Cellules souches : à vos marques…

Les enjeux scientifiques et économiques sont majeurs : entre chercheurs français, britanniques, australiens, américains et israéliens, la compétition s'annonce sans merci.Roger-Gérard Swartzenberg, le ministre de la Recherche, va en toucher quelques mots à Lionel Jospin : la France pourrait, ces jours-ci, importer des cellules souches embryonnaires pour permettre à ses chercheurs de se mettre très vite au travail, maintenant que la loi bioéthique les y a autorisés. Hier, l'Assemblée nationale a approuvé solennellement la recherche sur les embryons dits surnuméraires, conçus lors de procréations médicalement assistées mais qui ne font pas l'objet d'un projet parental. Mais il faudra attendre 2003, le temps que les premiers décrets d'application de la loi soient publiés au Journal Officiel.D'où l'idée de l'importation. Pour la communauté des chercheurs, il s'agit en effet de ne pas perdre un instant dans une course aux résultats scientifiques qui s'annonce sans pitié entre France, Grande-Bretagne, Etats-Unis, Australie, Israël et d'autres pays déjà engagés dans des recherches sur l'embryon. Car les enjeux sont considérables. D'un point de vue médical tout d'abord. Les cellules souches, que l'on peut extraire d'un embryon humain au tout premier stade de son développement, sont capables de proliférer, de se différencier, et de remplacer n'importe quelle autre cellule du corps : cellules nerveuses, sanguines, cardiaques, etc.. D'où leur possible utilisation en médecine régénératrice, qui vise à greffer des cellules pour réparer des tissus endommagés, et en thérapie cellulaire, dont l'objectif est de soigner des affections nécessitant une régénérescence des cellules (maladies d'Alzheimer, de Parkinson, sclérose en plaques, etc.). Des expérimentations ont déjà été menées, y compris chez l'homme (chez des parkinsoniens), avec des résultats encourageants. Les espoirs sont immenses même s'il va falloir encore beaucoup travailler : pour une grande partie de la communauté scientifique, les cellules souches seront le matériel de base de la médecine de demain.Les enjeux financiers ne sont pas moins considérables. Et le futur détenteur du premier brevet sur les cellules souches embryonnaires prendra une sérieuse longueur d'avance sur ses concurrents. Aussi, beaucoup de sociétés se sont lancées dans la course. Comme la société californienne Geron qui cultive des cellules souches pour les transformer en cellules pancréatiques productrices d'insuline pour les diabétiques. Parmi les 180 firmes de biotechnologies présentes sur ce marché à peine émergent, une majorité sont américaines, un certain nombre britanniques. La recherche française et ses investisseurs n'ont, effectivement, pas de temps à perdre. Retrouvez l'actualité technologique tous les mercredis dans « La Tribune de l'Innovation », édition papie
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