" Une niche du marché des télécommunications ". C'est ainsi que François Legros, PDG de Genesys, entreprise créée en 1986 à Montpellier, définit le marché de la téléconférence, sur lequel se focalise la société qu'il dirige. Celui-ci comporte trois segments principaux : l'audioconférence, qui consiste à mettre en relation au téléphone au moins trois personnes présentes au moins en trois endroits différents, la data conférence, qui combine une réunion par téléphone classique avec la possibilité d'échanger en temps réel des documents et enfin, la visioconférence, c'est à dire la mise en relation par l'image de plusieurs personnes. Aujourd'hui, l'audioconférence représente près de 90% du marché de la téléconférence, mais les autres segments connaissent une croissance impressionnante. En 2003, la visioconférence et la data conférence devraient représenter 55% du marché, sous l'effet de la dérégulation des télécommunications, mais aussi grâce aux agendas surchargés des cadres stressés, aujourd'hui plus prompts à communiquer avec leurs homologues depuis leur bureau plutôt que de se déplacer à l'autre point du globe. Il est en effet plus pratique pour un patron français d'avoir une " visioconférence avec ses cadres d'Asie le matin puis avec ceux des Etats-Unis l'après-midi plutôt que de se déplacer ", indique François Legros. Mais surtout, c'est aussi moins cher : une heure de visioconférence est facturée 500 francs par personne par l'entreprise montpelliéraine, le client devant en plus s'acquitter du prix des télécommunications auprès de l'opérateur local. D'un milliard de dollars environ en 1998, le marché de la téléconférence devrait ainsi passer à 5 milliards de dollars d'ici 2003. Et l'activité de Genesys croît plus vite que le marché de la téléconférence. En 1999, Genesys a enregistré une progression de 148% de ses ventes par rapport à 1998, à 47,2 millions d'euros (309,4 millions de francs), mais ce chiffre comprend les deux acquisitions que le groupe a réalisé aux Etats-Unis au cours de l'année 1999, lui permettant de revendiquer une place sur le podium des spécialistes des services de téléconférences outre-Atlantique, qui représente 85% du marché de la téléconférence. Hors acquisitions, la hausse du chiffre d'affaires se monte à 46%. Car, si les concurrents du Français sont des spécialistes des services de téléconférence ou des opérateurs de télécommunications comme AT&T ou France Télécom, ceux-ci n'ont pas toujours une présence internationale. Genesys a l'avantage d'être présent dans 13 pays actuellement, et envisage d'étendre ses activités à 7 autres pays d'ici 18 mois. Aujourd'hui, l'entreprise montpelliéraine emploie 600 personnes, dont la moitié aux Etats-Unis. En 2000, François Legros prévoit de réaliser un chiffre d'affaires supérieur à 80 millions d'euros, dont 55% outre-Atlantique et seulement 7% en France. Le développement à l'international est donc une priorité pour le groupe. Les acquisitions devraient " peser sur le résultat 1999 ", selon un communiqué publié vendredi dernier, mais Genesys bénéficiera en 2000 de l'automatisation de ses services - ce qui devrait lui permettre d'atteindre un résultat net positif dès 2000. De plus, le groupe dispose d'un relais de croissance : l'Internet. Si aujourd'hui, les web conférences ne représentent que 1% du marché, elles sont appelées à se développer de façon exponentielle. La faiblesse du tarif de la communication locale permettra d'abaisser le coût du service de téléconférence pour l'utilisateur et l'émergence de réseaux à large bande améliorera la qualité du service. Les investisseurs ne s'y sont d'ailleurs pas trompés. Introduite en octobre 1998 au Nouveau Marché à 9,9 euros, l'action Genesys se négocie actuellement aux alentours des 50 euros. Sa capitalisation boursière atteint 330 millions d'euros, soit 4 fois son chiffre d'affaires estimé pour 2000.

latribune.fr

20 Oct 2008, 10:29

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