Prévisions économiques : la nouvelle Commission manque d'audace

Pierre Moscovici et Jyrki Katainen n'ont pas réellement montré de volonté de rupture lors de la présentation des prévisions économiques d'automne de la Commission.
Pierre Moscovici n'a guère été convaincant dans l'exercice des prévisions d'automne de la commission

Les prévisions économiques d'automne sont désormais un point fort de l'année européenne et avec l'entrée en fonction de la nouvelle commission, on pouvait s'attendre à ce vent de changement que promet depuis le mois de juillet dernier Jean-Claude Juncker. On en a été pour nos frais.

Défaut d'explication

Les prévisions en elles-mêmes sont très préoccupantes. Rien que pour l'année 2015, la croissance attendue a été révisée en baisse de 0,6 point, de 1,7 % à 1,1 %. C'est très faible. On pouvait donc attendre un vrai sursaut de la Commission sur les causes de cette faiblesse persistante. Il n'en a rien été. Ni Pierre Moscovici, ni Jyrki Katainen n'ont été en mesure de donner des explications convaincantes de la situation. Ils se sont contentés d'insister sur la tendance à l'amélioration. Ne passe-t-on pas de 0,8 % en 2014 à  1,1 % en 2015 ?

Les commissaires se sont également montrés incapables d'expliquer le rebond de l'inflation en 2015 et 2016 à 1 % et 1,5 % (par quels moteurs alors que les anticipations à moyen terme ne cessent de reculer ?). Ils se sont félicités des bons résultats attendus pour 2015 et 2016 des pays sous programme, ou anciennement sous programme, sans encore là donner d'explications convaincantes ni prendre en compte les risques existants. Tout se passait en réalité comme avec l'ancienne commission lorsque Olli Rehn assurait que les exportations allaient profiter de la demande externe qui « gagnait de la vigueur. » On continue donc de se bercer d'illusions sans traiter réellement les vrais risques.

Continuer l'austérité

Du reste, le rideau s'est réellement déchiré sur la question de l'austérité. Pierre Moscovici a défendu avec une ardeur particulière les politiques menées depuis 2010, les jugeant « nécessaires » et affirmant que « l'endettement excessif » était la cause de la crise. Mais comment alors se plaindre de la faiblesse d'une économie européenne qui est la victime de ces politiques ? En passant, on pourrait répondre à l'ancien ministre français qui, décidément, avait un autre langage à Bercy, que l'endettement excessif est, apparemment, tout autant une conséquence du traitement choisi de la crise qu'une cause de cette crise.

Dans ces conditions, il faut donc continuer à consolider les budgets. Et Pierre Moscovici considère que cette croissance molle ne représente pas de « conditions exceptionnelles. » Bref, la Commission continuera à faire pression sur la France et l'Italie et sur les autres pour qu'elles mènent des politiques procycliques qui contribuent encore à affaiblir l'activité. Mais comme la Commission se réjouit que l'on passe de 0,8 % à 1,1 % entre 2014 et 2015, il n'y a pas de raisons de s'alarmer...

Que faire ?

Mais, tout de même, que faire contre cette croissance molle. Les idées ne manquent pas : Pierre Moscovici veut plus d'investissement, plus de coordination, plus d'initiatives. Mais concrètement ? Pas grand-chose : le plan de 300 milliards d'euros d'investissements publics et privés sur trois ans auquel la Commission travaille, mais qui « ne pourra pas tout », prévient Jyrki Katainen. Bref, comme toujours, on semble surtout attendre le retour de la croissance comme par « miracle » parce que, après deux ans, dans les graphiques des économistes, elle revient toujours. En réalité, faute de vouloir réellement expliquer la situation par ses vraies causes, on ne peut guère trouver les moyens d'en sortir. Le moins que l'on puisse dire, en tout cas, c'est que cette nouvelle commission a fait bien piètre figure et qu'elle ne s'est guère montrée à la hauteur des défis qui l'attendent.

Commentaires 20
à écrit le 09/11/2014 à 10:31
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Vous avez déjà vu Moscovici avoir de l'audace, à part pour die des co...... ! Augmenter les impôts des Français, çà il sait le faire, mais avoir de l'audace ...

à écrit le 05/11/2014 à 12:13
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Nul en France, M. Moscovici l'est aussi à la CE. Ce n'est pas en changeant de poste que l'on s'améliore! Quand même, F. Hollande n'a vraiment pas eu honte de proposer un tel nul à ce poste! Et l'on s'étonne ensuite d'être la risée des autres pays eur...

le 05/11/2014 à 13:06
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En politique il reste encore une personne compétente? Ou même qui sache juste faire son travail? Moi je ne voit personne capable mais je peux me tromper!

