L'indépendance de l'Écosse fait peur aux patrons britanniques

La plus importante organisation patronale britannique a clairement pris position contre l'indépendance de l'Écosse, en attaquant mercredi la solidité du programme économique des indépendantistes au pouvoir à Édimbourg. Un référendum historique doit avoir lieu dans moins de six mois.
Une Écosse indépendante devrait aussi mener une négociation difficile pour revenir dans l'UE, perdant temporairement l'accès à la plus grande zone commerciale du monde avec d'immenses conséquences économiques", s'inquiète John Cridland, le patron des patrons britanniques. (Photo : Reuters)

"La décision sur le destin de l'Écosse appartient bien sûr aux Écossais mais les entreprises sont claires: nous sommes plus forts ensemble", selon le directeur général de la Confédération des industries britanniques (CBI) John Cridland. Un manière douce de dire que l'Écosse ne doit pas devenir indépendante, à moins de six mois d'un référendum historique sur la question.

 Le patron des patrons d'outre-Manche ne croit pas du tout à la solidité du programme économique des indépendantistes. Il met l'accent dans un document publié mardi sur l'important déficit budgétaire écossais, sur les coûts liés à la fin du marché intérieur au Royaume-Uni, ainsi que sur le flou entourant le statut d'une future monnaie écossaise et la place du futur État dans l'Union européenne.

Les indépendantistes critiqués sur l'économie

Le Premier ministre écossais Alex Salmond assure pourtant qu'une Écosse indépendante pourrait conserver la livre sterling dans le cadre d'une union monétaire avec le reste du Royaume-Uni et intégrer l'Union européenne. Mais l'adhésion à la livre sterling a été rejetée par les principaux partis britanniques. Celle concernant l'Union européenne l'a été par le président de la Commission José-Manuel Barroso.

"Les principaux partis britanniques ont exclu la possibilité d'une union monétaire, donc nous appelons le gouvernement écossais à mettre au point un plan B crédible. Une Écosse indépendante devrait aussi mener une négociation difficile pour revenir dans l'UE, perdant temporairement l'accès à la plus grande zone commerciale du monde avec d'immenses conséquences économiques", s'inquiète John Cridland dans le document publié mardi.

Les entreprises font campagne pour le "non" à l'indépendance

Les entreprises se plaignent de plus en plus du flou qui entoure toujours les contours d'une éventuelle sécession, avec des conséquences qui restent également à préciser pour les revenus pétroliers de la mer du Nord ou la question des notes attribuées par les agences de notation financière. Des patrons, comme ceux des géants pétroliers BP et Royal Dutch Shell, se sont même publiquement prononcés en faveur d'un maintien de l'Écosse au sein du Royaume-Uni.

Mais l'angoisse des patrons n'est pas encore tout à fait justifiée. En effet, le non à l'indépendance l'emporte largement avec 42% des intentions de vote contre 28% pour le oui, selon le dernier sondage publié par TNS mardi. L'économie est l'enjeu le plus important pour les Écossais, selon cette enquête.

>> Lire Zone euro : et si la crise revenait... par l'Écosse ?

Commentaires 10
à écrit le 08/04/2014 à 14:40
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Je suis écossais et, pour moi, la seule voie à suivre pour notre pays, c'est l'indépendance. Angleterre se déplace vers la droite et le sud de l'Angleterre de plus en plus de voter pour des politiques horribles, sans cœur, qui sont souvent xénophobe ...

à écrit le 27/03/2014 à 16:06
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L’Écosse s'inscrit dans l'Europe des régions,tout cela a été parfaitement définie par la commission à Bruxelles,j'ai du mal à situer le problème.Il est fait état ci-dessous des divers régions(Espagne,Belgique,Italie etc... qui désirent prendre leur a...

à écrit le 27/03/2014 à 8:55
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on recapitule , les reussites belges avec la partition regulierment evoquée , la catalogne qui se vit insulaire dans son petit monde, et l'ecosse qui a donc une echeance a qui certains leur disent , une seule réponse est possible , le non . on attend...

à écrit le 26/03/2014 à 18:20
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Debat houleux et sujet sensible sur l'independance de l'ecosse. Mais j'avoue que j'ai du mal a comprendre le debat pour la simple et bonne raison qu'il n'y a pas de vrais indicateurs economiques chiffres pouvant prouver par A+B ou non la pertinence ...

à écrit le 26/03/2014 à 14:58
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Je vois bien une Ecosse indépendante devenir un "partenaire privilégié" pour l'UE et "enco urager" les banquiers anglais et les eurosceptiques de le "fière Albion" à s'enhardir à récla mer + de démocratie en UE...Mais si les uns et les autres laiss...

à écrit le 26/03/2014 à 12:42
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Un jour les citoyens reprendront le pouvoir qui leur a été enlevé par les entreprises dont le rôle est d'entreprendre et non de faire de la politique.

à écrit le 26/03/2014 à 12:05
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Si les patrons s'en inquiètent c'est que c'est donc crédible. Cameron avait menacé l'UE d'un référendum concernant le maintien du RU dans l'Europe, il ne le fera évidemment pas. Sortir de l'Europe ce serait retirer à la city son avantage premier, un ...

le 26/03/2014 à 18:23
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L'Ecosse épousera-t-elle le "statut" républicain...?Fera-t-elle "tomber" la "fière Albion" dans son sillage pour être enfin l'une des pièces maîtresses de l' "échiquier européen" ...?

à écrit le 26/03/2014 à 11:33
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En France, les entreprises avaient fait campagne pour le Oui à Maastricht en utilisant les mêmes arguments. L'Europe unie c'était une croissance de 2-3% et une baisse de chômage. On a vu le résultat. Que les entreprises cessent de jouer les experts.

à écrit le 26/03/2014 à 11:15
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Les écossais ont le droit faire un référendum au nom du principe du droit des peuples à disposer d'eux-mêmes, mais pas les habitants de Crimée. Chercher l'erreur.

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