Les Pays-Bas rechignent à appliquer les décisions du sommet européen

Alors que le président du Conseil italien Mario Monti a appelé à "agir vite", La Haye se montre peu enthousiaste, dans la gestion de la crise de la dette.
Marc Rutte, premier ministre néerlandais. Copyright Reuters

"Les banques de l'Europe méridionale doivent d'abord mettre de l'ordre dans leur propre bazar", avant d'espérer un quelconque soutien néerlandais au Mécanisme européen de stabilité (MES). Ainsi parlait Mark Rutte, le Premier ministre néerlandais, le 27 juin devant son Parlement. Le lendemain, il était entraîné lors d'une réunion du Conseil européen dans un accord général permettant aux banques d'accéder directement au MES. Ce qui lui a valu d'être sévèrement critiqué à son retour à La Haye...

Les Néerlandais réticents à toute intégration politique suppélementaire


Alors que Bruxelles et Berlin plaident pour plus d'intégration européenne, les Pays-Bas se montrent réticents. Et pour cause : dans ce pays d'eurosceptiques qui a voté massivement "non" en 2005 lors du référendum sur le traité constitutionnel européen, la campagne électorale en vue des prochaines législatives, prévues pour le 12 septembre, tourne autour de l'Europe. Vu des Pays-Bas, le continent se divise en deux grandes régions: un Sud pour lequel les Néerlandais ont l'impression de devoir sans cesse payer, et un Nord qui serait bien géré et n'aurait que des inconvénients à tirer de la zone euro. La réalité est bien différente: l'Italie n'a pas encore emprunté un sou à la zone euro, se défend Carlo Monti, le président du Conseil italien. De leur côté, les Pays-Bas ont failli perdre leur note de crédit AAA à cause de leur déficit budgétaire et de leur dette privée, la plus forte de la zone euro.

Reproches de "céder devant les mafias italienne et espagnole"


Malgré tout, les points de vues simplistes du populiste de droite Geert Wilders, qui reproche à Mark Rutte d'avoir "cédé devant les mafias italienne et espagnole", font recette. Les partis les plus anti-européens, le Parti socialiste (SP) à gauche et le Parti de la liberté (PVV) de Geert Wilders à droite, sont en effet crédités des meilleurs scores dans les sondages. Le parti libéral (VVD) de Mark Rutte, qui arrive en deuxième position dans les intentions de vote, est profondément divisé sur l'Europe. Signe de la grogne ambiante : "Les investisseurs se sont fait avoir", titrait le quotidien économique Financieele Dagblad le 9 juillet, soulignant que la réunion des ministres des Finances de la zone euro n'a rien préparé pour donner une quelconque suite aux décisions du Conseil européen sur l'aide directe aux banques du MES et les interventions du fonds d'urgence sur le marché des obligations. Même chez ses défenseurs, l'Europe passe aux Pays-Bas pour un monument d'inefficacité et de bureaucratie...

Commentaire 1
à écrit le 10/07/2012 à 16:23
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Mario Monti et non " Carlo" Monti.

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