Le FMI rabaisse ses prévisions de croissance pour 2003

La détérioration de l'économie mondiale a régulièrement contraint le Fonds monétaire international (FMI) à réviser ses prévisions à la baisse. Le rapport de printemps publié aujourd'hui par l'institution de Washington ne fait pas exception à la règle: le FMI a de nouveau réajusté ses pronostics. La croissance mondiale ne devrait s'établir qu'à 3,2% cette année, contre les 3,7% attendus précédemment. En 2004, elle atteindrait 4,1%.Les principales économies industrialisées devraient progresser de 1,9% cette année - alors que les prévisions de septembre 2002 misaient sur un taux de 2,3% - et de 2,9% en 2004. Le FMI a révisé toute ses prévisions à la baisse. Ainsi les Etats-Unis devraient voir leur économie croître de 2,2% en 2003, contre 2,6% attendus, et de 3,6% en 2004. Dans la zone euro, la croissance est estimée à + 1,1% cette année (contre +2,3% initialement prévus) et de 2,3% en 2004. En France, la croissance n'atteindrait que 1,2% contre les 2,3% attendus. Cette prévision rejoint celle de la Commission européenne publiée hier, qui estime que la France devrait voir sa croissance ralentir à 1,1% cette année, avant d'accélérer à 2,3% en 2004 (lire ci-contre).Commentant ces chiffres, l'économiste en chef du Fonds, Kenneth Rogoff, a souligné que l'horizon plutôt sombre brossé par le FMI prenait en compte bien d'autres facteurs que le conflit en Irak. "Il n'y a pas que la guerre, mais également un certain nombre d'autres risques qui pèsent sur les prévisions", a-t-il souligné."Ces risques incluent les retombées de l'éclatement de la bulle boursière, les risques émergents d'une bulle immobilière dans certaines régions, une constellation de déséquilibres financiers dans le monde, des faiblesses structurelles au Japon et en Europe, en particulier en Allemagne, et les inquiétudes persistantes sur la sécurité dans le monde, sans parler des fragilités des marchés émergeants et de la récente épidémie de pneumonie atypique", a-t-il énuméré. Afin de soutenir une reprise économique faible, le FMI estime que de nouvelles baisses de taux par la Banque centrale européenne (BCE) "devraient être envisagées". Une action "sera nécessaire si la reprise reste faible ou si l'euro s'apprécie davantage", affirme le rapport qui estime que, dans un contexte de baisse de l'inflation, flirtant même avec la déflation en Allemagne, "la décision de la Banque centrale européenne d'assouplir sa politique monétaire en 2002 et au début de 2003 a été appropriée". La France pourrait prendre exemple sur l'Allemagne"Une confiance des consommateurs affaiblie et un marché du travail dégradé" ternissent les perspectives économiques de la France, analyse le FMI, selon lequel le chômage devrait atteindre 9,1% de la population active cette année et s'y maintenir jusqu'en 2004. Quant au déficit des comptes publics - évalué à 3,5% du PIB en 2003 - , le FMI se contente d'observer que "si l'Allemagne est susceptible de prendre des mesures significatives d'ajustement structurel pour tenter de ramener son déficit sous le seuil du Pacte de Stabilité en 2004, la réduction de déficit structurel projetée en France dépend essentiellement de la mise en oeuvre de certaines mesures de restriction de dépenses".
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