Le Bundesrat allemand rejette l'accord fiscal avec la Suisse

La chambre haute du parlement allemand a rejeté l'accord Rubik, malgré le soutien du gouvernement fédéral. Une commission mixte paritaire devra trouver un accord, sans espoir réel de succès.
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Comme prévu, la chambre représentant les Länder en Allemagne, le Bundesrat, a rejeté ce vendredi l'accord fiscal avec la Suisse. Dans cette chambre, où l'on vote par Länder et non par représentants, l'opposition de centre gauche sociale-démocrate et écologique a la possibilité de bloquer les décisions.

Opposition du SPD

Cette décision était attendue car le SPD et les Verts se sont toujours montrés hostiles à cet accord baptisé «Rubik» et qui prévoit d'annuler les dettes fiscales des déposants en Suisse moyennant le paiement d'une taxe forfaitaire (voir ici le détail de cet accord). En pleine période électorale, les Sociaux-démocrates veulent mettre la pression sur le gouvernement accusé de vouloir ménager les évadés fiscaux. Les propositions du gouvernement fédéral de donner plus d'argent issu des recettes de cet accord n'auront donc pas eu d'effet.

Pression des Länder

Du coup, l'accord n'est pas ratifié et ne pourra donc pas, comme prévu, entrer en vigueur le 1er janvier 2013. Mais à n'en pas douter la pression ne se relâchera pas sur les évadés fiscaux allemands en Suisse, car les autorités régionales des Länder dirigés par la gauche ont fait part de leur intention de continuer à acheter des CD de données volés aux banques suisses et contenant des noms d'évadés fiscaux. Une pratique que Berne voulait précisément voir cesser grâce à cet accord.

Echec pour Berne

La Suisse, qui est très favorable à cet accord, a donc subi un revers ce vendredi. Il était cependant attendu et tout espoir n'est pas perdu. Une commission mixte paritaire va se former sur le sujet entre le Bundesrat et le Bundestag pour tenter de trouver un accord. Mais selon les informations de la presse allemande, la gauche estime que cette commission est superflue, car elle ne pourra inciter la Suisse à modifier l'accord qui a été adopté par son propre parlement. L'opposition maintient une opposition de principe à l'accord. Or, tout ce que peut donner le gouvernement fédéral allemand aujourd'hui, c'est plus d'argent aux Länder. Trouver un compromis ne sera donc pas aisé. Et la Suisse risque de voir sa «stratégie de l'argent propre», qui est basée sur ces accords Rubik, échouer.
 

Commentaires 18
à écrit le 24/11/2012 à 9:11
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C'est un problème allemand allemand, cela les regarde, ce qui est sûr c'est que les riches allemands peuvent respirer, ils iront voir sous les Pacifiques pour éviter la voracité et les rapaces du fisc, vous trouvez normal de payer deux fois sur le sa...

à écrit le 23/11/2012 à 18:49
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La Suisse prête beaucoup d'argent à la France pour lui permettre de payer sa dette. Attention à ne pas trop fâcher la Suisse: si elle décidait de ne plus prêter, les taux d'emprunts monteraient à grande vitesse et la France coulerait rapidement!

le 23/11/2012 à 23:49
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Mazette, comme vous y allez! J'en tremble de peur! La dette de la France est placée auprès d'investisseurs institutionnels pas auprès d'autres Etats. N'en demeure pas moins que la lutte contre la fraude fiscale doit rester une priorité et l'évasion ...

le 24/11/2012 à 17:47
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Ombrelle vous êtes bien mal informée, la Suisse, par la politique que mène sa banque centrale pour le maintien d'un taux plancher entre l'euro et le franc suisse, procède à des achat massifs d'euro, au travers des émissions de dette française. Donc o...

le 24/11/2012 à 23:43
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David, vous faites une confusion entre le marché monétaire sur lequel la Suisse est effectivement très active en achetant des euros pour maintenir le taux plancher d'1.20 CHF contre 1 ? et le rachat d'obligations d'Etat, c'est à dire de la dette. Ce ...

le 25/11/2012 à 13:31
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@Ombrelle: C'est vous qui faites erreur. La Banque Nationale Suisse (BNS) avec les Euro qu'elles a en trop suite à sa défense du taux de change 1,20 CHF pour 1 euro réinvestit massivement ses Euros dans des obligations d'Etats tels que l'Allemagne et...

le 25/11/2012 à 20:08
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Alors un petit point sur qui détient la dette française: 34%détenue par des banques commerciales et organismes de crédit de nationalité française 18 à 20% détenue par des institutions financières de l'UE 8% de la dette est détenue par des pays europé...

à écrit le 23/11/2012 à 18:44
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avis aux informaticiens et autres managers des banques suisses: faites des CD et vendez les à l´allemagne. Vous gagnerez quelques millions d euros (et l allemagne quelques milliards). Attention: vous ne pourrez plus rentrer en suisse sinon vous irez ...

le 23/11/2012 à 20:34
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Avis aux informaticiens et autres managers de Renault, Peugot, Dassault et autres Airbus: faites des CD et vendez les à leurs concurrents. Vous gagnerez quelques millions d'euros. Ceci est très honorable: votre famille vivra bien et vous ferez la pea...

le 24/11/2012 à 19:18
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C'est intéressant, cette vogue soudaine de l'espionnage économique... Généralement les Etats cherchaient à décourager ces pratiques pour protéger leurs industries à haute valeur technologique. Les temps changent. Il y a certainement là un créneau à ...

le 25/11/2012 à 20:20
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Ça a quelque chose de savoureux de lire que les Etats européens qui luttent contre l'evasion fiscale, pratique criminelle, encouragée par certains pays limitrophes, adoptent des pratiques délictueuses. Et parler de fondement moral quand on a pour règ...

le 26/11/2012 à 14:40
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Tous les moyens sont bons pour arrêter les hors la loi. Donc votre commentaire est faux.

à écrit le 23/11/2012 à 13:50
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parfois un mauvais accord vaut mieux qu'un bon proces

le 23/11/2012 à 14:21
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Bof, mieux vaut aucun accord que se faire plumer par les parais fiscaux. Et pourquoi pas interdire toutes transactions avec ces pays ?

le 23/11/2012 à 15:25
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Nom faire comme les USA : menacer de fermer toutes les fililales de banques suisses aux USA si la suisse refuse de fournir la liste de exilés fiscaux. Ca n a pas duré longtemps. La Suisse a suivi " avec beaucoup de comprehension".

le 23/11/2012 à 17:40
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Pourquoi pas interdire toutes transactions avec ces pays? Mais parce que la France est un nain économique qui a besoin de ces pays pour se faire prêter de l'argent afin de payer ses fonctionnaires...

à écrit le 23/11/2012 à 12:43
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je disais que le jour où il y aura des indemnités non imposables pour tout le monde il n'y aura plus de fraude fiscale. Faut pas le dire ?

à écrit le 23/11/2012 à 12:20
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Nul doute que notre courageux gouvernement de" Notre Dame Des Landes" saura trouver les mots pour faire plier les suisses en leur paradis fiscal.

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