Les agences de notation seraient-elles plus dures avec les pays en difficulté ?

Dans une étude, deux économistes de l'Université suisse de St Gallen concluent leur recherche en indiquant que les agences de notation se sont montrées de plus en plus sévères dans leurs notes au fur et à mesure que la crise de l'euro s'est intensifiée. Les agences contestent la méthodologie de l'étude.
En réponse à la critique formulée dans l'étude, un porte-parole de Fitch a dit que l'agence était "totalement confiante dans la qualité, la transparence et la rigueur de la méthodologie et des procédures étayant ses notations et ses recherches analytiques." /Copyright Reuters

Les agences de notation ont aggravé la crise de la dette au sein de la zone euro en se montrant plus sévères dans leurs dégradations qu'elles ne l'étaient avant son déclenchement en 2009, estiment des économistes de l'université de St. Gallen en Suisse dans une étude intitulée "Rating agencies, self-fulfilling prophecy and multiple equilibria? An empirical model of the European sovereign debt crisis 2009-2011".

Manfred Gärtner et Bjorn Griesbach ont examiné les liens entre l'évolution des taux d'intérêt et d'autres variables économiques et celle des notes des émetteurs souverains ainsi que l'impact des changements de ces dernières sur les coûts de financement des pays de la zone euro sur la période 2009-2011.

Manque de constance

Selon eux les agences de notation ont manqué de constance dans leurs décisions, devenant de plus en plus sévères au fur et à mesure de l'approfondissement de la crise, réduisant les notes d'un cran de plus en moyenne qu'elles ne le faisaient avant son déclenchement pour un niveau comparable de taux d'intérêt.

Le Portugal, l'Irlande et la Grèce, qui ont dû faire appel à l'aide internationale, ont vu leur note abaissée de 2,3 crans de plus en moyenne qu'elle ne l'aurait été si les critères prévalant avant le déclenchement de la crise avaient continué d'être appliqués.

Il en a été de même pour l'Espagne qui a accepté un plan d'aide de 100 milliards d'euros maximum pour renflouer ses banques mais que la forte hausse de ses coûts de financement pourrait contraindre à solliciter un plan d'aide de plus grande ampleur.

"Un grand nombre de pays de la zone euro (...) ont été traités d'une manière qui diffère de celle qui leur était appliquée avant la crise financière et de la manière dont d'autres pays sont encore traités actuellement", a déclaré Manfred Gärtner, professeur d'économie à l'université de St. Gallen.

Le cas exemplaire de l'Irlande

Il a cité l'exemple de l'Irlande en disant que ses problèmes de dette et de déficit auraient justifié une dégradation de 1,5 cran en appliquant les critères en vigueur avant la crise. "En réalité, leur note a été abaissée de sept crans et une dégradation de cette ampleur aurait précipité n'importe quel pays dans de profondes difficultés", a-t-il dit.

Standard & Poor's et Moody's ont contesté cette étude tandis qu'un porte-parole de Fitch a dit que l'agence était "totalement confiante dans la qualité, la transparence et la rigueur de la méthodologie et des procédures étayant ses notations et ses recherches analytiques."

Standard & Poor's a estimé que l'étude était "fondamentalement défectueuse" dans sa méthodologie comme dans ses conclusions, ajoutant que ses notes avaient été au fil du temps un excellent indicateur des défauts à venir.

"Comme nous l'avons constaté tout au long de l'histoire de l'euro, les notations ne sont qu'un facteur parmi beaucoup d'autres qui influent sur le comportement des marchés", écrit l'agence de notation dans un communiqué.

Un porte-parole de Moody's a déclaré que "les notations souveraines n'ont pas contribué à la crise", expliquant que "les problèmes économiques et structurels qui en sont la cause ultime sont bien connus".

"Les notations de Moody's, tout au long de la crise, se sont révélés plus stable que les mesures de la qualité de crédit fondées sur les marchés d'actions ou d'obligations", a-t-il ajouté.

Commentaires 19
à écrit le 01/11/2013 à 0:12
Signaler
En fait la chaine devait s’appeler uppercut… ugg pas cher http://bibliotheques.amiens.fr/userfiles/bottesugg.html

à écrit le 13/08/2012 à 20:07
Signaler
Si un pays est en faillite il faut réduire la notation. C'est simple.

