
Sans doute, dès lundi, aurons-nous déjà les lamentations et les colères habituelles des commentateurs. Cette victoire de Syriza en Grèce sera pour les uns le nouveau signe de « l'irresponsabilité » d'un pays qui l'a déjà prouvé sur le passé sur le plan budgétaire. D'autres se lamenteront sur les difficultés qui attendent à nouveau l'Europe en raison des caprices de « ce petit pays. » En d'autres termes, on blâmera l'outrecuidance de ce « petit peuple » à contester la sagesse des directions qui lui ont été données depuis Bruxelles. Pourtant, le peuple grec a, ce 25 janvier, donné plus d'une leçon de responsabilité à l'Europe. Des leçons qu'il serait irresponsable de négliger.
Echec des partis « pro-européens »
Peu importe si Syriza aura ou non la majorité absolue. Ce dimanche, le désaveu des Grecs pour des dirigeants Européens qui n'avaient guère caché leur soutien au gouvernement sortant (on se souvient de Jean-Claude Juncker voulant revoir des « têtes connues ») est sans ambiguïté. L'échec des deux partis qui ont défendu et mené la politique dictée par l'Europe est cuisant. Le Pasok et Nouvelle Démocratie, qui, en 2009, représentaient 77 % de l'électorat et qui, en 2012, avaient encore mobilisé 42 % des exprimés, ne recueillent cette fois qu'un tiers des voix. Mais il s'est exprimé dans les urnes. Par la démocratie. C'est la première leçon, peut-être la plus sublime, du peuple grec à leurs partenaires européens : celle de croire dans un changement possible par le processus démocratique. Cet espoir est d'autant plus remarquable que l'Europe avait tout fait pour neutraliser la démocratie.
Echec de la stratégie de contournement de la démocratie de l'UE
Ce qui a été vaincu ce soir, ce sont toutes les manœuvres des institutions européennes pour se rire du choix des électeurs depuis près de 5 ans. Et elles ont été innombrables : les politiques économiques imposées par la troïka à des gouvernements élus ; les chantages de la BCE à des parlements et à des gouvernements comme à Chypre et en Irlande ; les « consensus » entre les grands partis exigées comme en Grèce en 2012 ou, avant même, au Portugal et en Espagne ; les pressions et les intimidations enfin lors des campagnes électorales comme les Grecs viennent encore d'en connaître.
Le choix de la démocratie
Malgré tout, les Grecs, qui avaient beaucoup descendu dans la rue entre 2010 et 2012, mais qui, en 2012, avait donné une dernière chance à l'Europe, ont montré ce soir qu'ils croyaient qu'en Europe, il est possible de changer de politique européenne par les urnes. Malgré les humiliations et les pressions, ils ont montré qu'ils croyaient encore en une Europe démocratique. Les grands de l'UE ne doivent pas prendre cette leçon à la légère. Ils doivent accepter ce choix sans chercher à exclure la Grèce pour cette seule faute : celle d'avoir fait confiance à la démocratie. S'il advenait que la Grèce finisse par sortir de la zone euro, ceci signifierait que la démocratie en Europe n'est qu'une façade limité aux camps qui acceptent une seule politique économique. Autrement dit, qu'elle n'est qu'un leurre. L'Europe fait donc face ce soir à un défi considérable qui décidera de son avenir.
Un pays humilié et ravagé
La deuxième leçon des Grecs s'adressent tant aux dirigeants qu'aux peuples européens. Aucun pays n'a plus souffert dans l'UE que celui-ci au cours des cinq dernières années. Son économie a subi un choc digne d'une guerre, la politique d'austérité a accéléré la paupérisation et fait grossir la dette. Aucun autre pays n'a également été autant méprisé. Qu'on se souvienne des titres des journaux allemands en 2010-2012 et même de plusieurs journaux français, de ces articles d'alors décrivant une population paresseuse, indolente et corrompue, malgré les statistiques qui disaient le contraire. Et malgré cela, les Grecs ne sont pas tombés dans la facilité de la xénophobie et de la haine de l'immigré.
