Altran chute après la révision en baisse de ses résultats

La SSII Altran a dévoilé vendredi soir les résultats de l'audit mené sur ses comptes, décidé suite à un article du Monde du mois d'octobre mettant en doute le taux d'occupation de ses consultants. Des "ajustements" - non négligeables - sur les comptes du premier semestre sont donc nécessaires, a confirmé Altran. Au lieu d'un bénéfice net de 54 millions d'euros, chiffre qui avait déjà déçu les analystes, la SSII publiera finalement un résultat de 33 millions d'euros, soit un impact en baisse de 21 millions d'euros. Les ventes ont été revues à la baisse de 25,4 millions d'euros, selon le communiqué publié par le groupe. Elles s'élèvent donc à 696,1 millions d'euros, contre 721,5 auparavant. Altran a également ramené son bénéfice d'exploitation à 53,3 millions d'euros, contre 95,1 millions d'euros, soit 44% de moins qu'annoncé le 8 octobre dernier. La marge d'exploitation, réputée pour être élevée dans l'industrie, n'est plus que de 7,7% contre 13,2%. Le groupe a maintenu son objectif de marge pour le second semestre à 13%. Dans cette hypothèse, la marge annuelle ne devrait pas dépasser 10,4%, contre 13% originellement espérés par les analystes. Enfin, Altran a annoncé mettre fin à tous ses contrats avec Ilyad Value, une filiale dirigée par un ancien du groupe, également sous le feu des projecteurs. Rien que sur les contrats passés avec Ilyad Value, le groupe passera des provisions supplémentaires pour 2,5 millions d'euros. Une somme qui s'ajoute aux 11 millions d'euros de provisions en plus qui seront inscrites afin d'éviter les risques d'insolvabilité.Le groupe a également publié ses chiffres du troisième trimestre, qui s'avèrent décevants, selon les analystes. Le chiffre d'affaires ressort à 333,7 millions d'euros, en hausse de 8,7% sur la période, marquant un fort ralentissement. Au deuxième trimestre, la hausse était de 11,7% et de 30% au premier trimestre. En France, la décroissance organique est de 15%, selon Aurel Leven, à comparer avec un recul de 3% pour son concurrent Alten. Le courtier attendait globalement un revenu dans une fourchette de 350 à 400 millions d'euros. Au delà de l'environnement qui a pénalisé la croissance organique du groupe, les acquisitions réalisées n'ont pas contribué autant qu'attendu au chiffre d'affaires. Sur les neuf premiers mois de l'année, la croissance organique est nulle, a admis Altran. Altran avait défrayé la chronique en octobre dernier au moment où le quotidien Le Monde avait émis des doutes sur le taux d'occupation de ses consultants. Alors que le groupe affichait un taux d'inactivité voisin de 5% en 2001 et au premier semestre 2002, le quotidien, citant des documents internes, penchait plutôt pour un taux compris entre 7,5% et 13,8% en 2001 et approchant les 15% au premier semestre 2002. Et ce alors que c'est sur l'augmentation du taux d'occupation qu'est basé l'objectif de marge opérationnelle. Par ailleurs, le journal se demandait pourquoi la baisse du taux d'activité ne se reflétait pas dans le chiffre d'affaires. Après ces révélations, le PDG du groupe avait fini par demander un audit des comptes du groupe afin de rétablir la transparence.Lundi, le titre, après avoir été réservé à la baisse à l'ouverture, chute de 19,03% à 5,66 euros en fin de journée. Sur l'année, il perd près de 90% de sa valeur. Le titre a été dégradé par UBS qui est passé de "alléger" à "vendre", revoyant à la baisse son objectif de cours de 3,90 à 2 euros.
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