Cap Gemini peine à convaincre

Alors qu'il a depuis l'an passé déjà supprimé 5.500 emplois, Cap Gemini Ernst & Young va de nouveau réduire ses effectifs de 5.500 postes. L'annonce a été faite jeudi lors de la présentation du plan de transformation de la SSII, le "Leap".Ces réductions d'effectifs se feront en deux étapes. Tout d'abord, afin d'alléger sa structure et donc ses charges fonctionnelles, la société va mettre en place une organisation en trois pôles principaux: le conseil, la technologie de l'information et l'infogérance. Cette transformation va conduire Cap Gemini à supprimer 3.000 postes. Cela se fera avant la fin de l'année.D'autre part, et pour accroître rapidement sa marge opérationnelle, la société souhaite atteindre sur l'année en cours un taux d'activité de 73%, contre 70% actuellement. C'est la raison pour laquelle elle va immédiatement supprimer 2.500 emplois supplémentaires, principalement dans les équipes dédiées aux télécoms et au secteur financier car leur taux d'activité est jugé trop faible. Outre ces suppressions de postes, l'autre point important de ce plan est bien la transformation de l'organisation du groupe puisqu'il va séparer ses activités informatique et conseil. Selon Cap Gemini, cette refonte est rendue nécessaire par les besoins de la clientèle dont la priorité aujourd'hui est que les investissements dans le domaine des technologies de l'information soient rentables. "Si le marché reste demandeur de compétences en conseil et en technologie, ces segments connaissent une dynamique de prix et de concurrence différente, avec notamment une forte pression sur les prix des services informatiques", souligne le communiqué du groupe.A terme, l'ensemble de ces mesures devraient permettre à la société d'améliorer ses marges qui se sont nettement dégradées depuis deux ans. Alors qu'il avait dépassé les 10% en 2000, le taux de marge opérationnelle a en effet plongé à 5% l'an passé et devrait encore faiblir cette année. Mais pour 2004, l'objectif est d'améliorer ce taux de marge opérationnelle de 4,4 à 5,5 points, a précisé Cap Gemini lors de la présentation de son plan.Ces perspectives ne semblent pas suffire à rassurer les marchés. L'action, qui a terminé pratiquement stable jeudi, cède 6,05% à 40,25 euros vendredi soir. Une réaction d'autant plus décevante que le reste des valeurs technologiques est en nette hausse. "Les suppressions d'emplois étaient attendues. Ce n'est pas une nouvelle. Sur les objectifs de marge, ils sont faibles et seront atteints mécaniquement avec les réductions d'effectifs. Il n'y a donc aucune raison de se réjouir", notait dès jeudi un trader joint par Reuters. De la même manière, Merrill Lynch écrit que cette annonce ne lui donne qu'un "supplément de confiance limité". Enfin, vendredi, Goldman Sachs notamment a retiré Cap Gemini de sa liste de référence, alors que JP Morgan, qui a abaissé ses estimations de bénéfices, regrette que "la communication avec le marché reste confuse".Comme nombre d'autres valeurs TMT, Cap Gemini a décidément bien du mal à séduire les investisseurs: compte tenu de la dégradation récente de ses marges et de la méfiance globale vis-à-vis du secteur technologique, le titre cède plus de 50% depuis le début de l'année, soit la cinquième plus forte chute du CAC 40.latribune.frUn remaniement du managementEn marge des mesures de réduction de coûts, le groupe a aussi annoncé une refonte de sa structure de direction. La responsabilité du plan Leap sera notamment confiée à Paul Cole, et Paul Hermelin, le directeur général, va être épaulé par un directeur des opérations, Alexandre Haeffner. D'autres nominations ont été effectuées, concernant la direction de zones géographiques. Il s'agit pour le groupe d'une "nouvelle génération" simplement destinée à remplacer une direction arrivée "en fin de parcours".
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