Le refus de l'exclusion et de la xénophobie
Certes, le parti néo-nazi Aube Dorée a surgi au parlement en 2012 et il y restera cette année, prenant même la troisième place. Mais sa progression marque le pas. Il semble avoir atteint son point haut dans une société pourtant saignée à blanc par les politiques de coupes budgétaires. Au contraire, le parti qui, ce soir, l'emporte, est un parti qui n'a pas cherché à faire peser sur l'étranger la culpabilité des malheurs du pays. On peut apprécier modérément les thèses de Syriza, on peut les trouver fantaisistes, mais on ne peut accuser le parti d'Alexis Tsipras de jouer - comme l'a fait durant toute la campagne le premier ministre sortant et soutenu par l'Europe Antonis Samaras - sur la peur de l'autre et le rejet de l'immigré. C'est une leçon donnée à ceux qui, au nord de l'Europe, en France, au Royaume-Uni, en Italie et même en Allemagne, confondent la critique des politiques européennes avec la stigmatisation des immigrés. Mais là encore, les dirigeants européens devraient, ce soir, se féliciter de ne pas devoir faire face dans quelques semaines à un dirigeant de l'extrême-droite en Grèce. Car, compte tenu de ce que l'Europe a infligé à ce pays, c'eût été logique. Mais là aussi le peuple grec a fait preuve d'une responsabilité exemplaire.
La leçon économique
Enfin, la dernière leçon est économique. Les Grecs disent ce soir à l'Europe qu'il n'existe pas qu'une seule politique économique possible. Ils ont témoigné de l'absurdité de la politique menée depuis 2010 : contracter de la dette pour rembourser de la dette ; abaisser le niveau de vie pour améliorer une compétitivité fictive dans un pays qui n'a pas les structures pour exporter ; couper aveuglément dans les dépenses publiques pour atteindre des objectifs budgétaires inféconds pour l'économie. Dans le cas grec, les instances de l'UE ont défendu les vieux pouvoirs qui avaient été à l'origine des problèmes du pays, elles se sont appuyés sur eux pour mener un « assainissement » qui ne s'est jamais attaqué à la structure oligarchique de la société hellénique, mais l'a même renforcé. Les Grecs demandent donc, par le vote de ce dimanche, une politique qui assume cet échec et réparent en partie ses effets : un plan de lutte contre la pauvreté, un démantèlement de l'oligarchie, des investissements européens et une restructuration de la dette. Il ne s'agit pas d'un nouveau caprice de « mauvais élève » comme la presse allemande aura tôt fait dès lundi de le fustiger. Non, car les Grecs ont été fort bons élèves et ils ont montré aux générations futures l'absurdité de cette politique. Ce que les Grecs exigent ce soir, c'est que l'Europe répare ce qu'elle a brisé. Et prenne sa part du coup de la réparation.
Assumer et changer.
Beaucoup, en France comme en Allemagne s'alarment du coût d'une restructuration de la dette hellénique pour les finances publiques de nos pays. Mais ce coût est logique : il est le fruit de la décision prise en 2010 de ne pas, alors, restructurer la dette grecque et de préférer faire un montage de cavalerie financière en comptant sur des calculs faux (la sous-estimation des multiplicateurs budgétaires) et des théories erronées (le retour de la confiance par l'austérité). En « prêtant » à la Grèce pour qu'elle rembourse ses créanciers, les Etats de la zone euro faisaient preuve d'une confiance démesurée dans leurs modèles économique, d'une hubris, aurait-on dit dans l'ancienne tragédie grecque. Or, l'hubris se paie toujours. La restructuration de la dette grecque sera le prix de cette hubris. Là encore, les Grecs appellent à la responsabilité. Mais aussi au réveil. Cinq ans plus tard, c'est en effet encore les mêmes logiques qui dominent à Bruxelles et à Berlin. Le peuple grec demande à l'Europe de changer de paradigme pour le bien de ses peuples. De se montrer plus souple, plus flexible dans ses politiques économiques. De réfléchir moins idéologiquement.
Ne pas faire la sourde oreille
Nul ne sait ce qui va désormais se produire. Mais quoi qu'il arrive, l'Europe doit prendre au sérieux le message hellénique : celui de la responsabilité. Si elle le néglige, elle perdra toute crédibilité démocratique et économique. Les Eurosceptiques, et cette fois les moins recommandables et les moins prompts à la discussion et au compromis, en seront les seuls vainqueurs. La Grèce donne ce soir une chance à l'Europe. Qu'elle ne la piétine pas.
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a le à :
Personne ne doute de la difficulté de la situation des Grecs, mais étant donné qu'ils ont bien profité, et qu'ils profitent toujours, des largesses de tous leurs partenaires, j'ai du mal à voir en quoi le fait qu'ils refusent de se laisser conduire après avoir prouvé leur incurie totale est une bonne nouvelle pour qui que ce soit, que ce soit pour eux ou pour ceux qui paient les pots cassés grecs (à raison, mais ce n'est pas la question).
