Deutsche Telekom a vendu 9,84% du capital de T-Online

A deux jours de l'annonce par France Télécom de son plan stratégique destiné à restaurer sa situation financière et à diminuer son endettement, l'opérateur de télécoms allemand Deutsche Telekom a lancé ce matin une opération destinée à traiter le même problème, avec le placement d'au moins 100 millions de titres de sa filiale Internet T-Online auprès d'investisseurs institutionnels, afin de réduire le colossal endettement dont souffre le groupe. L'opération, évoquée à plusieurs reprises ces dernières semaines par la presse allemande, a été rondement menée : sursouscrit trois fois, le placement était achevé en début d'après-midi, au prix de 6,10 euros par action, générant un produit de 610 millions d'euros. Et Deutsche Telekom s'apprêtait à exercer au même prix l'option de surallocation portant sur 20 millions de titres, engrangeant 122 millions d'euros supplémentaires.L'opération ramène ainsi la part de Deutsche Telekom dans le capital de sa filiale à 71,86% contre 81,7% jusqu'ici. Du même coup, le flottant de T-Online passe de 10,4 à 20,24%. Deutsche Telekom s'est par ailleurs engagé à ne pas vendre d'actions T-Online supplémentaires dans les prochains 90 jours. Et il compte, quoi qu'il arrive, "conserver une participation majoritaire d'au moins 51%". L'opérateur historique allemand explique qu'après la vente de ces actions, "la base d'actionnaires de T-Online va être élargie et la liquidité de l'action T-Online plus élevée". Mais il reconnaît surtout que la transaction constitue "un pas supplémentaire de Deutsche Telekom pour réduire son endettement." Le groupe s'est fixé comme objectif de rapprocher, d'ici à la fin de l'année prochaine, le montant de son endettement net de la barre symbolique de 50 milliards d'euros, contre 64 milliards fin septembre. La cession des titres de T-Online pour un total de 722 millions d'euros ne lui permet de réaliser que 5% de cet objectif... Alors que des rumeurs sur une telle opération couraient en fin de semaine dernière, nombre d'observateurs doutaient de sa réalité, considérant que Deutsche Telekom serait amené, dans cette hypothèse, à brader ses titres T-Online. En effet, la perspective de voir l'opérateur chercher à lever quelques fonds en se désengageant partiellement de sa filiale Internet a fortement pesé sur le titre ces dernières semaines. En septembre déjà, des rumeurs de presse faisaient état d'un tel projet, pour un montant de l'ordre de 1 milliard d'euros. Depuis, le titre T-Online a encore reculé de 25%.Mais l'opérateur, à vrai dire, n'avait sans doute pas le choix. Alors que les investisseurs sont obnubilés par le désendettement et qu'ils attendent du concret de Kai-Uwe Ricke, le nouveau PDG du groupe, les autres cessions prévues (vente du parc immobilier, des réseaux câblés et d'autres participations pour une somme totale allant de 6,2 à 8,5 milliards d'euros) ne peuvent pas être réalisées rapidement. A Francfort, en fin d'après-midi, l'action Deutsche Telekom profitait de cette nouvelle, gagnant 4,58% à 12,79 euros, tandis que T-Online progressait de 5,69% à 6,50 euros.
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