Un assouplissement quantitatif "risqué" qui rend "sceptique" la Bundesbank

L'offensive monétaire de la Banque centrale européenne est vivement critiquée outre-Rhin. Le président de la Bundesbank Jens Weidmann craint une "pression politique" sur les banques centrales et un pacte de stabilité "atténué".
Jens Weidmann a insisté sur la nécessité pour les États "de poursuivre le cours des réformes prévues", du marché du travail à la rigueur budgétaire.

 "Le rachat d'emprunts d'État, au sein d'une union monétaire, n'est pas un instrument comme un autre. Il comporte des risques." Le président de la Bundesbank Jens Weidmann a déclaré désapprouver la décision prise par la Banque centrale européenne (BCE) de mettre en place un assouplissement quantitatif de grande envergure, dans une interview accordée au quotidien Bild.

À l'unisson des réticences exprimées de longue date par les milieux politiques et économiques allemand, celui qui figure au conseil des gouverneurs de la BCE, mais en désapprouve l'offensive monétaire annoncée jeudi "regarde cette décision avec scepticisme".

Risque pour les budgets et "pression politique" sur les banques centrales

Pour le patron de la Bundesbank, le rachat annoncé de plus de mille milliards d'euros de dette publique et privée va placer les banques centrales de la zone euro "parmi les plus gros créanciers des États" qui ont adopté la monnaie unique. À ses yeux, une telle situation comporte le risque "que les budgets solides soient négligés", et pourrait "faire porter" sur les banques centrales une "pression politique" pour que la charge de la dette soit durablement maintenue aussi faible que possible.

     | Lire BCE: un plan "insuffisant pour relancer l'activité européenne" selon Lagarde

Comme la chancelière allemande Angela Merkel l'avait fait lors de ses derniers déplacements à Davos et Florence, Jens Weidmann a insisté sur la nécessité pour les États "de poursuivre le cours des réformes prévues", du marché du travail à la rigueur budgétaire.

Crainte pour le pacte de stabilité

Le patron de la banque centrale allemande a également exprimé ses craintes de voir "atténué" le pacte de stabilité, qui impose aux États de la zone euro d'avoir des budgets proches de l'équilibre ou excédentaires. Des propos similaires à ceux tenus par le Luxembourgeois Yves Mersch, membre du directoire de la BCE, dans une interview samedi au journal allemand Neue Osnabrücker Zeitung :

"Alors qu'on fait constamment appel à la BCE, on voit en même temps comment la Commission européenne, sur la demande de quelques États, veut ramollir le pacte de stabilité et le pacte monétaire."

Commentaires 18
à écrit le 25/01/2015 à 22:28
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Une de mes connaissances qui travaille à la bce m'a affirmé que leur objectif est "aider les banques". Cela le choque profondément que cela soit fait avec tout cet argent public.

à écrit le 25/01/2015 à 7:31
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Le rachat d'emprunts d'État toxiques détenus par les banques a fait que la BCE a crée le AQ pour seulement sauver les banques, point barre.

à écrit le 24/01/2015 à 21:30
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A la bourse suisse, l'Euro et le Dollar se sont effondrés dans la journée de jeudi 22 (black Thursday), de sorte que l'Euro a désormais rejoint le club des monnaies faibles,. Une conséquence logique du marasme des affaires en Europe, aggravé par les...

à écrit le 24/01/2015 à 18:50
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Le QE a fait baisser l'euro face au dollars, aujourd'hui tout va bien dollars en hausse, pétrole en baisse ça s’équilibre tant bien que mal. Les politiques sont content mais gare a l'effet ciseau quand le pétrole remontera !!!!

à écrit le 24/01/2015 à 18:27
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Il est pour le moins dangereux de donner la possibilité aux banques centrales des pays de l'Union de racheter leur propres créances, et donc d'en émettre d'autres, en leur faisant néanmoins porter 80% du risque, ce qui laisse globalement 200 milliard...

à écrit le 24/01/2015 à 16:34
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On nous sert un Ponzi funeste à la mode grècque? On joue à la roulette russe financière avec la population? Pouvez vous commenter qu'on trouve des publications pour dire que le secteur bancaire français n'est pas sain? ne fait-on pas dans le vampir...

à écrit le 24/01/2015 à 14:48
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Sur google, cet article est illustré par Sarkozy... ça n'est plus de l'amour c'est de la rage !

à écrit le 24/01/2015 à 14:34
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cavalerie et chaine de" ponzie.."

à écrit le 24/01/2015 à 14:25
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L´Allemagne me decoit. Je trouve son attitude hypocrite. Qu´on ne vient pas me raconter que l´Allemagne n´avais pas les moyen d´empecher l´apprenti socrier de Draghi de faire son QE. Venir maintenant critiquer la decision est parfaitement hypocrit...

à écrit le 24/01/2015 à 14:07
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Même inondées de liquidités, les banques ne les réinjectent pas dans les rouages de l'économie. Le QE aura les mêmes effets que les précédentes mesures dites "non conventionnelles", c'est à dire nuls pour l'économie réelle. On aura donc compris qu...

à écrit le 24/01/2015 à 13:27
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La "planche à billets", ça fait longtemps que la BCE l'utilise. C'est peut-être la 1ère fois qu'elle rachète directement des dettes d'États, mais auparavant elle avait déjà refinancé les banques (plusieurs milliers de milliards d'euros), ce qui, à te...

le 24/01/2015 à 18:05
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Perso, je préfère que la BCE achète la dette directement aux états plutôt qu'elle prête aux banques qui prêtent ensuite aux états.

le 25/01/2015 à 10:06
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Oui, la BCE a bien aidé les banques, mais de manière temporaire. Depuis, l'argent a été remboursé !

à écrit le 24/01/2015 à 11:38
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Les Teutons veulent un Euro fort quitte a étouffer tous les partenaires Européens (pardon "concurrents" réduits à l'état de clients contraints). Les risques de la politique d'Austérité sur les pays Européens qui ne sont pas structurés historiquemen...

le 24/01/2015 à 12:28
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Je comprends parfaitement les Allemands qui ne souhaitent pas raquer pour les autres, incapables de tenir un budget autrement qu'en laissant filer les déficits depuis 30 ans au mépris des accords qu'ils ont signé, tel le pacte de stabilité. C'est ...

le 24/01/2015 à 12:51
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"Comme si la France se portait mieux à l'époque de nos bonnes vieilles "dévaluations compétitives" du franc ! Qu'est-ce que ça a résolu ? Est-ce que ça a sauvé nos industries ? Augmenté notre niveau de vie ? Évité l'État de s'endetter ? Que dalle." ...

le 24/01/2015 à 13:59
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Oui, Samy, on était jeune...

le 25/01/2015 à 11:36
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"depuis qu'ils se sont trimballés des brouettes de marks pour acheter leur pain sous la république de Weimar." Mouai , les alliés leur avaient collé des dettes de guerre irremboursables, du coup ils avaient fait leurs bons gestionnaires d'abord: v...

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