Mieux utiliser les compétences des immigrés déjà installés et attirer plus de migrants qualifiés. C'est ce que devrait faire l'Union européenne alors que sa population en âge de travailler va diminuer de 2,2% d'ici à 2020 d (moins 7,5 millions de personnes), estime un rapport de l'Organisation pour la coopération et le développement économique (OCDE) et de la Commission européenne publié jeudi.
Conscientes qu'au vu de l'état actuel du marché du travail, un tel débat "sur le rôle des immigrés et de l'immigration [...] ne semble ni d'actualité ni pertinent", l'OCDE et la Commission insistent que si une augmentation de l'emploi des jeunes, des femmes ou des seniors est essentielle, "les migrations et les immigrés ont également un rôle à jouer".
Cours de langue et reconnaissance des compétences
Dans cette étude intitulée : "Gérer les migrations économiques pour mieux répondre aux besoins du marché du travail en Europe", les deux institutions suggèrent plusieurs solutions.
Les auteurs de l'étude plaident d'abord pour une meilleure mobilité au sein de l'Union européenne et pour une meilleure utilisation des compétences des immigrés déjà présents, qui souffrent souvent de déclassement. Des cours de langue et une meilleure reconnaissance des qualifications acquises à l'étranger sont ainsi souhaitables.
Les "métiers en tensions" ne sont pas la bonne solution
Pour les auteurs de l'étude, il faut trouver "un meilleur équilibre" entre les besoins des employeurs et les mécanismes destinés à éviter les abus. Il faut aussi promouvoir la connaissance des langues européennes et améliorer les contacts entre les employeurs et les candidats potentiels.
Ils soulignent au passage les faiblesses des "listes de métiers en tension [...] qui ne sont pas nécessairement efficaces". Mises en place à partir de 2008, ces listes dressent l'ensemble des métiers en difficulté de recrutement et pour lesquels "la situation de l'emploi en France n'est pas opposable aux entreprises qui souhaitent faire appel à des étrangers".