Le chômage allemand à nouveau en hausse

Malgré les récentes améliorations, le chômage reste un problème crucial en Allemagne. En juillet, le nombre de demandeurs d'emplois a progressé de 7.000 en données corrigées des variations saisonnières (CVS). Le nombre de demandeurs d'emploi en CVS est donc désormais de 4,408 millions. Le taux de chômage, toujours en CVS, reste stable à 10,6% de la population active. En chiffres bruts, dont les données, moins significatives sur le plan économique sont les plus suivies sur le plan politique, la hausse est plus sensible avec une hausse de 94.573 du nombre de chômeurs. 4,352 millions d'Allemands sont désormais à la recherche d'un emploi et le taux de chômage brut est passé de 10,2% en juin à 10,4% en juillet. Ces chiffres sonnent un réveil cruel après deux mois de baisse du chômage et surtout après un mois de juin euphorique où le nombre de chômeurs CVS avait reculé de 33.000 en un mois. Cette remontée a d'ailleurs surpris les économistes puisque le consensus calculé par Reuters prévoyait une nouvelle baisse en juillet du nombre de chômeurs de 5.000 en données ajustées.En fait, ce retour à la hausse du chômage allemand ne doit pas constituer une surprise. Le chiffre de juin était gonflé par la modification des règles statistiques et par la possibilité de radier certains demandeurs d'emplois. Juillet marque donc le retour à la réalité. Et cette réalité n'est guère réjouissante, car malgré quelques signes d'amélioration, l'économie allemand tourne encore au ralenti et continue de flirter avec la récession. Interrogé par Reuters, l'économiste de HVB Andreas Rees confirme ne pas "croire que l'économie progresse suffisamment pour créer de nouveaux emplois". Une situation confirmée par Guilhem Savry, économiste chez CDC-Ixis, qui note que les "fondamentaux restent trop faibles pour qu'il y ait un espoir de retournement durable du marché du travail". Il ajoute, par ailleurs, que plusieurs plans sociaux ont été annoncé le mois dernier, notamment chez Siemens et dans le secteur bancaire, ce qui ne devrait pas améliorer la situation. Certes, les éléments positifs ne manquent pas. L'optimisme est revenu chez les économistes et les chefs d'entreprises, comme l'ont montré les récentes études Ifo et Zew. Mais, pour Elisabeth Andreä, économiste chez Commerzbank interrogée par Bloomberg, si le retour à un certain optimiste est un "bon signe", il "n'est pas corroboré par des informations concrètes". On notera pourtant, au titre des bonnes nouvelles, que les commandes industrielles ont progressé de 2,3% sur un mois en juin. Un chiffre supérieur aux 0,9% prévu par le consensus calculé par CDC-Ixis. Mais là encore, il s'agit plus d'une stabilisation que d'une croissance. En mai, les commandes industrielles avaient en effet reculé de 2,6%. De plus, la hausse est surtout due à la demande externe. Les commandes domestiques reculent encore de 0,5%. C'est dire si la remise en route de la machine économique allemande sera longue et difficile.
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