Alexandre Stefanesco, la Russie pour passion, le recrutement pour mission

Par Adeline Raynal  |   |  686  mots
Alexandre Stefanesco a fondé une société d'accompagnement en recrutement à Moscou en 2012. (c) Dialogue Franco-russe.
En cette fin d'année, La Tribune publie chaque jour le portrait d'un ou d'une Français(e) qui connaît le succès à l'étranger. Aujourd’hui, Alexandre Stefanesco. Originaire de Bordeaux, cet autodidacte installée à Moscou accompagne les PME étrangères dans leur développement en Russie.

Des plages du Congo au Sud-Ouest de la France, des orphelinats en Bosnie aux rues de Moscou, il y a des personnes comme ça qui se laissent porter. L'envie d'éprouver la quintessence d'une idée, d'une conviction, sans se cantonner a en effleurer les réalités. Alexandre Stefanesco est de ceux là. Un Français au parcours atypique, un jeune papa touche-à-tout de 36 ans qui - après avoir passé son enfance à surfer le long des côtes africaines, étudié le droit et le serbe à l'Université Bordeaux III puis créé deux associations à buts humanitaire et culturel - vit aujourd'hui à Moscou.

Un autodidacte fan du dynamisme russe

En début de carrière, il a notamment exercé en tant que responsable administratif de la filiale française du leader mondial du contrôle d'accès, FAAC, et fut, entre autres, en charge du recrutement. Une expérience qui le pousse à travailler entre la France, l'Italie et surtout la Chine et qui l'a « stimulé à envisager (son) installation dans un marché dynamique et émergent à terme ». Sa rencontre avec sa future épouse, une jeune Russe, fera le reste.

« Au titre d'une expatriation personnelle en Russie en 2008, je me suis rendu compte que le niveau éducatif des Russes est très élevé. Le potentiel économique du pays est considérable, pourtant les entreprises françaises y demeurent relativement peu présentes » analyse-t-il. Cet autodidacte a donc fondé une société spécialisée dans le conseil et l'accompagnement en ressources humaines, Atsal. Elle est opérationnelle depuis le printemps 2012. Sa cible ? « Les grosses PME qui souhaitent s'implanter ou se développer sur le marché russe ». Il recrute ainsi des automaticiens (en charge de la mise en place, de la configuration et de la maintenance des systèmes industriels ou équipement automatisés), du personnel administratif, des commerciaux… Atsal perçoit l'équivalent de 20% du salaire annuel brut de chaque candidat embauché et emploie son épouse, ainsi qu'un consultant à temps partiel. « Nous recrutons un nouveau client par mois depuis un an, imaginons doubler ou tripler notre volume de missions en 2014, et envisageons d'embaucher deux personnes avant la fin 2014 » indique Alexandre Stefanesco.

"Les Français sont très bien vus en Russie"

En parallèle de cette activité principale, ce Français tient à utiliser sa plume pour faire découvrir la Russie telle qu'il la connaît : il est ainsi l'auteur de deux ouvrages sur son pays d'adoption, tient le blog Dissonance et est chroniqueur pour l'agence de presse Ria Novosti ainsi que pour la  Voix de la Russie sous le pseudonyme d'Alexandre Latsa.

Auprès de La Tribune, ce natif de Bordeaux n'hésite pas à faire l'éloge d'une législation russe « extrêmement favorable » à la création d'entreprises et encourage les Français à venir y entreprendre : « La création de société en Russie est extrêmement simple, bien plus qu'en France, et il est évident que le climat y est bien plus favorable sur de nombreux points : niveau de charges et taxes bas, croissance économique existante, et surtout de nombreux domaines économiques où il reste encore des opportunités puisque presque tous les secteurs d'activités sont porteurs en Russie, en particulier le luxe, la construction, l'énergie, les cosmétiques, les transports…» assure-t-il, avant d'ajouter : « Les Français sont très bien vus en Russie, et les entrepreneurs encore plus ! » A bon entendeur.

 

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