"son développement" , avions et armes inclus . Au passage les couts des travaux et produits étaient surtaxés entre 40 et 100% de leur vrai valeur , et le pot était partagé entre , le maître d'ouvrage , le maître d’œuvre , les homes politiques , les banques ,et les spécialistes du montage de la corruption .Quel festin non ? C'est plus ça que les Grecques payent aujourd'hui ,, leur anesthésie pathétique pendant ses années FORTES .
Beaucoup de personnes semblent en effet ignorer les chiffres catastrophiques du chômage, de la baisse des salaires, de la fermeture des entreprises, des coupes dans les pensions des retraités, de la multiplication des taxes et des hausses d'impôts (oui, les grecs paient leurs impôts - y compris fonciers - il va falloir au bout d'un moment que certains arrêtent de raconter n'importe quoi) qui ont conduit ces 36% d'électeurs vers une nouvelle solution après avoir fait confiance à l'ancien premier ministre conservateur lors des élections de 2012.
D'ailleurs, malgré cette situation difficile, 27% de grecs ont tout de même voté pour ce dernier, ce qui n'empêche pour autant pas nos commentateurs éclairés de les mettre dans ce grand sac d'insultes et de calomnies sur "les" grecs.
La démocratie, c'est d'abord le plus grand nombre. Mais cela ne donne aucune garantie de lucidité, de prévoyance et de sens des responsabilités de la part de celui (celle) qu'on a élu(e). Témoin l'élection parfaitement démocratique de F. Hollande.
S'agissant de l'élection en Grèce, on a affaire au coup de force d'une opinion publique désespérée, beaucoup plus qu'à l'expression d'un choix mûri, raisonné, qu'on pourrait qualifier de responsable
Ce n'est pas les grecs que nous avons aidé ce sont les banques françaises
Les grecs n'ont jamais vu cet argent soit disant prêté par la troïka
Les grecs en doivent rien à la France
De plus l'Allemagne n' a jamais payé les dettes de guerre, si l'Allemagne payait la Grèce n'aurait plus de dette
La France a-t-elle payé ses dettes des guerres napoléonienne, de la guerre d'Algérie, d'Indochine, les guerres coloniaux (Afrique, Amérique du Nord) ?
Et pourquoi pas demander aux Grecques de payer pour la guerre de Troie?
Indépendamment de l'aspect moral déjà soulevé juste au-dessus, les états bénéficiaires du plan marshall, c'est-à-dire la Grèce entre autres, ont renoncé au paiement d'une quelconque dette de guerre allemande en échange de l'obtention de l'aide américaine à la reconstruction. Autrement dit si les Allemands payaient ce serait une violation du droit international et les Grecs devraient redonner aux Américains ce qu'ils ont obtenu après la seconde guerre mondiale. A moins que "les Grecs" disent que le droit international n'a aucune valeur, ce dont hélas je croit les nouveaux dirigeants de la Grèce amplement capables, demander des dettes de guerre ne ferait qu'enfoncer la Grèce.
,comme le peuple Français alla mieux avec Dalladier
il serai tant d'arrêter tout cela , les grecs doivent sortir de l'europe et vérifier par eux même si la politique de l'extrême gauche leur apporte un mieux. ça coûtera ce que ça coutera mais ça donnerait une bonne leçon à tous les partisans des bisounourseries notamment chez nous...si nous nelefaisonspas maintenant alors notre pays et d'autres continueront à dépenser l'argent qu'ils n'ont pas au nom de la relance et de la lutte de s classes
Certains (nombreux) disaient dès 2010 qu'il fallait déclarer la faillite de la Grèce et que les investisseurs privés prendraient leurs pertes ... comme pour toute faillite d'entreprises de personnes ou de pays . l'islande chers amis n'a pas hésité une seconde elle a déclaré une faillite pleine et entière. Des banques anglaises ont souffert je n'ai pas vu de manif à paris en soutien aux banques anglaises.
Le microcosme politico-artistico-journalistique parisien exulte et se croit tout permis.
Hollande donne l'exemple avec ses frasques et sa future retraite à 37 000€ par mois.
- la solution est dans le rétablissement rapide de la trésorerie en chassant le gaspi, et en repartant dans la prospérité ?
