Le déficit budgétaire français se creuse

Depuis le début de l'année, la France ne parvient pas à freiner le dérapage de son déficit budgétaire. Selon les chiffres communiqués par le ministère de l'Economie et des Finances, le déficit budgétaire s'élevait à 171,2 milliards de francs à la fin du mois d'avril. Cela représente un écart de 26 milliards de francs avec le déficit observé à la même période de l'an dernier. Cette aggravation de la situation budgétaire de l'Etat semble laisser le ministère de l'Economie assez serein. Pour Bercy, cet écart "correspond pour près des deux tiers à des effets saisonniers ou à des changements de périmètre". Sur les quatre premiers mois de l'année, les dépenses ont atteint 608 milliards de francs, en hausse de 5,3% par rapport à l'an dernier. Les recettes, quant à elles, affichent une légère progression de 1,1% à 515,8 milliards de francs. Pour le ministère de l'Economie, la progression des dépenses est surtout liée à une "modification du calendrier de certaines dépenses militaires". C'est pourquoi, ajoute Bercy, "un ralentissement de la hausse apparente des dépenses devrait se produire à partir de l'été". Il faudra donc attendre un peu pour se faire une idée de la situation budgétaire de la France. En 2000, le déficit budgétaire s'était établi à 191 milliards de francs. Mais d'ores et déjà, le ralentissement de la croissance française fait peser un certain nombre d'interrogations. Au début du mois d'avril, les experts de Bercy avaient estimé que la révision à 2,9% de la prévision de croissance du gouvernement pourrait se traduire par 10 à 15 milliards de francs de recettes fiscales en moins. Aujourd'hui, le manque à gagner pourrait être encore plus conséquent puisque la croissance pourrait bien ne pas dépasser les 2,7%.Dans ce contexte, le gouvenement rencontre des difficultés pour boucler son budget pour 2002. Quelques heures avant l'ouverture du débat d'orientation budgétaire à l'Assemblée nationale (DOB), Lionel Jospin, sur l'antenne d'Europe 1, a tenu à préciser les intentions de la majorité plurielle. Se référant au budget 2002, le Premier ministre a assuré que "nous le conduirons comme nous le faisons, en permettant de financer les grandes options de l'Etat et, en même temps, en permettant que continue de se réduire le déficit public de la France".Malgré le ralentissement de la croissance, Lionel Jospin a répété que le gouvernement ne reviendrait pas sur ses promesses en matière de baisses d'impôts. Le plan pluriannuel élaboré par le gouvernement français l'an dernier prévoit encore 38 milliards de francs d'allégements fiscaux en 2002, en faveur des particuliers et des entreprises. avec AFP
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