L'activité manufacturière en zone euro s'améliore mais reste insuffisante

Si l'indice PMI qui mesure l'activité manufacturière se redresse dans la zone euro, en s'affichant à 48,3 en mai contre 46,7 en avril, il reste inférieur à 50, seuil au delà duquel l'activité est en augmentation. En France, cet indice est au plus haut depuis 13 mois.
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L'indice PMI mesurant l'évolution de l'activité dans le secteur manufacturier au sein de la zone euro est remonté à 48,3 en mai, son plus haut niveau depuis février 2012, contre 46,7 en avril selon les résultats définitifs, dépassant l'estimation flash de 47,8 publiée il y a deux semaines. Il reste toutefois pour le 22ème mois consécutif sous le seuil de 50 séparant contraction et expansion.

La composante de la production affiche elle aussi un plus haut de 15 mois à 48,8 contre 46,5 en avril. L'enquête reflète en outre la faiblesse de l'évolution des prix à la production, dont la composante a reculé à 47,6 contre 47,9 et affiche son plus bas niveau depuis janvier 2010.

En Allemagne, des signes de stabilisation

L'indice PMI manufacturier allemand continue de traduire une contraction de l'activité du secteur mais, à 49,4 en mai, son meilleur niveau depuis février, il s'est rapproché du seuil de 50 et suggère que la première économie d'Europe pourrait être en train de se stabiliser. Il dépasse ainsi l'estimation "flash" qui le donnait à 49,0 il y a deux semaines.

"Le secteur manufacturier allemand a opéré un changement de régime marqué en mai, la production et les nouvelles commandes augmentant pour la première fois en trois mois", note Tim Moore, économiste de Markit. A 49,9, la composante des nouvelles commandes à l'export reste toutefois sous le seuil de 50 séparant contraction et expansion.

La France, toujours en contraction, mais au plus haut en 13 mois

L'activité a poursuivi son repli en mai dans le secteur manufacturier français mais au rythme le plus faible constaté depuis plus d'un an, montrent les résultats définitifs de l'enquête PMI Markit/CDAF. L'indice PMI sectoriel définitif est remonté à 46,4, son plus haut niveau depuis 13 mois, après 44,4 en avril, se maintenant sous le seuil de 50 qui sépare croissance et contraction de l'activité.

"Ces données suggèrent que le repli dans le secteur manufacturier ralentit", a déclaré Jack Kennedy, économiste de Markit. "Les conditions restent cependant difficiles, la période de recul actuelle de la production, longue de 15 mois, étant la plus longue depuis le début de cette enquête en 1998."

En Grande-Bretagne, retour de la croissance manufacturière

Une forte hausse des nouvelles commandes a permis à l'indice PMI manufacturier britannique d'atteindre en mai, à 51,3 contre 50,2 en avril, son meilleur niveau en 14 mois, confirmant ainsi le retour à la croissance de l'activité. Les économistes interrogés par Reuters prévoyaient un indice inchangé.

La composante des nouvelles commandes est montée à 53,7 après 51,4 en avril, atteignant son plus haut niveau depuis mars 2011. Cette embellie dans le secteur manufacturier pourrait nourrir les anticipations de reprise de l'économie britannique et conforter la position attentiste de la Banque d'Angleterre en matière de politique monétaire.

En Italie, amélioration pour le 2ème mois consécutif

L'activité manufacturière en Italie s'est poursuivie pour le 22e mois d'affilée en mai, mais à un rythme légèrement atténué, l'indice PMI étant remonté à 47,3 contre 45,5 en avril. Les économistes interrogés par Reuters prévoyaient en moyenne un chiffre de 46,2.

Ce chiffre suggère que la récession de l'économie italienne - déjà la plus longue depuis la Seconde Guerre mondiale - est moins marquée qu'anticipé mais qu'elle se poursuit néanmoins.

Si le sous-indice mesurant la production se redresse, les nouvelles commandes restent orientées à la baisse, comme c'est le cas depuis deux ans, même si les commandes à l'export sont en hausse pour le cinquième mois d'affilée.

En Espagne, la contraction s'atténue

L'activité du secteur manufacturier espagnol a certes enregistré en mai son 25e mois consécutif de contraction mais celle-ci s'est nettement atténuée. L'indice PMI espagnol est remonté à 48,1 contre 44,7 en avril. La composante des nouvelles commandes a bondi à 49,5 contre 43,0, ce qui traduit leur plus faible contraction en 25 mois, les commandes à l'export compensant la faiblesse de la demande intérieure.

"Le secteur manufacturier espagnol s'est nettement rapproché de la stabilisation en mai mais l'ampleur de sa dépendance à la croissance des exportations est un motif de préoccupation car la demande intérieure montre peu de signes de reprise", commente Andrew Harker, économiste de Markit.

Commentaires 4
à écrit le 04/06/2013 à 23:28
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Les chiffres sont plus mauvais qu'ils ne le suggèrent. Les prix à la vente sont orientés nettement à la baisse et les réductions d'effectifs se poursuivent à un rythme élevé. Ce qu'indique le communiqué de presse de Markit. C'est pour cela qu'il aura...

à écrit le 03/06/2013 à 19:00
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Ah, la méthode Coué ! Qui plus est avec une tentative désespérée de faire dire aux chiffres l'inverse de ce qu'ils montrent. A ce stade, ça devient de la névrose ! Si j'étais à la place de celui ou de celle qui a pondu ce papier, je m'inquièterai.

à écrit le 03/06/2013 à 13:48
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Non mais vous vous foutez du monde dans les médias? Pas un depuis ce matin qui ne vienne pas nous dire que ça s'améliore alors que ça continue de se contracter? On va voir si vous trouvez que votre revenu augmente quand après avoir perdu 1000 euros v...

le 03/06/2013 à 14:44
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SI on considère que l'oxymore "croissance négative", employée par les gouvernants et les médias est induite par un basculement dans l'économie de la "décroissance", et qu'elle fixe comme postulat de base qu'une baisse durable du PIB, la précarisation...

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