La Tamise à son plus haut depuis 60 ans

Le Royaume-Uni est sous l'eau, avec un branle-bas le combat des autorités enfin mobilisées alors que la Tamise atteint localement des niveaux records, menaçant même Londres. Malgré un répit dimanche, de nouvelles pluies sont attendues. La tempête a fait trois morts et privé plus de 100.000 foyers d'électricité. David Cameron promet de tirer les leçons de cette catastrophe qui attise une polémique sur la réduction des dépenses publiques pour l'environnement.
La Tamise en crue

Au lendemain d'une tempête qui a fait trois morts, l'un à Londres, un autre sur un bateau en mer, et un troisième en Irlande, le Royaume-Uni se mobilise face au inondations qui ont également frappé l'Irlande et la Bretagne en France. Une femme a été tuée et un homme blessé vendredi soir à Londres par l'effondrement partiel d'un immeuble sur leur véhicule. Un octogénaire, qui effectuait une croisière, a péri quand un hublot de son paquebot a volé en éclats sous la force des vagues, dans la Manche, au large du Finistère. Plusieurs autres personnes parmi les 735 passagers du Marco Polo, essentiellement des Britanniques, ont aussi été blessées. Le paquebot, attendu dimanche à Tilbury, dans le sud-est de l'Angleterre, revient d'une croisière dans les Caraïbes. En Irlande, un homme de 65 ans travaillant pour une entreprises de télécommunications a été tué samedi à Cork, lorsqu'un poteau qu'il cherchait à redresser est retombé sur lui, le touchant à la tête.

 Le Royaume-Uni connaissait un répit dimanche sur le front des intempéries, après avoir essuyé deux tempêtes en quelques jours, tandis que 5.000 militaires restaient sur le qui-vive en prévision de nouvelles pluies, cependant moins drues, la semaine prochaine. La Tamise pourrait atteindre localement des niveaux record, à son plus haut niveau depuis 60 ans et la crue menace même certains quartiers de Londres.

Le Premier ministre britannique David Cameron a visité samedi Chertsey, un village à l'ouest de Londres, où les soldats aident les habitants à se préparer à la montée des eaux en érigeant des barrages de sacs de sable."Ce que nous ferons dans les prochaines 24 heures est vital, car malheureusement le niveau du fleuve va monter encore. Chaque sac de sable, chaque maison protégée, chaque barrière anti-inondation, chaque maison protégée peut compter beaucoup", a-t-il dit. Dans l'après-midi de samedi, quelque 85.000 foyers étaient encore privés d'électricité au Royaume-Uni, contre 140.000 samedi matin, selon la compagnie Energy Networks Association (ENA).

En France, environ 30.000 foyers restaient sans courant samedi soir en Bretagne, selon Electricité Réseau Distribution France (ERDF), qui avait réussi à le rétablir chez quelque 85.000 usagers initialement plongés eux aussi dans le noir. La ligne de chemin de fer Brest-Quimper devait rester fermée tout le week-end, des dizaines d'arbres étant tombés sur la voie.

En Grande-Bretagne, les transports ferroviaires et routiers ont également été fortement perturbés à cause d'arbres déracinés et de glissements de terrain, même si la situation s'améliorait dans la journée. "La nuit a été violente, avec la chute de plus de 120 arbres, bloquant des dizaines de voies dans le sud de l'Angleterre", a déclaré un porte-parole du réseau ferroviaire Network Rail.

Interrogé une nouvelle fois par la presse dans le Surrey (sud-est)sur le retard pris par les autorités pour intervenir, M. Cameron a assuré qu'il allait "tirer les leçons" de la crise le moment venu. Une vive polémique vise le gouvernement conservateur accusé d'avoir coupé les vivres à l'agence de l'environnement chargée de l'entretien des digues et des zones inondables.

Des rafales de vent, jusqu'à 130 km/h, et de fortes pluies se sont poursuivies samedi, avec des précipitations pouvant atteindre jusqu'à 40 mm dans le sud-ouest de l'Angleterre et le sud du Pays de Galles. Une accalmie est prévue pour ce dimanche.

Cette tempête est la dernière en date d'une longue série à s'abattre ces dernières semaines sur le Royaume-Uni, qui connaît l'un de ses hivers les plus pluvieux. Deux autres personnes avaient été tuées plus tôt cette semaine lors d'une précédente vague d'intempéries.

Commentaires 7
à écrit le 17/02/2014 à 11:16
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Les rapports du GIEC sont constamment confirmés depuis longtemps. Il serait bon que la conférence de Paris sur le Climat en 2015 aboutisse à des mesures ambiteuses cette fois.

à écrit le 17/02/2014 à 6:24
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Consternée, la prévention des risques naturels, et autres ils ne connaissent pas.

à écrit le 16/02/2014 à 20:21
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Et Cameron qui pleure des aides Européennes, la honte cette angleterre si minable dans sa demande d'aide, j'espère que nos politiciens européens ne vont pas laisser berner, ni, être dupe de quoi que se soit, ils critiquent , ils ne veulent pas partic...

le 17/02/2014 à 17:01
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Vu que les britanniques allimentent ce fond de grosso-modo £2,5 milliards par an, je pense qu'ils sont en droit d'attendre une récupération partielle de leur argent.

à écrit le 16/02/2014 à 17:56
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Pas de panique, Notting Hill et Belgravia ne craignent rien !

à écrit le 16/02/2014 à 17:16
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Londres se protège en aval c'est bien , mais là pour le coup elle s'est faite prendre par derrière !! eh oui l'amont est aussi important . et le pov Cameron ( marrant comme le Titanic ) submergé qu'il est par un premier vrai casse tête mais comme son...

à écrit le 16/02/2014 à 15:22
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Si peu de commentaires sur les projections établies par les experts du GIEC m'interpellent ! Certes, il y a toujours eu des phénomènes extrêmes mais leurs recrudescences m'obligent à penser au rapport de Sir Nicolas Stern .Sommes nous déjà demain ?P...

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