La Banque d'Angleterre renforce son mécanisme de soutien aux PME

La vieille dame de Threadneedle Street va favoriser le refinancement des banques qui prêtent aux PME. Un modèle pour la BCE ?
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Alors que la BCE s?apprête la semaine prochaine, à réduire son taux de refinancement, la Banque d?Angleterre (BoE) a annoncé ce mercredi l?élargissement de son plan de soutien au crédit, le Funding for Lending Scheme (FLS).

Qu?est-ce que le FLS ?

Ce plan avait été lancé en août 2012. Il permet pour les banques et les sociétés de prêts immobiliers d?obtenir, moyennant une faible commission, des bons du trésor britanniques pendant une durée maximale de 4 ans contre le dépôt en garantie (en « collatéraux ») de prêts aux entreprises. Avec ces bons, les banques peuvent se refinancer sur le marché interbancaire, à des taux faibles grâce à la bonne notation des titres d?Etat. Le mécanisme vise donc à réduire les taux de refinancement des banques pour leur permettre de prêter plus aisément aux PME et aux ménages. Car plus les banques prêtent, moins le coût du FLS est élevé.

Nouvelles conditions

Ce mercredi, la BoE et le Trésor britannique ont annoncé un prolongement d?un an de l?opération qui devait cesser le 31 janvier 2014. Surtout, l?accent est désormais placé sur le prêt aux PME. La capacité des banques à utiliser le FLS dépendrades prêts accordés aux PME. Concrètement pour chaque livre de crédit net accordée aux PME, les banques pourront prétendre à un prêt de 10 livres auprès du FLS jusqu?en février 2014, puis à 5 livres jusqu?au 31 janvier 2015. Enfin, les sociétés d?affacturage et de leasing aux entreprises seront admise à prétendre au FLS afin de pouvoir plus aisément faire des avances de trésorerie aux PME. La Banque d?Angleterre vise désormais très clairement à favoriser les prêts aux PME afin de redonner une dynamique à l?investissement et à l?emploi. Car le problème de l?économie britannique n?est guère différent de celui de beaucoup de pays européens : les taux nuls pratiqués par la BoE ne se transmettent guère à l?économie réelle. Par ailleurs, malgré les cris de victoire de la BoE et du Trésor, le FLS n?est qu?un demi succès.

Un mécanisme moyennement utile

Certes, les taux de refinancement des banques ont reculé. Le Libor à 3 mois a perdu 50 points de base depuis le mois de juillet dernier et la BoE estime que le coût de refinancement total du secteur financier a reculé de 50 à 100 points de base. Mais les crédits aux entreprises continuent de reculer. En février, ils ont chuté de 2 %. « Dans la mesure où un bilan peut déjà être tiré du FLS, le FLS semble fonctionner mieux pour dynamiser le marché du crédit immobilier que celui du crédit aux entreprises », estimait ainsi dans une note du 10 avril David Tinsley, économiste à BNP Paribas à Londres.

Le FLS un modèle pour la BCE ?

Reste à savoir si le FLS peut être un modèle pour la BCE. C?est peu probable. Mario Draghi a souligné lors de sa dernière conférence de presse que les mécanismes mis en place hors de la zone euro n?étaient pas convaincants. Par ailleurs, qu?accorder aux banques en échanges de leurs collatéraux ? En l?absence de bons européens, on pourrait prêter aux banques des bons de leurs pays d?origine, mais un bon italien, grec ou chypriote réduirait-il vraiment le coût de refinancement d?une banque de ce pays ? La BCE permet déjà, du reste, depuis 2011, de déposer des prêts de PME en collatéraux auprès de certaines banques centrales nationales pour obtenir un refinancement auprès de l?Eurosystème. Sans grand effet jusqu?à présent.

La BCE refuse d?agir vers les PME

La nouvelle version du FLS, qui met l?accent sur les PME, montre pourtant que Londres entend prendre à bras le corps le problème du financement de l?économie. Ce n?est pas le cas de la BCE, car si, après le feu vert de la Bundesbank, une baisse des taux est probable la semaine prochaine, ce mouvement risque de ne rien changer au problème de la transmission de la politique monétaire aux pays périphériques. Il faut sans doute des mesures plus ambitieuses, que l?institution de Francfort se refuse, pour le moment, de prendre.
 

Commentaires 5
à écrit le 24/04/2013 à 23:31
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La soultion est pourtant simple : 1) séparer les banques de détail des banques spéculatives 2) iterdire à ces dernières l'accès à l'argent de la BCE; ainsi la BCE ne financera par ses prèts que les banques de l'économie réelle. C'est ce qui était en ...

le 25/04/2013 à 3:02
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c' est un rappel a faire en effet , Cette séparation était de vigeur aux USA mais qu' on a dérégulé discrètement. Cela fait parti des grands mystères de l'histoire. _Tout comme les 1000 milliard prêtés aux banques sans aucune contrepartie (Ce systèm...

le 25/04/2013 à 3:02
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c' est un rappel a faire en effet , Cette séparation était de vigeur aux USA mais qu' on a dérégulé discrètement. Cela fait parti des grands mystères de l'histoire. _Tout comme les 1000 milliard prêtés aux banques sans aucune contrepartie (Ce systèm...

à écrit le 24/04/2013 à 19:17
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Dans le dernier classement Forbes 2000, si controversé mais ayant le mérite d'exister, les anglais, excepté BP, ne dépassent aucument les entreprises françaises sur une appréciation par chiffre d'affaire... jusqu'à la 36ème place. Ensuite ils écrasen...

le 24/04/2013 à 22:50
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C'est vrai. Mais les Chinois achètent aussi nos PME :)

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