Le marché salue la restructuration de Vivendi

C'est une décision qui est plutôt bien accueillie: au lendemain de l'annonce par Vivendi Universal de son retrait de l'eau (voir ci-contre), le titre du groupe progresse de 6,15% à 13,80 euros, après être monté jusqu'à 14,10 euros. Bien que moins en vue, sa filiale résiste également au repli des marchés en terminant à 23,25 euros (+0,65%). Il faut reconnaître que chacun peut trouver son compte dans cette opération. D'un côté, Vivendi Environnement devrait obtenir plus d'autonomie, alors que depuis plusieurs mois il ne cache pas son désir de se détacher d'une maison-mère dont l'image s'est dégradée auprès des investisseurs (voir ci-contre). Le PDG, Henri Proglio, a même indiqué en juillet qu'il envisageait de rebaptiser le groupe. Enfin, VE ne devrait pas souffrir d'un afflux de titres dans les mois à venir puisque la transaction se fera avec des investisseurs acceptant de reprendre l'engagement de Vivendi de conserver les titres jusqu'en décembre 2003.Et en ce qui concerne Vivendi Universal, les avantages d'une telle opération sont bien entendu multiples. En annonçant que, grâce à Houghton Mifflin, il avait déjà réalisé pour 5 milliards d'euros de cessions et que ce montant pourrait atteindre 7 milliards en fin d'année, VU se donne une marge de manoeuvre. Il précise notamment dans son communiqué qu'il "a sollicité de ses banques un report jusqu'au 25 novembre de la mise en place définitive de la ligne de crédit de 3 milliards d'euros".Par ailleurs, les cessions annoncées laissent entrevoir plusieurs scénarios possibles. Le premier, et le plus probable pour analystes de la Deutsche Bank, est bien entendu celui d'une réplique à Vodafone sur le dossier Cegetel. Avec cet argent, Vivendi aurait en effet les moyens de racheter les parts de BT et SBC, qui, selon l'offre de Vodafone, sont estimées à respectivement 4 et 2,6 milliards d'euros. "Le marché a une légère préférence pour qu'ils gardent les activités télécoms, car c'est un bon investissement à moyen terme", déclare un vendeur cité par l'AFP. Mais dans cette hypothèse, peu d'argent serait consacré à un désendettement rapide.La deuxième solution serait donc que Vivendi laisse la main à Vodafone sur Cegetel (éventuellement après relèvement de l'offre) et consacre les produits de cessions à son désendettement. Plusieurs observateurs pensent en effet que VU joue une partie de poker face à Vodafone. "Vivendi essaie simplement de forcer Vodafone à payer plus cher", estime un opérateur d'établissement américain. De quoi assainir sa structure plus rapidement que prévu et revenir à des notations de dettes plus favorables (catégorie investissement) dès l'an prochain. Au vu des seuls cessions annoncées jeudi, la dette serait ramenée à 12 milliards fin 2002, contre 19 milliards en juin, souligne-t-on chez Aurel-Leven. Néanmoins, à plus longue échéance, VU se priverait des cash-flows alléchants de Cegetel.Quelle que soit la solution choisie, les cessions annoncées permettront donc à Vivendi de retrouver un peu d'aisance pour les prochains mois. Néanmoins, cela ne clarifie en rien la stratégie à plus longue échéance. En passe de sortir totalement de l'édition, de la presse et de l'environnement, VU devra démontrer en quoi être actif dans le cinéma et la musique aux Etats-Unis (avec Universal), dans la télévision en Europe (avec Canal+) et éventuellement dans le téléphonie en France (avec Cegetel) constitue une stratégie de groupe. Un point de vue que n'hésitent pas à mettre en avant certains analystes, comme ceux d'Aurel-Leven. "Ainsi, le groupe aura un profil de holding financière dont la raison d'être ne nous apparaît pas évidente", notent-ils ce matin. De fait: comme on l'a vu dans la galaxie Lazard ou avec la CGIP et Marine Wendel, la tendance n'est pas à la constitution de holdings mais plutôt à leur élimination progressive...latribune.frLe principe d'une fusion Cegetel-Belgacom n'est pas acquisAu moment où Vivendi vient de trouver une solution de financement à une éventuelle prise de contrôle de Cegetel, le projet de fusion entre Belgacom et Cegetel, ayant fait l'objet de rumeurs ces derniers jours, n'aurait rien d'acquis. "Une fusion avec Belgacom n'est pas certaine", a indiqué à l'agence Reuters un responsable proche des négociations. Il est vrai que cette éventualité a été évoquée à un moment où VU ne semblait pas avoir la capacité financière suffisante pour racheter les parts de SBC et/ou BT dans Cegetel. Néanmoins, même s'il n'y pas fusion, le Français serait disposé à collaborer avec Belgacom. "Il peut y avoir des accords industriels", ajoute le contact de l'agence.
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