à écrit le 30/07/2012 à 18:29
Signaler
@Tyler C'est très exactement ça. Et oui, quand je parlais de news-feeds, j'y incluais les blogs spécialisées entre autres qui sont de plus en plus suivis. Cependant, en dehors de quelques rares d'entre eux réellement initiateurs d'analyse ou de news...

à écrit le 30/07/2012 à 14:18
Signaler
L'Etat français (qui n'est pas la France ni son peuple) est le maillon faible de l'Europe. L'Europe est malade de l'Etat français socialiste et pourtant l'Etat français conserve une note imméritée. C'est bien la preuve que les agences ne s'attaquent ...

à écrit le 30/07/2012 à 12:05
Signaler
Les agences donnent l'impression de courir derrière leur crédibilité.

à écrit le 30/07/2012 à 12:01
Signaler
Même si de nombreux pays en Europe ont abusés du crédit par manque de volonté politique, force est de constater que si les mêmes critéres étaient appliqués aux Etats Unis, ce pays devrait être depuis longtemps dégradé de plusiers crans. Peut être que...

le 30/07/2012 à 14:46
Signaler
Encore une fois, n'oubliez pas que les USA ont ete degrade l'ete dernier par S&P... Avant la France donc.

à écrit le 30/07/2012 à 9:06
Signaler
C'est évident!!. Oooui...les agences ne font que d'étudier et de constater le défaut des pays à peine solvables, les marchés se tournent vers ces officines pour fixer les taux d'intérêts pour les prêts consentis aux états!. C'est comme vous, si vous ...

le 30/07/2012 à 14:13
Signaler
Si vous avez des dettes, ce n'est pas par malchance mais par choix volontaire. S'endetter ou épargner, c'est un choix de vie personnel : rien à voir avec la chance. Les pays, c'est pareil.

à écrit le 29/07/2012 à 23:41
Signaler
Le lien direct vers le site: http://foolsonthehillmovie.com/

à écrit le 29/07/2012 à 23:38
Signaler
De toute façon, il n'y a pas à tortiller: ou les agences ont fait leur boulot, y compris en appliquant des législations biaisées, auquel cas il faut s'attacher à ces dernières et au pourquoi elles ont été votées et on retombe sur ce simple fait: il y...

le 30/07/2012 à 10:32
Signaler
Je ne vois pas le lien entre votre reaction et l'article...

le 30/07/2012 à 10:32
Signaler
Je ne vois pas le lien entre votre reaction et l'article...

le 30/07/2012 à 12:07
Signaler
Simple citoyen dit que les gens dans les agences de notation sont juges et parties (enfin si j'ai bien compris, je ne veux pas parler à sa place non plus).

le 30/07/2012 à 12:26
Signaler
@Tyler: Oui, vous avez raison, je me suis totalement trompé d'article. Impossible de supprimer le commentaire cela dit. Merci pour l'avoir remarqué. ;-)

le 30/07/2012 à 12:56
Signaler
@Havoc. C'est également un peu vrai Havoc, mais la teneur précise de cet article adresse un tout autre problème que celui auquel je réagissais. Le sujet est cela dit intéressant à plus d'un titre. Dans beaucoup de systèmes de décision avec des acteu...

le 30/07/2012 à 13:52
Signaler
"Le seul lien (mais je répète que ce n'est initialement pas mon intention) entre ce que j'adressais et cette situation, tient au fait que le législateur a cru bon d'imposer un niveau formel (rating) pour une certaine classe d'actifs, dont la détentio...

le 30/07/2012 à 17:26
Signaler
C'est également un peu vrai Havoc, mais la teneur précise de cet article adresse un tout autre problème que celui auquel je réagissais. Le sujet est cela dit intéressant à plus d'un titre. Dans beaucoup de systèmes de décision avec des acteurs dont ...

le 30/07/2012 à 18:28
Signaler
désolé, je reprends le fil plus haut, erreur de manip... ;-) si le modérateur a la gentillesse d'éliminer ce post ci dessus.

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.