"Les bons fondamentaux de la pub ont été oubliés"

Le rebond dans la publicité est-il pour bientôt ?On l'attendait initialement cette année, mais cela ne sera certainement pas le cas. Le marché devrait encore reculer de 1%. Nous sommes dans un scénario en U. La reprise se situera plutôt à la mi-2003. Elle sera graduelle et tirée par les services marketing.L'affaire WorldCom peut-elle avoir un impact ?Je pense qu'elle ne peut avoir que des répercussions psychologiques et à court terme, en provoquant une légère crise de confiance. Dans le cas d'Havas, les craintes ont été exagérées. WorldCom ne représente plus que 1% des revenus du groupe et a déjà réglé une partie de son budget pour 2002. Le risque d'Havas porte sur 10 millions d'euros pour un revenu total de 2,2 à 2,3 milliards d'euros. L'affaire WorldCom ne devrait pas freiner les investissements publicitaires dans les télécoms. Car en période de crise, le secteur a besoin de communiquer pour relancer la consommation.Certains groupes présentent-ils des portefeuilles de clientèle plus attractifs ?Il n'y a pas de portefeuille idéal et d'une manière générale les deux premiers trimestres ont été satisfaisants en termes de gains de nouveaux budgets. On peut tout de même privilégier les groupes qui sont les plus engagés dans les services marketing. Quant à la composition du portefeuille, les sociétés comptant des clients cycliques au sens publicitaire (comme la santé) seront un peu mieux placées pour profiter du rebond. C'est le cas d'Havas dont 45% du chiffre d'affaires est réalisé avec ce type de clientèle. A plus long terme, le véritable enjeu sera géographique, l'Asie et l'Amérique latine étant les marchés du futur. Là, WPP a une carte à jouer. Il est parmi les trois premiers au Brésil et au Mexique, ainsi que dans les cinq pays qui représentent 40% des dépenses asiatiques (hors Japon).En Bourse, est-ce le moment d'investir sur le secteur ?Nous ne sommes pas à l'abri de mauvaises nouvelles entamant la confiance des investisseurs. Cependant, les fondamentaux ont été oubliés par le marché et le secteur est déjà très faiblement valorisé (Havas vaut son chiffre d'affaires). Nous sommes donc positifs sur les valeurs de la publicité. On peut par exemple jouer le redressement des marges d'Havas.Propos recueillis par Olivier Decarre
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