Et si Costas Vaxevanis était finalement condamné? Relaxé en première instance le 2 novembre, ce journaliste grec qui avait publié dans son magazine Hot Doc la fameuse liste d'évadés fiscaux présumés, surnommée "liste Lagarde", devra repasser à la barre. Le parquet d'Athènes a en effet indiqué ce vendredi avoir fait appel de cette première décision de justice. Le bureau du procureur considère le premier jugement comme "légalement erroné". Il estime en outre que le fait d'avoir publié fin octobre ces quelque 2.000 noms de grecs qui possèderaient des comptes dans la banque suisse HSBC, constitue une violation de données personnelles.
Vaxevanis indigné
De son côté, le journaliste s'indigne de ce nouveau procès. "Il s'agit d'une décision sans précédent, qui nuit à l'image du pays, bâillonne la presse et sert des intérêts particuliers", a-t-il dit à l'AFP. Avant son premier procès il expliquait à La Tribune ne pas avoir donné les montant ni les numéros de compte des personnes figurants sur la liste. Il réfutait en outre l'idée que toutes les personnes mentionnées avaient forcément fraudé le fisc.
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Multiples rebondissements
Cette fameuse liste avait été transmise fin 2010 par Christine Lagarde, alors ministre française de l'Economie à son homologue grec aux Finances, George Papaconstantinou. Elle créé des remous dans la classe politique grecque depuis qu'elle est "réapparue" à l'automne dernier. L'histoire de ce document a connu de nombreux rebondissements. Dernier en date: la révélation au début du mois d'un listing concernant cette fois des comptes offshore chez HSBC sur l'île de Jersey appartenant à des britanniques et d'autres ressortissants européens.
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