Commission Juncker : l'ex-Première ministre slovène va-t-elle servir de fusible ?

Après une prestation jugée médiocre, Alenka Bratusek pourrait être exclue de la Commission Juncker. Les conditions de sa nomination et sa méconnaissance des dossiers énergétiques l'auraient disqualifié aux yeux des euro-députés.
Nabil Bourassi
Alenka Bratusek, ancienne Première ministre Slovène, n'a pas convaincu les Euro-députés de l'intérêt de sa candidature au poste de Commissaire européenne chargée de l'union énergétique, et de vice-présidente de la Commission.

La Commission Juncker doit encore être ajustée. Après la prestation jugée laborieuse de l'espagnol Miguel Arias Cañete (pour le climat et l'énergie), c'est l'oral de sa commissaire de tutelle, la Slovène Alenka Bratusek, qui n'a pas convaincu. À tel point que des rumeurs de presse, démenties depuis par la Commission, la donnaient  partante de son propre chef.

L'ex-Première ministre slovène était destinée au portefeuille de l'Union énergétique, et devenait vice-présidente en charge des commissaires de l'énergie et climat (Cañete), de l'environnement, de la santé publique et de la sécurité alimentaire.

Réponses vagues, et chant communiste...

Alenka Bratusek est arrivée lundi 6 octobre devant la Commission parlementaire de l'industrie, la recherche et l'énergie sur fond de polémique quant à sa nomination. Elle s'était auto-désignée au crépuscule de son mandat de Première ministre qui s'est achevé cet été après son revers aux élections de juillet. Elle s'est défendue en arguant qu'elle avait proposé trois personnes dont elle-même.

Les eurodéputés ont également interrogé Alenka Bratusek sur une vidéo où elle chante "Evviva il comunismo e la libertà" ("Et vive le communisme et la liberté"), hymne très populaire à l'époque du régime communiste. Là encore, elle s'est défendue en assumant une chanson qu'elle considère surtout comme anti-fasciste. Mais c'est sur le fond que l'ancienne Première ministre a fait défaut, ne semblant pas maîtriser ses dossiers et se contentant de réponses vagues.

Si les eurodéputés ne peuvent pas éconduire un commissaire, ils peuvent toutefois rejeter la Commission en bloc. Ils peuvent également se contenter de contester le portefeuille attribué sans rejeter la personnalité même du commissaire. Jean-Claude Juncker est donc contraint de prendre en compte leurs réserves visant un ou plusieurs commissaires.

Des tractations difficiles

C'est dans ce contexte que les tractations entre le Parlement européen et l'équipe de Jean-Claude Juncker ont commencé. Il s'agit de décider du sort de plusieurs commissaires jugés problématiques dont Miguel Cañete accusé de conflit d'intérêt en raison de son parcours professionnel dans le secteur pétrolier.

Il y a également le cas de Tibor Navracsics dont la candidature pour le poste de commissaire à l'éducation, la culture et la citoyenneté a été rejetée. Il pourrait se voir priver du portefeuille de la citoyenneté en raison de sa proximité avec Viktor Orban le Premier ministre hongrois eurosceptique assumé, et critiqué pour ses atteintes aux libertés fondamentales. Enfin, il faut également compter sur les réserves concernant Pierre Moscovici, ancien ministre français de l'économie et des finances, qui a dû repasser devant la Commission à travers des questions écrites cette fois.

  | Lire Audition du Commissaire Moscovici à Bruxelles : de la communication, avant tout

Alenka Bratusek pourrait ainsi jouer les fusibles pour entériner la commission Juncker. Elle serait alors remplacée par un autre Slovène de son parti libéral croit savoir le quotidien luxembourgeois L'essentiel.

Nabil Bourassi
Commentaires 14
à écrit le 09/10/2014 à 8:35
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Il ne faut pas sinquieter...ils seront tous recases à un autre poste...ou ils seront tjrs aussi nuls...

à écrit le 08/10/2014 à 21:58
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J'ai l'impression que l'on recherche de bon collabo dans l'épreuve de vérité qui les attend!

à écrit le 08/10/2014 à 19:57
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Moscovivi est le prochain sur la liste.

le 09/10/2014 à 17:06
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J'espère qu'il se fera virer. N'est pas à sa place et n'aurai jamais du être elu

à écrit le 08/10/2014 à 18:32
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Il est pas beau votre président après 30 ans de politique il risque de se retrouver à la rue. Comme modèle il fallait peut etre choisir quelqu'un d'un peu plus charismatique. Ils ne savent pas s'arréter.

à écrit le 08/10/2014 à 18:12
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Juncker a échangé une Alenka contre un Miguel et un Mosco. Pas sûr qu'on y gagne.

à écrit le 08/10/2014 à 16:48
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Et moscovici c est pas un plus gros problème ??

le 08/10/2014 à 23:02
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Moscovici qui a achevé la France et les français par une augmentation des impots et taxes 'inutile' se retrouve dans un poste pour "nul" puisque commandé par deux apparatchiks de Juncker. Bref, il a changé de copine et a assuré son salaire pour s'en ...

à écrit le 08/10/2014 à 16:36
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Cela ressemble à une tempête dans un verre d'eau bruxelloise. Les européens seraient plus intéressés par des résultats concrets au sommet de Milan sur l'emploi que par ce jeu de chaises musicales pour techno et élus européens. Que pense tous les co...

le 08/10/2014 à 17:22
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Et moi, je me demande pourquoi les americains continuent de fabrquer des pneus en France?

à écrit le 08/10/2014 à 16:02
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C'est bien. Dans un élan "démocratique" on a mis en place un système à l'américaine. Sauf que là-bas il y a trois interlocuteurs (Président et les deux chambres) et deux grands partis. En Europe, il y a 29 interlocuteurs (la commission, le parlement,...

à écrit le 08/10/2014 à 15:57
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Aie ! Le charme n'a pas joué cette fois ?

le 08/10/2014 à 17:43
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Le charme ? vous êtes pas exigeant.

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