- ou de me surendetter en ne touchant à rien et ensuite d'accuser le banquier, la mondialisation, ma petite soeur .?
il est inouï qu'on puisse titrer que la fuite en avant et le suicide de la gréce soit "une leçon d'économie", on touche aux abus de la liberté d'expression en désinformation et manipulation du peuple, au négationnisme de la gestion la plus élémentairre (aucune entreprise ne serait vivante avec une telle antilogique), à l'obscurantisme idéologique et politicien
la tribune nous a habitué à mieux, honte à un étalage de contrevérités majeures
et ils attendent que l'europe continue à payer leur panier percé
il faut surtout les laisser se débrouiller tous seuls s'ils sont aussi surs d'eux, aucun problème
la gabegie et antigestion c'est le cancer de la société, mais ils refusent la chimio car c'est désagréable, ils préfèrent se soigner aux plantes de l'illusion
il n'y a aucune leçon économique à en tirer, les économistes ne sont que des philosophes politiciens qui disent tout et son contraire, la leçon est au niveau de la gestion
tousles pays qui se sont réformés avec courage repartent dansla prospérité : angleterre, suéde, canada, allemagne...
rtous les pays qui ne gérent rien, fuient les problèmes et creusent la dette s'enfoncent inexorablement : gréce, france, ..
il est lamentable qu'un journaliste puisse écrire de telles inepties, il n'y a aucun salut à l'antigestion ; il est vrai que 72% des journalistes ont voté hollance, alors le bourrage de crâne et la désinformation se poursuivent
Il dit que le deficit a ete reduit de moitier, alors que c'est faux. il avait dit qu'il l'eliminerait en 2015, il est a 91 milliards de livres.
Le Canada voit sa bulle des immobiliers qui eclate, grace a leur ancien banquier qui est en Grande Bretagne maintenant Marc Carney et qui fait pareille ici avec une bulle immobiliere qui grossi.
L'Allemagne qui ne va pas mieux avec une population qui vieillie, une production qui diminue, des ventes reduites et le petrole qui risque de diminuer si la Russie decide de couper l'acheminement par l'Ukraine.
Alors je pense que vous devrez remettre vos informations a jour.
Pour la Grece, c'est son salut que Syrisa veut sauver car elle ne pourra jamais repayer sa dette, comment voulez vous repayer 175 euros quand vous ne gagnez que 100 euros? a moins d'etre magicien et encore!!!
La France, le probleme la majorite des gens savent maintenant que Monsieur le mou ou Helmet pour les anglais est l'homme incapable car il vous a menti des sa campagne pour la presidence, ici en Grande Bretagne on pouvait le voir a des kilometres ses mensonges parce que on est entre en recession bien avant la France.
Les journalistes, et bien vous pouvez ecrire des bouquins, mais au moins celui ci est correct et dis des verites a moins que vous preferez BFM-WC,Liberation, et bien d'autres qui vous enfument pour vous tenir tranquilles avant de bien vous tondre.
Ce n'est pas avec la tele o les journaux qui ont baissaient leur pantalons que vous pourrez lire des choses qui vous eveilleront mais plutot par d'autres moyens et merci pour internet, facebook, twitter et quelques journalistes independents avec des economistes qui nous donnent une balance de jugements plus saine pour que nous puissions nous informes et raisonner convenablement.
et au lieu de mettre en place les mesures de réduction des déficits afin d'inverser le cercle infernal de la dépenses sans limitée (come en france !), ils préférent prendre la voie de la fuite en avant, du saut dans le vide
un suicide collectif, merci de nous mettre en dehors...
Bon ensuite, désolé de casser votre argumentaire, mais la Grèce a réussi à obtenir cette année un excédent budgétaire primaire (hors intérêts de la dette), justement grâce à... l'augmentation des impôts, des taxes et des coupes drastiques dans le budget de l'Etat.
et on leur donne mélanchon, besancenot, taubira, duflot ...et tous les autres antigestionnaires, ils vont leur expliquer comment on gére de cette façon...
C'est quand la grosse négo sur les dettes irrécouvrables sans la ruine de tous?
Commerces,habitats,Eglises,armateurs,financiers,c'est le concours permanent à l'exil fiscal
ajoutons le patronat qui préfère utiliser des immigres pour toutes les taches saisonnières,les quels sont payés sans notion de SMIC!!!
