Les semaines se suivent et se ressemblent pour le Crédit Lyonnais. Alors que lundi dernier, l'action flambait après la rachat - à la surprise générale - de 10,9% de son capital par BNP Paribas (voir ci-contre), elle s'est de nouveau distinguée aujourd'hui. Elle enregistre à la clôture une des plus fortes hausses du CAC 40, avec +3,48% à 52 euros.Et comme la semaine dernière, ce sont encore les opérations menées par BNP Paribas qui ont porté le titre. Ce week-end, l'établissement dirigé par Michel Pébereau a en effet annoncé qu'il avait acquis sur le marché 5,32% du capital du Lyonnais, portant le total de sa participation à 16,22%. De quoi soutenir un peu plus la spéculation.Certes, la position de la banque de la rue d'Antin ne semble pas avoir changé. On répétait hier dans l'entourage du président Michel Pébereau qu'une offre sur le Lyonnais ne se pose pas "en l'état actuel des choses" (voir ci-contre). BNP Paribas doit en outre obtenir l'agrément du Comité des établissements de crédit et des entreprises d'investissement (CECEI) pour sa prise de participation supplémentaire.Mais pour le marché, il n'y a guère de doutes. "Il y a une bataille de gros bras qui s'annonce rapidement", note un analyste cité par Reuters, tandis que Maxence le Gouvello, de la Deutsche Bank, souligne que "BNP Paribas ne peut s'être lancé dans la bataille sans l'intention de prendre le contrôle" (voir ci-contre). Une bataille pour laquelle BNP Paribas, qui met la pression sur ses adversaires, semble chaque jour un peu mieux armé.La réaction du Crédit Agricole, qui jusqu'à la semaine dernière faisait figure de favori pour la reprise du Lyonnais, sera à cet égard intéressante à observer. La Banque verte a été prise de vitesse par BNP Paribas et n'a toujours pas fait part de ses intentions. D'un côté, la FNCA (l'organe qui représente les caisses régionales) a dit vouloir étudier "toutes les options stratégiques (...) au premier rang desquelles figure toujours la possibilité d'un rapprochement avec le Crédit Lyonnais". Mais, lors des résultats de jeudi dernier, le directeur général adjoint chargé des finances, Gilles de Margerie, n'a pas exclu une cession de la participation du Crédit Agricole si le prix était attractif.Enfin, cette nouvelle montée de BNP Paribas paraît donner une autre certitude au marché. Alors qu'ils se demandaient quel moment BNP Paribas choisirait pour lancer une offensive, certains analystes parient maintenant sur une opération très proche. "C'est clair que BNP Paribas ne veut pas attendre la fin du pacte d'actionnaire" qui vient à échéance en juin, estime-t-on chez CIC Securities.Si les mouvements sur le Crédit Lyonnais ont été importants, l'actualité entourant la Banque au lion a eu nettement moins d'impact sur les autres valeurs bancaires de la place. A noter également: l'action BNP Paribas baisse de 3,29%, même si le ramassage de titres sur le marché lui a permis de faire baisser son prix moyen d'acquisition. De 58 euros la semaine dernière, il serait tombé sous les 55 euros.

latribune.fr

20 Oct 2008, 6:36

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