L'actuel président du Parlement européen a été élu avec 368 voix sur 404 (2 contre et 34 abstentions), lors du Xe Congrès du Parti socialiste européen (PSE) auquel participaient quelque 800 délégués, dont tous les chefs de gouvernement socialistes de l'Union européenne, lancés dans la campagne des élections européennes de mai pour que "l'Europe change de cap".
Présidence en fonction des élections
Pour la première fois, en vertu du traité de Lisbonne, les chefs d'Etat et de gouvernement européens devront prendre en compte les résultats des élections européennes pour la présidence de la Commission.
"Ma première priorité comme président de la Commission sera l'emploi", a déclaré Martin Schulz après le scrutin. "Je veux réduire le fossé entre les riches et les pauvres, entre les grands pays et les petits pays", a-t-il ajouté, rappelant ses origines, "libraire, maire d'une petite ville et issu d'une famille modeste".
"Manifeste pour une nouvelle Europe"
Contre "la majorité de droite", qui a créé selon eux une "Europe de la peur et de l'austérité", les sociaux-démocrates ont adopté un "manifeste" pour "une nouvelle Europe". Dans ce programme en dix points pour les cinq années à venir, ils placent en premier lieu "l'emploi" et "la relance de l'économie", la lutte contre "le dumping social", avec notamment l'instauration de salaires minimums.
Réunis à Rome, "lieu de naissance de l'Europe", "nous voulons lui donner un nouvel avenir, car l'Europe ne peut pas continuer comme ça (...) c'est le projet européen qui est en danger", a lancé le Premier ministre français, le socialiste Jean-Marc Ayrault.
Investiture officielle
Aujourd'hui, les sociaux-démocrates ne sont au pouvoir que dans onze pays sur 28, parfois dans le cadre de coalitions gauche-droite, et le PSE compte 195 députés au Parlement européen contre 275 aux conservateurs du Parti populaire européen (PPE). Mais selon les derniers sondages, les socialistes sont au coude à coude avec le PPE, voire même légèrement en avance.
Contrairement à leurs adversaires du PPE, les dirigeants du PSE avaient choisi depuis plusieurs mois leur candidat, en la personne de Martin Schulz, avant de l'investir officiellement samedi. Avenant et chaleureux, mais aussi autoritaire, voire parfois brutal, cet autodidacte de 58 ans, qui n'a jamais participé à un gouvernement, est un fonceur, qui assure répugner à la langue de bois.