Egg acquiert Zebank pour 8 millions d'euros

Un peu en avance sur le calendrier prévu, Egg a annoncé ce matin le rachat de la banque en ligne Zebank, propriété de Groupe Arnault, le holding familial de Bernard Arnault, et de Dexia. Une acquisition que la banque britannique en ligne va réaliser pour 8 millions d'euros. Un investissement de départ auxquels elle compte ajouter 65 millions de livres (plus de 100 millions d'euros) d'investissements en marketing et en développement, avec pour ambition d'atteindre le cap du million de clients en trois ans et d'amener sa nouvelle filiale française à l'équilibre financier fin 2004. "L'expertise établie et l'approche innovante en matière de service financiers en ligne dont nous disposons nous permettent de tirer parti du potentiel de croissance explosive de la France", assure ainsi dans un communiqué Paul Gratton, directeur général d'Egg. L'accord de rachat prévoit que les actionnaires actuels de Zebank, Groupe Arnault et Dexia, injecteront, en préalable à la vente, 30 millions d'euros dans la banque en ligne "pour assurer que le capital est entièrement financé". Egg remboursera cette somme aux actionnaires actuels une fois la reprise effective. L'acquéreur assure qu'il entend augmenter progressivement les effectifs de Zebank (qui atteignent actuellement 300 personnes) et conserver la direction actuelle. Olivier de Montéty, directeur général de Zebank, doit ainsi intégrer le Comité de direction d'Egg.Et les relations entre les fondateurs de Zebank et son repreneur n'en resteront pas là : "au-delà d'une importante campagne B2C plus tard dans l'année", Egg distribuera ses produits financiers par l'intermédiaire de la chaîne de parfumerie Sephora et de La Samaritaine, deux enseignes propriétés de LVMH, le groupe dirigé et contrôlé par Bernard Arnault (propriétaire de La Tribune). En outre, Egg entend appliquer en France les accords de coopération noués l'an dernier avec Microsoft, et qui visent notamment à promouvoir les produits d'Egg sur le portail Internet MSN du premier éditeur mondial de logiciels, classé au deuxième rang de l'audience Web en France. Le britannique veut parallèlement élargir la gamme de produits de Zebank pour la mettre en adéquation avec l'offre disponible au Royaume-Uni : aux comptes courants et comptes-épargne, il devrait donc ajouter des crédits à la consommation, crédits immobiliers et une gamme élargie de produits d'épargne. C'est la semaine dernière qu'avaient été évoquées les discussions qu'entretenait la direction d'Egg avec Groupe Arnault et Dexia au sujet de la reprise de Zebank. Depuis plusieurs mois, Groupe Arnault ne cachait plus son intention d'adosser Zebank, dont il détient 80%, à une institution financière. Les actionnaires de Zebank ont investi un total de 180 millions d'euros depuis le lancement du projet. Ouvert en février 2001, l'établissement revendique aujourd'hui 70.000 clients et 120.000 comptes. Mais il a suscité de nombreuses interrogations sur sa capacité à attirer une clientèle de qualité, et donc susceptible de générer, à terme, des bénéfices. "Aujourd'hui, les clients de Zebank sont aisés et citadins, assure Egg dans un communiqué : la majorité d'entre eux vivent en région parisienne, occupent des postes de cadres supérieurs et affichent des salaires supérieurs à la moyenne" ; une clientèle masculine à 70%, dont une majorité a entre 25 et 45 ans. Egg, première banque en ligne britannique, créée en 1999 par l'assureur Prudential, qui en contrôle toujours 79%, est bénéficiaire depuis peu sur son marché d'origine et cherche à se développer en Europe, notamment en Allemagne et en France. Egg a fondé sa croissance sur des produits d'appel forts, notamment des taux d'intérêts attractifs sur les comptes-épargne et les crédits à la consommation. A la mi-décembre, l'établissement comptait 1,92 million de clients, dont 569.000 acquis en 2001, un chiffre supérieur à celui de 2000 (559.000).A la Bourse de Londres, l'acquisition de Zebank pour un prix modeste semble satisfaire les investisseurs : l'action Egg a progressé mardi de 5,33% à 153,25 pence. latribune.f
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