à écrit le 05/11/2014 à 9:53
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C'est beau de voir quelqu'un se moquer de ce que les autres ne font pas alors que ça fait 2.5 années que les Français leur reprochent la même chose... Mais chutt c'est un bon sourd...

à écrit le 05/11/2014 à 9:07
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// ALBERT EINSTEIN// LETALON D OR N EST PAS LE REMEDE? IL FAUT POUR SUPPRIMER CE INCONVENIENTS:1 ;DIMINUTIONLEGALEET GRADUEE,selon les professions,du temps de travail pour suprimer le chomage; parallelement fixation d un salaire minimun pour garentir...

à écrit le 05/11/2014 à 8:20
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Evidemment ce sont des planquer!

à écrit le 05/11/2014 à 8:13
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L'UE ce n'est pas la paix, l'UE c'est la...paie ! On comprend pourquoi des gens comme Moscovici sont si attachés et défendent coute que coute ce système, car il permet à des gens médiocres comme lui d'accéder par copinage a des places en or, très ...

à écrit le 05/11/2014 à 7:59
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Pierre Moscovici retrouvera des forces quand la "bande" à Sarko aura repris la suite en 2017.

à écrit le 04/11/2014 à 23:56
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Allons, allons, laisser Moscovici faire son métier...de clown.

à écrit le 04/11/2014 à 21:22
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les francais refusent OBSTINEMENT d'admettre que le pb, c'est la france! AUCUNE reforme n'a ete menee... ni les allemands ni les espagnols ne veulent offrir la retraite pour tous a 40 ans aux francais.... alors il faut d'urgence que la france qui e...

le 04/11/2014 à 23:35
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Comme l'a si bien dit Philippe Béchade: "lorsque les états unis et le japon font du déficit a tire larigot pour générer leur croissance tout le monde applaudit, lorsque c'est la France qui fait de même tout le monde crie bouhhhhh. On voit bien qui ti...

à écrit le 04/11/2014 à 20:30
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Entre çà et les oracles de Delphes il y a bien longtemps, quelle différence, à part le coût exorbitant de toute la bruxellocratie ?

à écrit le 04/11/2014 à 19:40
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LA HONTE!!!!!!!

à écrit le 04/11/2014 à 18:36
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Le seul vrai changement qu'ait opéré Moscovici c'est le changement de femme ! Le seul changement qu'ait opéré l'Europe c'est de faire croire qu'elle ne représente pas de charges supplémentaires pour les pays et qu'elle est constituée de gens compéte...

à écrit le 04/11/2014 à 18:29
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La bonne blague ! La nouvelle CE devait nous sauver ?

à écrit le 04/11/2014 à 17:51
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Le 29 octobre 2014, « Magic Greenspan » a donc montré qu’il n’a plus rien de « magique ». C’est un homme vieilli qui commence à voir lucidement le monstre qu’il a contribué à enfanter. Il s’est d’ailleurs déclaré si inquiet pour l’avenir qu’il a cons...

le 05/11/2014 à 8:13
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Greenspan prône une "« intégration politique complète des pays membres de la zone euro »...Pour influencer plus facilement une Europe version néo-libérale. L'Europe des Nations, avec ses défauts et ses lenteurs est moins pire que ne le serait une Eu...

à écrit le 04/11/2014 à 17:29
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AUCUN DEHONTOLOGIE CETTE COMMISSION ;avbec une telle analyse elle devait refuserle budget de la FRANCE ; naturellement ils vont dire c'est pas nous c'est ls anciens. je vais finir par admettre que M le PEN à raison

le 04/11/2014 à 19:40
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si nous prétions VRAIMENT l'oreille aux dires et BON SENS de MARINE, désolé, mais nous voterions pour elle au lieu de tourner autour du pot, et nous retrouvez continuellement avec ces vautours, ces bras cassés, ces bons à rien et ces mafieux !!!!!!!

à écrit le 04/11/2014 à 17:09
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étant donné que la dernière fois qu'on nous a demandé se qu'on pensait de l'Europe,(le référendum) ; on s'est assis sur notre réponse...à quoi ça sert de faire semblant de nous faire croire qu'ils intéressent à nous ? L'URSS n'a jamais vraiment di...

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