Essoufflement de la croissance allemande en fin d'année 2000

Déjà à la traîne dans la zone euro, l'Allemagne a encore vu son rythme de croissance se ralentir au cours des derniers mois de l'année 2000. Le produit intérieur brut (PIB) de la première économie européenne a enregistré une croissance de 0,2% en données corrigées des variations saisonnières (CVS) au dernier trimestre 2000 par rapport au troisième trimestre, dans le bas de la fourchette des prévisions.Plus inquiétant encore, l'Office allemand des statistiques a révisé en forte baisse la croissance du troisième trimestre, à 0,3% contre 0,6% précédemment. Sur un an, la progression du PIB allemand est ramenée à 2,6% au quatrième trimestre. La demande intérieure ne parvient toujours pas à relayer les exportations comme moteur de la croissance. Au cours du quatrième trimestre, la consommation des ménages allemands a crû de 0,1% par rapport au trimestre précédent, quand les exportations bondissaient dans le même temps de 4,5%. Les dépenses d'investissement ont de leur côté augmenté de 0,4% par rapport au troisième trimestre.Prônant malgré tout l'optimisme, le ministre allemand des Finances s'est dit confiant pour l'avenir jugeant que "la reprise économique devrait continuer en 2001 et s'accélérer nettement au cours de l'année". Un point de vue que ne partage pas Adolf Rosenstock, économiste chez Nomura International interrogé par Reuters, pour qui "ces chiffres mettent en pièce toutes les prévisions d'une croissance de 3% pour 2001. Je pense que l'on s'achemine maintenant vers un chiffre de 2%". Dans ce contexte, se pose avec encore un peu plus d'acuité la question de l'attitude de la Banque Centrale européenne (BCE) qui se réunit aujourd'hui. Va t-elle ou non baisser ses taux d'intérêts afin de redonner un peu d'oxygène à l'Allemagne et par voie de conséquence à la zone euro dans un environnement mondial affecté par la ralentissement économique américain? Sans doute pas immédiatement, estime la majorité des économistes réunis dans la panel AFP/AFX, même si pour James Stewart de Weavering Capital "il y a sur le marché une probabilité de 10 à 15% en faveur d'une action aujourd'hui". Hier, deux statistiques, l'une concernant un ralentissement de la croissance de M3 et l'autre une baisse surprise de l'inflation dans la zone euro, ont ouvert la voie à politique de taux d'intérêt moins restrictive de la BCE. Mais la Banque centrale européenne pourrait être tentée d'attendre encore un peu pour vérifier la pérennité de ces tendances. Une interrogation pèse notamment sur l'évolution des prix outre-Rhin. latribune.f
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