Global Crossing réaffirme ses ambitions européennes, mais reste discret sur Equant

" Si nous le faisions, bien sûr, cela aurait un sens ". Ni confirmation, ni démenti : comme le PDG de France Télécom, Michel Bon, mercredi, celui de Global Crossing Europe, Wim Huisman, se refuse à commenter davantage les rumeurs sur l'éventualité d'un rachat d'Equant. Au cours d'une conférence de presse prévue avant l'apparition de ces rumeurs, qui ont fait bondir le cours d'Equant en Bourse, Wim Huisman s'est cependant employé à réaffirmer les ambitions de son groupe en Europe, un continent pour lequel il prévoit une multiplication par six de la bande passante disponible par habitant entre 2000 et 2004. " Tout le monde surveille l'évolution du nombre d'utilisateurs d'Internet. Mais il faut aussi surveiller la demande de bande passante, liée au développement de nouvelles applications ", explique-t-il. A commencer par les applications multimédia, qui représentent moins d'un dixième de la bande passante utilisée aujourd'hui, mais en accapareront près de la moitié dans quatre ans.Pour répondre à cette demande " insatiable ", le groupe Global Crossing, basé aux Bermudes, poursuit donc ses investissements en Europe, qui auront atteint 1,5 milliards de dollars à la fin de cette année pour la construction du réseau. Baptisé " Pan European Crossing ", ce réseau représentera à terme 23 000 kilomètres de liaisons et un million de kilomètres de fibres optiques. Une quarantaine de grandes villes seront reliées à la fin de l'année, dont six en France (Paris, Lille et Strasbourg, en service depuis la fin 1999, auxquelles s'ajouteront Lyon, Marseille et Bordeaux). A Paris, Global Crossing achève en outre le déploiement d'un réseau métropolitain de 130 kilomètres. Et là comme ailleurs, le groupe tient à rester propriétaire de la totalité de son réseau. " Nous possédons nos fourreaux, nos fibres, nos équipements, pour pouvoir assurer la qualité des transmissions ", explique Stéphane Gantzer, le directeur général France. Des réseaux similaires sont ou seront bientôt opérationnels à Londres, Francfort, Amsterdam et Milan. Global Crossing investit parallèlement dans des centres d'hébergement, pour développer la gamme de services offerts au fournisseurs d'accès Internet et aux sites de contenus et de commerce électronique. Les activités mondiales d'hébergement du groupe, regroupées dans GlobalCenter, feront prochainement l'objet de l'émission d'une " tracking stock " (action spécifique), qui devrait permettre de lever près d'un milliard de dollars. Fondé il y a trois ans, Global Crossing exploite un réseau mondial de fibres optiques desservant 200 grandes villes dans 27 pays. Propriétaire d'une vingtaine de navires câbliers, le groupe a accéléré son développement international en réalisant plusieurs acquisitions, notamment celle de Racal Telecom, en novembre dernier, pour 1,6 milliards de dollars (dont un milliard en cash), ou celle d'IPC, propriétaire de l'opérateur Internet Ixnet, pour 3,8 milliards. Cinquième opérateur de télécoms aux Etats-Unis, Global Crossing, coté au Nasdaq, affiche une capitalisation de 23,4 milliards de dollars, en baisse de plus de 50% par rapport au niveau atteint en mars. Porté par la vague des valeurs technologiques et de télécoms, le titre avait alors profité de spéculations sur un rapprochement avec son concurrent Qwest.
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