettre entre 2,75 et 4,5 milliards d'euros, a atteint son objectif maximum grâce à une demande, jugée "solide" par la Banque d'Italie, qui s'est élevée au total à près de 7,5 milliards. Mercredi, Rome avait déjà enregistré un bond de ses taux à 3,972% contre 2,34% le mois dernier lors de l'émission de 6,5 milliards d'euros de titres à un an.

Mario Monti assure que l'Italie n'aura pas besoin d'aide

L'Italie, qui avait réussi à regagner la confiance en début d'année grâce aux mesures de rigueur et aux réformes du gouvernement Monti, alimente à nouveau l'inquiétude des marchés. A présent que l'Espagne a accepté un plan d'aide pour ses banques, certains analystes craignent que la péninsule, dont la dette colossale dépasse les 120% du PIB, ne soit le prochain domino de la zone euro à tomber. Malgré ce retour de la méfiance, Mario Monti a balayé mardi soir toute idée de plan d'aide et s'est dit mercredi "très serein par rapport à la façon dont l'Italie se présente aujourd'hui dans le contexte international et devant les marchés".

Priorité donnée à l'adoption par les dirigeants européens de mesures "crédibles"

Soulignant que le déficit italien, qui devrait reculer à 1,7% cette année et s'approcher de l'équilibre budgétaire en 2013, était inférieur à la moyenne européenne, il a en outre estimé qu'une baisse des taux ne pourrait intervenir que si les dirigeants européens adoptent des mesures "crédibles" pour la croissance fin juin. L'ex-commissaire européen reçoit jeudi après-midi à Rome le président français François Hollande avant un sommet à quatre avec la chancelière allemande Angela Merkel et le chef du gouvernement espagnol Mariano Rajoy le 22 juin, toujours à Rome.

Commentaires 3
à écrit le 15/06/2012 à 10:49
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Les pays européens endettés comme les Pays-Bas ,l'Italie ou encore l'Espagne voire l'Angleterre continuent néanmoins à fiancer le dispendieux programme américain F35 d'avion militaire. Les dettes sont décidément très sélectives.

à écrit le 15/06/2012 à 0:32
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Je crois comme vous, les pays à fort déficit sont les plus en danger. 150 milliards pour l'Angleterre et 209 pour l'Amérique rapporté à la population française. Quand les factures vont tomber, espérons que la population refusera de payer, puisque ça ...

à écrit le 14/06/2012 à 12:40
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1,7% de déficit en 2012 et probablement 0 en 2013. Ca laisse reveur non ? Les pays les plus en difficultés ne serait donc pas forcement ceux qu'on croit....

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