DSK va parler ce week-end, mais de quoi ?

Le patron du FMI est attendu vendredi à Paris pour une réunion de deux jours des ministres des Finances du G20. Il il devrait profiter de son passage en France pour faire une sortie médiatique importante. A la télé, la radio ? Dans la presse ? Ceux qui gèrent la communication de Dominique Strauss-Kahn laissent planer le mystère.
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La question n'est pas de savoir si Dominique Strauss-Kahn va s'exprimer lors de son passage à Paris, vendredi et samedi prochains, à l'occasion de la réunion des ministres des Finances du G20. Il s'agit plutôt de deviner la forme et le contenu de son intervention alors que le bruit médiatique autour de sa possible candidature à l'élection présidentielle de 2012 a atteint son niveau maximal.

Un mystère savamment entretenu

Les "communicants" du directeur général du FMI entretiennent le mystère. "On verra bien" glissent-ils à ceux qui les questionnent. A chacun de ses passages à Paris, DSK a pris soin d'entretenir la flamme chez les partisans de sa candidature. En novembre il avait défendu sur France Inter la théorie d'un FMI de gauche, soucieux de la cohésion sociale dans les pays soumis à des plans d'austérité. Interrogé sur ses intentions pour 2012, il avait plaisanté au sujet de la règle de silence imposé par le Fonds à Washington : "Les statuts du FMI ne m'interdisent pas de dire que j'aime les pâtes à la sauce tomate et pourtant je ne vous le dis pas".

François Hollande en embuscade

Depuis, c'est une petite phrase savamment travaillée et lâchée par Anne Sinclair, l'épouse de DSK, dans un article du Point qui a réveillé l'enthousiasme des strauss-kahniens. L'ancienne journaliste a confié ne pas souhaiter que le patron du FMI effectue un second mandat outre-Atlantique. Ce "teasing" entretenu jusqu'à la déclaration de candidature - qui reste pour le moment incertaine - suscite des sentiments mitigés chez les socialistes, et notamment chez les rivaux de Dominique Strauss-Kahn. En l'absence de "l'imam caché", les autres candidats aux primaires des 9 et 16 octobre avancent leurs pions. Et notamment François Hollande, ancien premier secrétaire du PS, qui s'installe tranquillement dans le peloton de tête des présidentiables socialistes.

La droite fourbit ses armes

La droite oscille, elle, entre deux stratégies. Illustrées par les déclarations consécutives de Christian Jacob, président du groupe UMP de l'Assemblée, et la ministre de l'Economie, Christine Lagarde. Le premier a suscité un tollé à gauche en affirmant dimanche que DSK n'incarnait pas "l'image de la France, l'image de la France rurale, l'image de la France des terroirs et des territoires". La seconde a souhaité que DSK reste au FMI où "il fait un très bon travail". Christian Jacob, accusé de véhiculer des clichés à la limite de l'antisémitisme, a reçu le soutien du ministre de l'Intérieur, Brice Hortefeux, qui a jugé mardi matin que le patron du FMI n'était "pas forcément le mieux placé pour connaître les problèmes des Français au plus près".

Même François Fillon a tenu à apporter son soutien au patron des députés UMP. "Ce qu'il a dit est d'une extrême modération par rapport à la façon dont certains, à gauche, parlent de Dominique Strauss-Kahn", a lancé le Premier ministre, citant au passage l'accusation d'"affameur des peuples" proférée contre DSK par Jean-Luc Mélenchon (Parti de gauche).

Les Strauss-Kahniens font bloc

La gauche, et notamment les socialistes, font désormais bloc autour du champion des sondages, qui connaît toutefois quelques infortunes dans les enquêtes publiées cette semaine mais reste l'adversaire le plus redoutable pour Nicolas Sarkozy. L'un des principaux lieutenants de DSK, Jean-Christophe Cambadélis, a réfuté l'argument de l'éloignement qui serait préjudiciable au directeur général du FMI. "On ne peut pas dire que des hommes et des femmes qui gagnent de l'argent, qui ont des responsabilités à l'échelle internationale, sont incapables de comprendre la situation française et la situation des Français. C'est pas très compliqué, ça n'a pas beaucoup changé depuis cinq ans, ça s'est aggravé", a-t-il asséné sur France Inter.

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