Chute brutale des cours du pétrole

La soudaine baisse des cours du pétrole, intervenue mercredi aussi bien à Londres qu'à New York, devrait renforcer la pression sur les membres de l'Opep qui se réunissent jeudi à Vienne. Vers 18 heures, le baril de Brent de mer du Nord pour livraison en juin, référence sur l'International Petroleum Exchange de Londres, perdait 1,01 dollar à 24,41 dollars. Au même moment à New York, le prix du brut de référence (light sweet crude) cédait 99 cents à 27 dollars. Ce décrochage s'est produit à la suite de la publication des chiffres relatifs aux stocks de brut aux Etats-Unis. Selon le département américain de l'Energie (DoE), les stocks de pétrole ont fortement augmenté la semaine dernière, enregistrant un bond de 9 millions de barils (Mb) à 286,2 Mb. Ces statistiques sont très largement supérieures aux attentes des observateurs: ils tablaient en moyenne sur une augmentation des stocks de l'ordre de 1 à 2 Mb.Avec ces derniers élements, les craintes de ceux qui, se souvenant de 1991, anticipent un brutal effondrement des cours si l'Opep ne réduit pas sa production vont se trouver renforcées. Avec la fin de la guerre en Irak et la perspective de voir le pétrole de ce pays revenir sur le marché, ils sont nombreux à pronostiquer une chute des prix, et ce d'autant que le deuxième trimestre marque généralement une moindre demande. Néanmoins, face à ces pressions, certains appellent l'Opep à la prudence: une réduction brutale de la production conduirait mécaniquement à un renchérissement des prix difficilement supportable pour des pays consommateurs en proie à de sérieuses difficultés économiques.Dans ce contexte, une voie moyenne semble s'esquisser: lors de la réunion de demain, le cartel pourrait décider d'exiger de ses membres qu'ils respectent les quotas de production tels qu'ils ont été fixés en janvier. En théorie, l'Opep dans son ensemble ne devrait pas produire plus de 24,5 millions de barils par jour (mbj) mais ce plafond est en réalité dépassé de 1,5 mbj. Si pour les pays de l'Opep, l'objectif est clair, à savoir maintenir les cours du pétrole dans une fourchette allant de 22 à 28 dollars, les moyens d'atteindre ce résulat le sont moins, d'autant que le cartel ne connait pas toutes les inconnues de cette équation. La première d'entre elles est sans doute de déterminer quand Bagdad sera à nouveau en mesure d'exporter du pétrole et quelle quantité.
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