"Le CAC 40 aidera le Crédit Agricole à mettre la main sur le Lyonnais"

"La Tribune"- Quelle est votre réaction à la prochaine entrée du Crédit Agricole au CAC 40 à la place de Dassault Systèmes ?Jean-Charles Delcroix - J'ai été surpris. Pour le calcul des pondérations au sein du CAC 40, le conseil scientifique des indices retranche la part de capital détenue par la société mère lorsque celle-ci est également présente dans l'indice. Or, pour choisir la valeur à écarter, il n'a pas pris en compte ce principe. Ce qui a protégé TF1, Vivendi Environnement et Orange au détriment de Dassault Systèmes. Quant à l'arrivée du Crédit Agricole, elle va accroître, à environ 22 %, le poids des financières dans l'indice. Compte tenu de leur récent parcours en Bourse, les valeurs bancaires étaient déjà devenues un secteur dominant de l'indice. Cette décision va amplifier un mouvement de marché. Ce n'est pas une façon de se prémunir contre l'instabilité. Mais je crois que la décision est calculée. Elle va soutenir le titre Crédit Agricole. Ce qui rendra plus aisée, le cas échéant, une offre en titre sur le Lyonnais. Toutefois, on risque dès lors d'avoir rapidement un CAC avec 39 valeurs.Quels changements auriez-vous souhaités ?J'estime que mettre à l'écart Orange ou TF1, dont les maisons mères sont déjà dans l'indice, aurait été plus respectueux d'une bonne dispersion sectorielle. Pour le lauréat à l'entrée, j'aurais préféré Arcelor. Il aurait eu l'avantage de représenter un secteur actuellement absent de l'indice. En tant que groupe industriel au faible ratio cours/bénéfices (PER), il aurait permis d'abaisser mécaniquement celui de l'indice davantage que ne le provoquera Crédit Agricole.Pendant combien de temps les titres concernés peuvent-ils être chahutés ?L'euro fiduciaire et l'ouverture du PEA vont limiter l'importance du CAC 40 dans la gestion. Néanmoins, pour l'instant, il demeure un indice largement utilisé. Ce qui explique les ajustements qui ont eu lieu après l'annonce. Ceux-ci étant de plus en plus rapides, ils n'affectent les titres que durant deux ou trois séances. Il faut aussi s'attendre à quelques mouvements les deux jours précédant l'entrée en vigueur du remaniement, le 6 août. Enfin, certains voudront peut-être limiter leur pondération sur les bancaires tout en se positionnant sur le Crédit Agricole. C'est pourquoi il ne faut pas exclure quelques arbitrages au détriment des autres banques de l'indice.
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