"Les cimentiers résistent bien au ralentissement"

"La Tribune" - Comment les fabricants de matériaux encaissent-ils le ralentissement économique ?Charles-Henri de Mortemart. - Dans l'ensemble, l'impact a été conforme aux attentes pour les groupes cimentiers confrontés au premier semestre à un ralentissement assez fort, mais pas à un effondrement. Si l'Allemagne a constitué une mauvaise surprise, les acteurs ont pu compter sur une meilleure résistance que prévu aux Etats-Unis, grâce au programme public d'infrastructures (TEA21). Cela a permis d'assez bonnes performances boursières, à l'image de la progression de près de 20 % du titre Lafarge. Les autres groupes de matériaux de construction, comme Saint-Gobain, n'ont pas bénéficié du soutien du programme TEA 21 et leurs résultats semestriels devraient s'en ressentir.Ces acteurs sont-ils bien armés face à une accentuation du ralentissement ?Je n'ai pas trop d'inquiétudes. Si l'atonie se prolonge en Allemagne, les cimentiers devraient pouvoir compter sur la poursuite du soutien de l'Amérique du Nord. Déjà on y enregistre une reprise des permis de construire. La construction bénéficie de la baisse des taux d'intérêt américains. Par ailleurs, la croissance des volumes en Europe du Sud reste bien orientée (+ 5 %), alors que le reste du continent devrait camper sur une certaine stabilité de la demande. Ailleurs, l'Asie est contrastée et l'Amérique du Sud demeure problématique.Dans ce contexte, quelle stratégie d'investissement adopter ?Le marché a récemment rétrogradé Saint-Gobain qui ne semble pas s'affranchir de la conjoncture malgré ses efforts de diversification. Lafarge est l'un des groupes qui résistera le mieux et nous conseillons de l'arbitrer face à Holcim. Notre scepticisme à l'égard du portugais Cimpor est motivé par la disparition du caractère spéculatif lié à la cession par l'Etat de 10 % de son capital. Sur un plan fondamental, Heidelberger devrait réserver de bonnes surprises dans l'optique d'un fort rebond des résultats en 2002. Sa très faible valorisation ne reflète pas une forte exposition aux pays émergents - là ou la demande connaît la plus forte croissance -, qui représentent déjà la moitié de ses capacités de production.Propos recueillis par Christophe Tricaud
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