"La priorité, c'est de renforcer le moral des diplomates, ils ont besoin de considération." D'une phrase, Alain Juppé résume la mission qu'il s'est fixée. S'exprimant ce lundi avant de présider une réunion du conseil municipal à Bordeaux, le nouveau ministre des Affaires étrangères a tenu ainsi à marquer sa différence notamment avec Michèle Alliot-Marie.
Pour autant, l'ex-premier ministre de Jacques Chirac le reconnaît volontiers : "Personne n'a anticipé les révolutions qui se sont produites dans les pays autour de la Méditerranée, pas même les Etats-Unis." Alain Juppé, qui a lui aussi connu la disgrâce au cours de sa carrière politique, a d'ailleurs eu une pensée pour celle qu'il remplace au Quai d'Orsay. "J'ai déjà évoqué des maladresses", a-t-il dit. "Elle été prise dans une tourmente et je suis bien placé pour savoir ce que c'est".
Alors que certains dans la majorité se demandent comment l'attelage Sarkozy-Juppé va pouvoir avancer, sans secousse, dans la même direction, le nouveau chef de la diplomatie française, n'élude pas non plus ce sujet . Avant sa nomination en novembre dernier au ministère de la Défense, il se disait effectivement qu'il aurait "du mal à travailler avec lui", mais ajoute-t-il dans la foulée: "Au bout de trois mois je me suis rendu compte que c'était possible".
Alain Juppé s'est également rendu compte qu'il pouvait assumer ses nouvelles responsabilités tout en gardant les rênes de la mairie de Bordeaux. "Je me fais confiance pour m'organiser" a-t-il répondu à un journaliste qui l'interrogeait sur le cumul des deux fonctions.