Pour tous les Latins nous avons ce schéma,entretenu par des Elus,qui lèchent la gamelle.
alors pas belle la vie d'un européen lambda????
C'est n'importe quoi. Cet article n'est pas digne de La Tribune.
"(les Grecs, qui) avait donné une dernière chance à l'Europe"
Une phrase et 2 belles fautes ...
Si, effectivement, on peut décider, démocratiquement, de ne pas payer ses dettes, pour s'endetter d'avantage, notamment, fort bien.
Mais alors, il faut aller jusqu'au bout du raisonnement, et quitter l'Europe. En ayant l'honnête de nettoyer son ardoise... Oui mais avec quel argent?
Et oui, les générations actuelles doivent effectivement assumer les conneries passées et, plus compliqué, ne pas en faire de nouvelles pour ceux qui gouverneront demain.
Je zappe le passage sur votre délire d'humiliation (il semble que vous n'ayez pas été très assidu lors de vos cours d'histoire, revoyez le passage qui concerne le siècle dernier), mais ça correspond à quel moment votre "je fraude l'Europe" ?
Ces mensonges finiront par apparaître tôt ou tard ...et c'est pour bientôt
Le suffrage universel n'a de sens que si les citoyens sont informés et responsables de leur vote ce qui n'est évidemment pas le cas : quand on ne paye pas d'impôt, a-t-on le droit de voter ?
Ensuite, pour votre information, le droit de vote n'est pas soumis à la condition de payer des impôts, même en France (Si si. La démocratie, cette chose décidément étrange brrrr).
On ma toujours appris que vicre au dessus de ces moyens et surendette ne donnait aucun avenir!!!
Pourriez vous ressortir le même article dans quelques années, lorsque la France acculée par ses dettes élira un candidat réfractaire à l'épuration de la dette de...2 000 -3 000 milliards : un acte de démocratie magnifique, le peuple a parlé, un autre modèle est possible etc. etc.
Si dans une famille un enfant dépense à tout va l'argent qu'il n'a pas et emprunte ou qu'il vole aux parents, est-ce lui le responsable et les parents doivent-ils acquiescer ?
Si des islamistes violent les lois communes d'une société parce qu'ils voudraient qu'on respecte plutôt leur lois, est-ce la société l'irresponsable ?
Les Grecs ont souffert et souffriront, parce qu'ils se sont montrés complètement irresponsables dans le passé, mais s'ils n'ont même pas de gratitude envers ceux qui les ont sauvés, qu'ils ne viennent pas en plus réclamer encore de l'argent et plus de droits.
Seconde erreur, considérer que les grecs ont été irresponsables (il faudrait expliquer en quoi), comme si chacun avait pu savoir exactement ce qui se tramait dans les coulisses du pouvoir. Vous croyez que le citoyen lambda connaissait les magouilles qui se sont notamment tramées entre le gouvernement grec et le banque Goldman Sachs ? Et vous, vous savez exactement tout ce qu'il se passe à Matignon et Bercy ? Vous vous croyez plus intelligent que les autres peut-être ?
Quant à dire "qu'ils n'ont pas de gratitude envers ceux qui les ont sauvés", ce serait risible si ça n'était pas aussi catastrophique pour ces 25% de chômeurs, ces smicards ne touchant plus que 580 euros (alors même que les taxes et les impôts sont de plus en plus nombreux), ces retraités dont les pensions ont considérablement été réduites, ces foyers qui sont de plus en plus nombreux à être passés sous le seuil de pauvreté, etc... etc... Pardonnez à ces "ingrats" de ne pas s'être sentis sauvés.
Donc pour vous c'est une expression de democracie si la Grèce - un pays de même pas
11 Mio habitants - peut forcer la mains sur la politique d'Europe - une zone comprennant 500 Mio habitants ? C'est même votre souhait ?
Qu'est-ce que c'est que cette façon dénigrante de parler ? Vous voulez qu'on compare la population de la France avec celle de la Chine pour voir ?
Ensuite, vous interprétez mal. L'auteur ne dit pas que les grecs doivent forcer la main de qui que ce soit, mais plutôt que - compte tenu de l'échec de ces plans d'austérité - l'expression de ce vote pourrait être prise en considération afin de s'orienter vers une solution qui soit à la fois bénéfique à la Grèce, comme au reste de l'Union Européenne.
Par contre ce que je trouves pas bien c'est quand une minorité veut imposer sa volonté contre la volonté d'une majorité. Mais je veux à ce point effectivement esperer que j'ai seulement mal intérpreté.
