Le chômage mine la confiance des Américains

A contre-pied. Les marchés financiers ont été frappés de stupeur mardi après-midi lors de la publication de l'enquête du Conference Board, traditionnel baromètre de l'humeur des ménages outre-Atlantique. Alors que les économistes sondés par Reuters tablaient en moyenne sur une progression de l'indice, c'est à l'inverse une chute de près de sept points qui a été enregistrée. L'indice est tombé à 76,6.Qu'on les interroge sur leur sentiment sur la situation économique actuelle ou sur leurs attentes pour les six mois à venir, les consommateurs américains sont plus pessimistes en juillet qu'ils ne l'étaient en juin. Pour Lynn Franco, directrice du Centre de recherche sur le consommateur du Conference Board, cette déprime trouve sa source dans la détérioration du marché du travail. "La hausse du taux de chômage et le sentiment qu'une inversion de tendance sur le marché du travail n'est pas au coin de la rue ont contribué à faire chuter le moral (des consommateurs, ndlr) durant ce mois", explique Lynn Franco dans un communiqué. Après la fin de la guerre en Irak, les Américains ont espéré que les hypothèques pesant sur la croissance de la première économie mondiale étaient désormais levées. La poursuite des destructions d'emplois et un taux de chômage aux Etats-Unis en juin qui s'est établi à 6,4% ont ruiné ces espoirs de reprise rapide. Reste désormais à savoir quelle sera la conséquence de cette détérioration du moral des ménages sur leur consommation. Vont-ils couper dans leurs dépenses ou vont-ils profiter des baisses d'impôts décidées par l'administration Bush pour maintenir leur train de vie? La réponse à ces questions est essentielle dans la mesure où la consommation est depuis des mois le dernier pilier de la croissance aux Etats-Unis.En tout cas, ces chiffres pèsent sur l'humeur des investisseurs sur les marchés actions. A Paris, le CAC 40, pratiquement dans le vert toute la séance a plongé en territoire négatif dès la publication de ces statistiques. A Wall Street, le Dow Jones et le Nasdaq, après avoir ouvert en hausse, se replient. Du côté des autorités américaines, on essaye d'inverser le mouvement. Le secrétaire au Trésor, lors d'un entretien sur CNBC précédant la publication de ces chiffres, a fait preuve d'un optimisme à tout crin., contrastant étrangement avec l'enquête du Conference Board. Pour lui, aucun doute: la confiance revient dans les entreprises, les investissements vont suivre et dans ces conditions, l'économie américaine est "sur le point de décoller". Et de se livrer au jeu des prévisions: John Snow , tablant sur une accélération de l'activité dans les mois à venir, estime que la croissance du produit intérieur brut (PIB) devrait être supérieure à 3% au troisième trimestre, au-delà de 3,5% au quatrième trimestre et supérieure à 4% en 2004. Même s'il ce réalise, ce scénario pourrait bien ne pas être suffisant pour assurer la réélection de George W. Bush. Selon de nombreux économistes, l'économie américaine a besoin d'une croissance de l'ordre de 4 à 4,5% pour créer des emplois.
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