Vodafone menacé de procès par des victimes de tumeurs au cerveau

L'opérateur britannique de téléphonie mobile Vodafone risque de perdre des milliards de dollars aux Etats-Unis dans une série de procès intentés par des victimes de tumeurs du cerveau qui rendent les téléphones mobiles responsables de leur maladie, rapporte le Times. Deux de ces actions en justice seront lancées au printemps par l'avocat spécialisé américain Peter Angelos, qui a remporté cette année un procès retentissant ayant coûté 4,2 milliards de dollars à l'industrie du tabac dans le Maryland, précise le quotidien britannique. Les sept ou huit autres actions en justice seront lancées plus tard dans l'année et les procès se dérouleront en Californie, dans le Kentucky et au Maryland. L'opérateur américain Verizon Wireless, détenu à parts égales par l'américain Bell Atlantic et le britannique Vodafone, sera attaqué dans quasiment tous les procès, mais d'autres opérateurs seront également visés, précise le Times. "Si ces entreprises connaissaient les dangers des radiations émises par les téléphones mobiles, elles doivent être punies et elles doivent être punies sévèrement : non seulement pour le mal qu'elles ont causé au public, mais aussi pour les milliards de profits qu'elles ont engrangé", a déclaré John A. Pica, un avocat du cabinet de M. Angelos cité par le quotidien.Interrogé par la BBC, un porte-parole de Vodafone a estimé que "le secteur de la téléphonie mobile n'est pas le secteur du tabac", soulignant qu'il n'avait été informé d'aucune action en justice impliquant directement Vodafone mais que le groupe se défendrait vigoureusement le cas échéant. Il a également rappelé que les autorités sanitaires britanniques avaient attesté que l'utilisation de téléphones portables était sans danger pour la santé. A la Bourse de Londres, la menace de procédures judiciaires longues et coûteuses semble prise au sérieux : en fin de journée, l'action Vodafone perdait 2% à 232,75 pence, dans un marché en légère hausse (+0,08% pour l'indice Footsie).En août dernier, un neurologue du Maryland a réclamé 800 millions de dollars au fabricant de terminaux Motorola et à huit autres entreprises et organisations professionnelles du secteur, en affirmant que l'utilisation de téléphones mobiles étaient à l'origine de la tumeur cérébrale maligne dont il souffre.Mais le lien direct entre le téléphone mobile et l'apparition de tumeurs au cerveau n'a encore jamais été scientifiquement établi. Une étude publiée il y a quelques jours aux Etats-Unis n'a conclu à l'existence d'aucun lien direct tout en soulignant la nécessité de poursuivre les recherches sur l'impact à long terme de l'utilisation des portables. L'étude, réalisée par l'American Health Foundation, a été financée à hauteur de 28 millions de dollars par des industriels du secteur des télécoms.
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