Le redressement d'Alcatel fin 2002 fait s'envoler l'action

Si 2002 restera certainement une année noire pour Alcatel (la perte nette dépassait déjà les 3,6 milliards d'euros sur neuf mois), le groupe devrait toutefois avoir légèrement redressé la barre sur les trois derniers mois de l'exercice. Il l'avait déjà anticipé lors de la publication de ses résultats du troisième trimestre et ce mardi il enfonce le clou en annonçant qu'il devrait tout simplement avoir dépassé ses propres estimations.En effet, alors qu'il visait pour le quatrième trimestre une croissance séquentielle (d'un trimestre sur l'autre) à deux chiffres de son activité, Alcatel vient de déclarer dans un communiqué que la hausse devrait plutôt approcher les 30%. Après les ventes de 3,51 milliards d'euros réalisées au troisième trimestre, cela laisse donc espérer un chiffre d'affaires de plus de 4,5 milliards d'euros, soit sa meilleure performance trimestrielle de l'année 2002.Et il n'y a pas que du côté des ventes que le groupe réserve de bonnes surprises. Après avoir passé cinq trimestres consécutifs dans le rouge, le résultat d'exploitation est vu à l'équilibre, même en prenant en compte des provisions sur stock de 150 millions d'euros. En octobre, après le déficit de 227 millions d'euros du troisième trimestre (voir ci-contre), le groupe s'était contenté de pronostiquer une amélioration de son résultat d'exploitation.Enfin, grâce à ce redressement - générateur de flux de trésorerie d'exploitation positifs - et à l'émission d'obligations remboursables en actions qui lui a rapporté 645 millions d'euros, l'équipementier affirme que sa situation financière au 31 décembre 2002 devrait faire ressortir une trésorerie supérieure à son endettement.Bref, seul le point mort trimestriel, que le groupe veut ramener à un chiffre d'affaires de 3 milliards d'euros en 2003, n'a pas enregistré de progrès notable. Il reste comme au troisième trimestre voisin de 4 milliards d'euros.Outre ce communiqué sur le dernier trimestre 2002, Alcatel s'est, comme prévu, exprimé en fin de matinée sur ses perspectives stratégiques. Un discours qui est apparu relativement contrasté. Côté positif, Serge Tchuruk, le PDG, a indiqué que son groupe recommençait "à penser croissance pour 2003", et devrait être profitable en cours d'année. Il a également insisté sur le fait qu'Alcatel était "financièrement à l'aise".En revanche, la présentation n'a apporté que peu d'éléments nouveaux sur les orientations stratégiques déjà présentées en décembre. Enfin, même s'il se veulent un peu plus optimistes qu'auparavant, les propos restent toujours teintés de prudence. Par exemple, le rebond des infrastructures pour la téléphonie mobile constaté en fin d'année dernière n'est pas pour le groupe le signe d'un redressement durable du marché. Bref, 2003 sera globalement "une année difficile", selon Serge Tchuruk qui s'est refusé à donner des chiffres et ne devrait le faire qu'en février lors de la présentation des résultats annuels.En dépit de la réserve dont fait encore preuve le groupe, le marché se montre d'ores et déjà convaincu, notamment par le quatrième trimestre 2002. En fin de journée, l'action gagne 20,86%, à 6,72 euros. Une progression qui vient s'ajouter à la flambée qu'a connu le titre ces derniers jours (voir ci-contre) et qui lui permet d'afficher une performance annuelle voisine de 60%.
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