Brutale accélération de la croissance américaine

Au siège de la Réserve fédérale américaine comme à la Maison Blanche, c'est un ouf de soulagement qui a dû accueillir les chiffres publiés cet après-midi par le département américain du Commerce. Selon une première estimation, la croissance de la première économie mondiale au deuxième trimestre a été plus vigoureuse que généralement anticipé. Le produit intérieur brut a progressé de 2,4% en rythme annualisé après de maigres 1,4% lors de chacun des deux trimestres précédents.Les économistes sondés par Reuters tablaient en moyenne sur une croissance de PIB de l'ordre de 1,5% et ils se voient donc démentis par les statistiques publiées aujourd'hui. Même s'il faut rappeler que ces statistiques sont fréquemment l'objet d'importantes révisions lors la publication de la deuxième, voire de la troisième estimation, il n'en demeure pas moins que les éléments fournis aujourd'hui vont dans le sens des récentes déclarations de la Fed ou du président Bush. En effet, ils accréditent le scénario d'une accélération de l'activité au second semestre. Dans son communiqué, le département américain du Commerce souligne que les principaux contributeurs à la progression du PIB au deuxième trimestre sont une fois encore les dépenses de consommation des ménages. Ces dernières ont augmenté de 3,3%, essentiellement dans les biens durables, soit une accélération par rapport aux 2% enregistrés au premier trimestre. Les dépenses fédérales ont également particulièrement soutenu la croissance entre avril et juin aux Etats-Unis. Elles ont progressé de 25,1% avec une mention spéciale, conflit avec l'Irak oblige, pour les dépenses militaires (+44,1%). On n'avait plus vu une telle envolée des dépenses fédérales de défense depuis le début des années 50 et la guerre de Corée. L'investissement des entreprises, aux abonnés absents depuis plusieurs mois, fait un retour remarqué avec une hausse de 6,9% au deuxième trimestre contre une baisse de 4,4% durant les trois premiers mois de l'année. Les investissements des entreprises n'avaient pas autant progressé depuis le deuxième trimestre 2000, avant la récession de mars-novembre 2001. Ce rebond des investissements, s'il se confirme, pourrait inciter les patrons américains à recommencer à embaucher au moment où les Américains apparaissent de plus en plus préoccupés par la situation du marché du travail (lire ci-contre). Ce tableau, qui témoigne d'un rétablissement en cours de l'économie américaine, est néanmoins assombri par la poursuite du déstockage dans les entreprises. Ce mouvement a amputé la croissance américaine au deuxième trimestre de 0,77 point (après 0,82 point au premier trimestre). Malgré l'affaiblissement du billet vert, le commerce extérieur a également pesé sur la croissance: les exportations ont chuté de 3,1%, reflétant la faiblesse de la demande mondiale, alors que dans le même temps les importaions repartaient à la hausse: +9,2%. La fermeté de la demande intérieure continue de profiter aux entreprises non-américaines.
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