Accalmie sur le front de l'inflation en France

La baisse du prix du baril de pétrole offre une accalmie bienvenue à la hausse des prix dans l'Hexagone. Après deux mois de hausses inquiétantes (+0,5% en mars et +0,7% en février), les prix ont reculé de 0,2% en avril, selon les données préliminaires de l'Insee. Sur un an, l'inflation française retrouve le niveau des 2%. Première explication à cette baisse, la chute des prix de l'énergie. Le recul du prix du Brent pendant et après la guerre en Irak, mais aussi le retour à des températures plus clémentes, ont en effet permis un repli de 6,6% sur un mois des prix des produits pétroliers. Le prix de l'ensemble des produits énergétiques recule de 4,1%. Du coup, hors énergie, l'inflation continue de progresser, mais de 0,2% seulement sur un mois. Un chiffre qui a également tendance à ralentir après les hausses de 0,3% en mars et de 0,6% en février. Seuls les produits alimentaires continuent, en revanche, de progresser à un rythme soutenu (+0,4% sur le mois), même si, là aussi, le rythme est légèrement plus faible (+0,5% en mars).On peut pourtant craindre que cette baisse, qui a surpris les observateurs, ne soit qu'une demi-bonne nouvelle. La stabilité des prix des produits manufacturés en avril et la faible hausse du prix des services (+0,2%) pourraient en effet également traduire une certaine faiblesse de la demande, qu'elle vienne des consommateurs ou des industriels. Passée la surchauffe due à la hausse des prix des matières premières, le danger déflationniste pourrait donc refaire parler de lui. On n'en cependant pas encore là. Sur un an, les prix de l'énergie ont progressé de 2,2% et ceux des produits pétroliers de 4,1%. Mais la faiblesse de la dynamique des prix dans l'industrie (+0,3% depuis avril 2002) ne laisse pas d'être inquiétante. Dans l'immédiat, ce bon chiffre pourrait être un message envoyé à la BCE. Certes, comme le dit un économiste de la BNP Paribas, interrogé par Bloomberg, "l'inflation n'est pas le problème aujourd'hui, c'est la croissance". mais cette baisse prouve que la hausse des prix reste sous contrôle dans la zone euro. D'autant que les chiffres publiés ce matin par Eurostat pour la zone euro sont également rassurants: le taux d'inflation de la zone s'est élevé en avril à 2,1% sur un an, contre 2,4% en mars. Un argument de plus pour réaliser le coup de pouce supplémentaire demandé par les marchés et les économistes.
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