Le Président Hollande dans ses promesses de campagnes avait promis de ne pas ce laisser faire face a l Europe ..........
De nombreux traités sont signés et on ne les remets pas en cause comme ça.
Se réjouir à l'avance de ce que va faire le futur gouvernement grec, sans avoir la moindre idée du contenu de sa politique, et alors que les annonces de campagne ne consistent qu'en promesses démagogiques de dépenses pour un pays qui n'a plus un euro et ne vit que des prêts que lui ont consenti et lui consentent encore les autres pays européens et le FMI, est d'une bêtise à pleurer.
La classe politique grecque est certes responsable de la situation, mais les Grecs qui ont voté pour elle, et tous ceux qui ont profité du système en vivant au dessus de leurs moyens ne le sont pas moins. Il est normal qu'on leur présente la facture, si non à quoi bon tenir son budget si l'on n'assume pas les conséquences de son impéritie.
Les Grecs ont le droit de choisir démocratiquement leur avenir. Les autres européens ont tout autant le droit de leur dire qu'ils ne paieront plus pour eux s'ils veulent continuer à vivre aux frais de leurs voisins.
Je ne sais pas si ce journaliste, Godin, est ou non spécialiste en économie, mais un journal sérieux ne devrait pas lui laisser écrire et publier des inepties pareilles.
Quand des gens font confiance à des responsables politiques qui promettent de lutter contre la corruption et qui au final font l'exact inverse (c'est un exemple qui peut s'appliquer avec tout un tas de promesses jamais respectées), ils sont "autant" coupables ou pas ? Si votre réponse est tout de même positive, vous devriez dans ce cas vous réjouir qu'ils aient eu le courage de voter pour un parti hors système, qui n'a jamais eu le pouvoir et ne peut donc pas être accusé d'avoir les mains salies par les magouilles orchestrées par les précédentes forces et familles politiques qui gouvernaient la Grèce jusqu'à présent.
Et pour votre information (je ne suis pourtant pas un soutien de Syriza), mais il ne semble avoir lu nulle part que ce parti souhaitait "vivre au frais des voisins", c'est plutôt l'inverse, puisque leur logique consiste à considérer qu'une Grèce plus riche sera mieux à même d'honorer ses obligations qu'une Grèce appauvrie par des années d'austérité.
Je connais un français qui vit là-bas.
Il est payé par l'union européenne. Son constat : la politique imposée est parfois complétement stupide ( par ex, les médecins peuvent faire payer leurs patients uniquement jusqu'au 10 du mois, après c'est gratos) mais au fond ils l'ont mérité...
Quant à affirmer qu'il y avait un "nombre hallucinant de grecs qui n'ont jamais payé d'impôts car ils l'avaient décidé", non mais sérieusement, vous y croyez vous-même ou bien c'est juste pour le plaisir de salir des gens gratuitement ? Sachant que les impôts sont prélevés à la source, vous allez bien avoir du mal à expliquer comment tout un tas de gens pouvaient décider unilatéralement de refuser de payer leurs impôts. Même dans les professions libérales, parmi les médecins les plus véreux, il y avait toujours au moins une partie des revenus déclarés qui débouchaient fatalement sur des impôts à payer (certes de façon moindre, et c'est bien là le véritable problème ).
Quant aux impôts, vous devriez peut-être vous renseigner un peu plus sérieusement sur la situation, sans doute ainsi apprendriez-vous que les impôts pour les salariés du privé et du public sont prélevés à la source. Ce n'est pas parce que certains travailleurs indépendants ne déclaraient pas l'intégralité de leurs revenus que ça vous permet d'en conclure que personne ne paie ses impôts.
En dehors de vos "Mais tout le monde sait que c'est comme ça", quelles sont vos sources et vos données statistiques exactes ? Quant à l'impôt foncier, n'avez-vous pas entendu parler de cette taxe foncière justement prélevée sur la facture d'électricité (qui a depuis été remplacée par l'ENFIA) ? Plutôt que de poster n'importe quoi, peut-être devriez-vous vous renseigner sur la situation de ce pays (j'entends par là, autrement qu'en reprenant les propos du café du commerce).
PS : L'Eglise n'est pas le premier, mais le second propriétaire foncier du pays. Elle a payé 12,5 millions d'euros d'impôts en 2011.
Mais l'Histoire n'est jamais écrite d'avance.