Brin de soleil sur les services européens

Quelques rayons de soleil semblent désormais poindre dans le ciel économique en ce début de troisième trimestre. Après le secteur manufacturier, c'est en effet au tour du secteur des services de la zone euro de revenir dans une période d'expansion. L'indice d'activité réalisé auprès des directeurs d'achat des douze pays européens (PMI) s'est ainsi établi en juillet à 50,2. En passant la barre des 50, qui sépare la contraction de l'expansion, le secteur des services revient donc dans le vert, pour la première fois depuis décembre dernier. En juin, l'indice se situait à 48,2.Ce résultat est encourageant, car il dépasse les attentes du consensus calculé par Reuters qui ne prévoyait pas plus de 48,7 pour l'indice PMI de juillet. La France et l'Italie ont été à la tête de cette reprise. Dans l'Hexagone, l'indice est passé de 49,3 à 51,8. Dans la Péninsule, la hausse est presque similaire avec un indice à 52 contre 49,4 en juin. En revanche, le secteur des services reste en contraction en Allemagne, mais l'indice s'améliore en passant de 46,1 en juin à 48,1 le mois dernier. Ces chifrres viennent confirmer les propos de Jean-Claude Trichet qui, ce matin, sur RTL, déclarait qu'il n'existait pas de "risque majeur" de dégradation de la situation économique dans la zone euro. Il a même prévu pour le troisième trimestre une croissance de 0,4% en France, soit 0,2 point de plus que la prévision publiée hier par la Caisse des dépôts.Comment expliquer le rebond de l'indice PMI après deux trimestres de déprime ? D'abord, par des éléments ponctuels: annonce de la baisse des impôts en Allemagne, retour au calme sur le front social en France et en Allemagne, notamment. Mais, plus généralement, les entreprises redeviennent plus confiantes. L'indice des attentes pour les douze prochains mois grimpe ainsi en juillet de 1,9 point à 65,5. La hausse est d'ailleurs particulièrement sensible en Allemagne (+7,2 points à 57,3). A noter cependant qu'en France, cet indice des attentes recule de 3,3 points à 66,8.Reste que, malgré ce chiffre positif, on est encore loin d'une vraie reprise. Il s'agit simplement d'une amélioration de la situation économique. Selon Ken Wattret, économiste chez BNP Paribas interrogé par Reuters, ces données "ne permettent d'envisager qu'une reprise modérée" et la différence entre la croissance potentielle et la croissance réelle va continuer de se creuser. Simon Rushborne, chef économiste chez Gerrard à Londres souligne que si "quelques signes montrent que l'anémie économique de ces derniers mois semble terminée, l'indice allemand reste en dessous de la barre des 50". Pas encore donc de quoi pavoiser, d'autant que sur le front de l'emploi, l'horizon reste obscur. Le sous-indice "emploi" reste ainsi quasi-stable en juillet à 45,8 (contre 45,9 en juin), preuve que les entreprises de services sont encore loin de penser à réembaucher. Or, ce sont elles qui fournisssent la majorité des emplois dans la zone. Et, sans amélioration de l'emploi, il sera difficile de compter sur une vraie reprise.
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